Avec l’accompagnement de la Justice, la volonté d’assainir le secteur des médicaments donne des résultats. Le verdict du Tribunal de Cotonou contre les grossistes répartiteurs en est l’exemple. Mais dans…

Fer à béton et cliniques de soins : Nécessité pour Talon d’y mettre de l’ordre

Fer à béton et cliniques de soins : Nécessité pour Talon d’y mettre de l’ordre

Avec l’accompagnement de la Justice, la volonté d’assainir le secteur des médicaments donne des résultats. Le verdict du Tribunal de Cotonou contre les grossistes répartiteurs en est l’exemple. Mais dans le secteur de la santé, la lutte, pour être complète, doit atteindre également les cliniques illégales qui foisonnent un peu partout sur le territoire national et qui sont des circuits de vente des faux médicaments. L’autre secteur qui mérite également l’attention du gouvernement, c’est celui de la commercialisation des fers à béton hors normes avec ses conséquences d’écroulements de bâtiments qui entraînent souvent des pertes en vies humaines.

Selon une étude menée par le Ministère de la Santé en novembre 2017, le Bénin compte 2614 centres de santé privés dont seulement 787 ont reçu une autorisation légale, soit 30%. La même étude stipule que c’est 52% de l’offre de soins de santé qui se retrouvent dans les mains des cliniques et centres de santé privés illégaux. Quand on sait que ces établissements hospitaliers privés constituent le prolongement du circuit de distribution des faux médicaments, on peut en déduire que le gouvernement n’est pas au bout de sa peine. Adjégounlè détruite, les grossistes répartiteurs et leur fournisseur mis hors d’état de nuire, il va falloir s’attaquer maintenant aux cliniques et centres de santé illégalement plantés sur le territoire national, pour plus d’impact de la lutte contre les faux médicaments. Ces établissements hospitaliers privés illégaux qui offrent leur service aux populations dans les villages et quartiers de ville s’approvisionnent en médicaments pour la plupart sur le marché informel. En plus des services de piètre qualité qu’ils offrent à la population, les avortements clandestins avec leur conséquence, ils vendent des médicaments contrefaits afin de faire plus de profit. Ce sont de véritables mouroirs qui, depuis des décennies, opèrent dans une totale indifférence des pouvoirs publics. Il faut revoir la loi qui autorise les agents de santé à créer leur clinique 4 mois après le dépôt des dossiers même si l’autorisation n’est pas délivrée. Mais avant, recenser et procéder à la fermeture des centres de santé illégaux doit être la prochaine étape de cette lutte contre les faux médicaments.

L’autre secteur qui cause beaucoup de dégâts, c’est celui de la fabrication et la commercialisation des fers à béton. En 2013, il est apparu, après une descente des cadres du ministère du commerce au niveau des structures de vente de matériaux de construction, que la plupart des fers à béton vendus sur le territoire national sont hors normes. La conséquence de cet état de chose, ce sont les nombreux effondrements d’immeubles avec des pertes en vies humaines. On se souvient de l’effondrement d’un immeuble à trois étages en construction au carrefour Dégakon (Akpakpa) dans la nuit du mercredi 05 au jeudi 06 octobre 2016. Le bilan faisait état de 5 morts et de 7 blessés graves. Le gouvernement avait diligenté une enquête dans le temps mais depuis, c’est silence radio. Les fers hors normes continuent d’être vendus sur le marché et les immeubles continuent de s’effondrer. Or, on sait que le Béninois quand il y a une situation, sa première préoccupation est de se construire un toit. Ce qui fait que de tout temps, le secteur de la construction est en plein essor. Et si sur le marché, il n’y a que des fers qui ne répondent pas aux normes, c’est tout le monde qui est exposé. Les édifices publics comme privés n’offrent aucune garantie de sécurité. Il est aussi impérieux pour le gouvernement d’assainir ce secteur.

B.H