Le rétablissement du Programme de vérification des importations (Pvi) est très critiqué par une partie des fonctionnaires de la douane. Dans une déclaration adressée à ses collègues le 17 septembre…

Exécution du Pvi au Port de Cotonou : Ça grogne dans le rang des douaniers

Exécution du Pvi au Port de Cotonou : Ça grogne dans le rang des douaniers

Le rétablissement du Programme de vérification des importations (Pvi) est très critiqué par une partie des fonctionnaires de la douane. Dans une déclaration adressée à ses collègues le 17 septembre 2017, Antonin Sèkèdé, le président du Comité général de lutte des travailleurs de l’administration des douanes et droits indirects, a relevé de grandes inquiétudes.

Le Pvi serait devenu une vraie menace pour l’économie nationale. Depuis le rétablissement de ce programme, il n’a cessé de susciter des remous au sein de l’opinion.  Il y a quelques jours, ce sont les douaniers qui l’ont vertement décrié. A la tête du  Comité général de lutte des travailleurs de l’administration des douanes et droits indirects, le douanier Antonin Sèkèdé n’a pas caché ses craintes. « Le Pvi (Programme de vérification des importations) rejeté en 2011 par les travailleurs de la douane et du peuple tout entier, est revenu en force et se traduit en rapport de force en faveur du privé, Bénin Control », a-t-il écrit. Pour lui, les douaniers  ne jouent plus aucun rôle sérieux dans le contrôle des importations au Bénin. « Les différentes structures qui jouent traditionnellement le rôle de la fonction du douanier sont jetées aux placards. Les frais de fonctionnement n’existent plus. Les évaluations des marchandises demeurent dans les mains de Bénin Control », a précisé Antonin Sèkèdé pour qui la société Bénin Control s’est pratiquement substituée à la douane. Il ajoutera : « L’inspecteur  liquidateur des douanes n’a qu’à constater des choses faites sans lui. Autrement dit,  le douanier est devenu  le klébé de Bénin Control. Et vivent les fraudes massives et ceci au détriment du peuple».  Toutes les opérations de contrôle sont menées par Bénin Control  Sa qui avait pourtant connu une expérience désastreuse. La société détenue désormais par l’homme d’affaires Olivier Boco maitriserait un rouage stratégique du port de Cotonou, et par ricochet l’économie nationale. Déterminé à mettre fin au désordre instauré par  Bénin Contral Sa, Antoine Sèkèdé a demandé une étude par les structures publiques et impartiales de la faisabilité du Pvi, de ses apports ou inconvénients pour les intérêts du pays.

Les douaniers brimés…

«(…)  A la douane, nos problèmes demeurent sans aucune solution. Les conditions du douanier se sont détériorées», a affirmé Antoine Sèkèdé.  Privé de droit de grève sous le gouvernement de Yayi Boni, le douanier a perdu aujourd’hui plusieurs avantages, a-t-il fait savoir. « Les différentes primes qui nous sont payées sous le gouvernement  du président Boni Yayi sont suspendues depuis plus d’un an. Les travailleurs de la douane en souffrent et cela ne dit rien au pouvoir, tout comme si ces douaniers ont d’autres moyens de vie », a-t-il indiqué. Pour le comité de lutte, le douanier béninois est brimé par le pouvoir. Antoine Sèkèdé demandera au nom du comité qu’il dirige le « paiement immédiat de toutes nos primes précédemment acquises sous le gouvernement du président Boni Yayi». Cet engagement du comité de lutte reste aussi le même pour le Secrétaire général du Syndicat des eaux forêts et chasses qui a écopé de 45 jours d’arrêt de rigueur après avoir fait de graves déclarations sur la gestion du parc national de la Pendjari. « Il est évident de comprendre que la sanction infligée à monsieur Trékpo Patrice, le Sg du Syndicat des eaux, forêts et chasses est injuste et illégale», a-t-il écrit. Le réprimer à ce titre, c’est réprimer une opinion, c’est attenter au droit et à la liberté syndicale, a-t-il précisé. Antonin Sèkèdé qui réclame la libération du Secrétaire général Trékpo, n’a pas manqué de montrer que « la répression que le pouvoir abat sur le corps des paramilitaires vise à étouffer toute liberté et notamment toute contestation de la gestion hasardeuse des biens publics ».

Mike MAHOUNA