Cinq ministres ont été débarqués du gouvernement de la Rupture à l’occasion du 1er remaniement intervenu, vendredi 27 octobre 2017. Avec le limogeage de l’ancien Ministre des infrastructures et du…

Après le remaniement : Quel avenir pour les anciens ministres de Talon ?

Après le remaniement : Quel avenir pour les anciens ministres de Talon ?

Cinq ministres ont été débarqués du gouvernement de la Rupture à l’occasion du 1er remaniement intervenu, vendredi 27 octobre 2017. Avec le limogeage de l’ancien Ministre des infrastructures et du transport Hervé Hêhomey et la démission de l’ancien Ministre délégué chargé de la défense Candide Azannaï, cela porte à sept le nombre d’anciens ministres de Patrice Talon depuis qu’il est devenu Chef d’Etat. Les relations s’étant dégradées entre lui et son principal allié du second tour Sébastien Ajavon, on peut à priori penser que Patrice Talon ne doit plus rien aux trois anciens ministres supposés proches du magnat de la volaille. Même si en réalité, ceux-ci, dans les faits, étaient devenus plus loyales au Chef de l’Etat depuis que ça n’allait plus entre lui et celui grâce à qui, ils étaient au gouvernement, le soupçon qui pèse sur leur proximité avec Sébastien Ajavon suffit pour qu’ils ne soient plus dans les petits papiers du Chef. Rafiatou Monrou, Lucien Kokou et Delphin Koudandé ne devraient plus normalement attendre grand-chose du chantre du Nouveau départ. Il en est de même pour Candide Azannaï qui, après sa démission, s’est résolument engagé dans l’opposition au régime qu’il a pourtant contribué à mettre en place. Par contre, Hervé Hêhomey, Lazare Sèhouéto et Ange N’Koué peuvent légitimement espérer être promus à d’autres postes de responsabilité pendant les 42 mois qui restent dans le 1er quinquennat de Patrice Talon. Le premier, Hervé Hêhomey, même si son limogeage était perçu comme un cinglant désaveu, une humiliation à la limite, les longues années d’amitié entre lui et Patrice Talon militent en sa faveur. Pour ce qu’il a été, le Chef de l’Etat peut décider de le caser quelque part pour ne pas sacrifier cette amitié et contraindre Hervé Hêhomey à s’engager dans l’opposition. Lazare Sèhouéto, pour avoir été l’un des premiers soutiens de Patrice Talon alors que son autre compagnon de lutte Eric Houndété était dans la course pour le choix du candidat unique de l’Un, devrait aussi à juste titre espérer que Patrice Talon lui jette un regard bienveillant après l’avoir sorti du gouvernement. Il en est de même pour l‘ancien ministre de la culture Ange N’Koué qui, d’ailleurs, ne perd du temps. On l’a déjà vu sur le terrain,aux côtés d’autres leaders du septentrion, en train de sensibiliser les populations de la 3ème circonscription électorale dans le cadre du Ravip. Combien de temps, Patrice Talon va-t-il rester insensible à cet appel du pied ?

L’ancien Chef d’Etat Boni Yayi avait pour habitude de faire de ses anciens ministres des conseillers à leur sortie du gouvernement. Ce qui lui permettait de les garder auprès de lui et d’entretenir leur illusion d’être toujours dans les bonnes grâces du Chef pour qu’ils n’aillent pas grossir les rangs de l’opposition. La conséquence, c’est qu’il avait tellement de conseillers sans bureau qui déambulaient dans les couloirs de la présidence. Comment va s’y prendre Patrice Talon pour ne pas faire de ses anciens ministres des proies faciles que l’opposition va très vite enrôler ? Ira-t-il aller à l’école de son prédécesseur ?

H.B