Depuis janvier 2018, l’administration béninoise est confrontée aux mouvements de débrayages, notamment dans les secteurs de l’éducation, la santé et la justice. Afin de mettre fin à la grève et…

Point des négociations gouvernement-syndicats : le gouvernement s’engage à signer six arrêtés d’application du statut particulier des enseignants

Point des négociations gouvernement-syndicats : le gouvernement s’engage à signer six arrêtés d’application du statut particulier des enseignants

Depuis janvier 2018, l’administration béninoise est confrontée aux mouvements de débrayages, notamment dans les secteurs de l’éducation, la santé et la justice. Afin de mettre fin à la grève et remettre tout le monde au travail, plusieurs rencontres ont eu lieu entre les membres du gouvernement, les syndicats à la base, les secrétaires généraux des centrales et confédérations syndicales. Le chef d’Etat lui-même s’est personnellement impliqué afin de décanter la situation. Pour faire le point des avancées enregistrées lors des différentes négociations, Abdoulaye Bio Tchané, ministre de l’Etat chargé du développement et ses collègues de la santé et du travail étaient face à la presse hier au ministère des affaires étrangères. A l’en croire, le gouvernement s’est engagé pour la signature de six arrêtés d’application du statut particulier des enseignants et a même consenti à augmenter le montant de la prime de craie, ainsi que celui des indemnités de documentation. Cette concession a été appréciée par les partenaires sociaux.
Selon le ministre Abdoulaye Bio Tchané, l’application desdits arrêtés coûtera plus d’un milliard de francs Cfa en 2018 et un milliard 500 millions en 2019. De plus, les salaires du mois de février des agents Permanents et contractuels de l’Etat et des enseignants vacataires sont déjà payés. D’autres progrès ont été aussi réalisés dans les secteurs de la santé et de l’éducation sur la liste des revendications des partenaires sociaux.
“Pour permettre la levée des motions de grève, il a paru utile de rédiger un relevé de conclusions de nos discussions. C’est alors qu’à notre grand étonnement, les Secrétaires Généraux des Centrales et Confédérations syndicales ont indiqué le mercredi 14 mars que la rétrocession des défalcations opérées sur salaires pour fait de grève est une « question préjudicielle » à la reprise du travail dans les administrations publiques. Cette position est surprenante car, on ne peut faire d’une condition préjudicielle ce qui n’est pas un droit”, a-t-il indiqué. Cependant, il a promis que la délégation gouvernementale soumettra au Conseil des Ministres cette requête sur les défalcations une fois la reprise constatée. Pour le ministre Abdoulaye Bio Tchané, le gouvernement a toujours la main tendue, car seul le dialogue permettra de sortir de cette crise. « C’est pourquoi le gouvernement, par ma voix, lance un appel solennel, républicain et patriotique à tous les travailleurs du Bénin en grève, afin qu’ils reprennent le travail, dans l’intérêt supérieur de la nation », a-t-il conclu

DECLARATION DE PRESSE DU MINISTRE D’ETAT CHARGE DU PLAN ET DU DEVELOPPEMENT, Abdoulaye BIO TCHANE

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Mesdames et Messieurs de la Presse,
Depuis le 16 janvier 2018, les syndicats de l’éducation, de la santé, de la justice, soutenus par les Centrales et Confédérations syndicales, ont déclenché un mouvement de grève de 72 heures, qui plus tard, est passé à 96 heures par semaine.
Conformément à sa logique de privilégier le dialogue en toute circonstance, le gouvernement a entrepris des discussions à la fois avec les différents syndicats de base et les Centrales et Confédérations syndicales. Plusieurs rounds de discussion se sont tenus avec les partenaires sociaux dans le souci de trouver une solution rapide pour la reprise du travail et éviter une paralysie de l’administration publique et des différents secteurs sensibles de notre pays. Dans ce même cadre, le Chef de l’Etat en personne, le Président Patrice TALON a rencontré les Secrétaires Généraux des Centrales et Confédérations syndicales le 6 février 2018 au Palais de la Marina pour réaffirmer au monde du travail et à l’ensemble du peuple béninois la bonne foi du gouvernement dans les négociations et son attachement aux principes de liberté et de démocratie. Par la même occasion, le Chef de l’Etat leur a affirmé la disponibilité du Gouvernement à appliquer tout accord qui ferait l’objet de consensus.
Nonobstant ces différentes rencontres, les partenaires sociaux ont suspendu leur participation au dialogue social le 22 février dernier en faisant du reversement des défalcations opérées pour fait de grève illégale, un préalable à leur participation aux négociations. Malgré les mouvements de débrayage qui se sont durcis, le gouvernement a maintenu sa main tendue en appelant à plusieurs reprises ses interlocuteurs à revenir à la table des négociations.
C’est avec beaucoup d’espoir, d’ouverture d’esprit et de flexibilité que les négociations ont repris sans préalable le mardi 13 mars avec six Centrales et Confédérations syndicales. Des avancées significatives ont été enregistrées sur la plateforme revendicative des syndicats, notamment dans le secteur de l’éducation. En effet, le gouvernement s’est engagé pour la signature de six arrêtés d’application du statut particulier des enseignants et a même consenti à augmenter le montant de la prime de craie, ainsi que celui des indemnités de documentation ; concession appréciée par les partenaires sociaux. Ce, malgré les besoins d’investissement au profit de toutes les couches sociales du pays, particulièrement des plus vulnérables.
Pour l’application desdits arrêtés, c’est plus d’un milliard de francs CFA en 2018 et un milliard 500 millions en 2019 qui seront débloqués.
Les salaires du mois de février des Agents Permanents de l’Etat, des Agents Contractuels de l’Etat et des enseignants vacataires sont payés. D’autres progrès ont été aussi réalisés dans les secteurs de la santé et de l’éducation sur la liste des revendications des partenaires sociaux.
Pour permettre la levée des motions de grève, il a paru utile de rédiger un relevé de conclusions de nos discussions. C’est alors qu’à notre grand étonnement, les Secrétaires Généraux des Centrales et Confédérations syndicales ont indiqué hier mercredi 14 mars que la rétrocession des défalcations opérées sur salaire pour fait de grève est une « question préjudicielle » à la reprise du travail dans les administrations publiques. Cette position est surprenante car on ne peut faire d’une condition préjudicielle ce qui n’est pas un droit. Cependant, la délégation gouvernementale a proposé aux partenaires sociaux qu’elle soumettra au Conseil des Ministres cette requête sur les défalcations une fois la reprise constatée.
Aussi, espérons-nous que les responsables syndicaux reviendront dans les tout prochains jours à de meilleurs sentiments et que les négociations pourront reprendre. Le Gouvernement, convaincu que seul le dialogue permettra de satisfaire les différentes revendications, les y invite instamment et rassure les populations que sa main tendue et sa bonne foi ne souffrent d’aucune ambiguïté.
C’est pourquoi le Gouvernement, par ma voix, lance un appel solennel, républicain et patriotique à tous les travailleurs du Bénin en grève, afin qu’ils reprennent le travail, dans l’intérêt supérieur de la nation. Du haut de cette tribune, j’invite également les écoliers, les élèves et les étudiants à reprendre le chemin des classes ; et j’appelle les parents d’élèves à les accompagner dans ce sens.
Enfin, le Gouvernement du Président Patrice TALON rassure l’ensemble du peuple béninois, de son engagement à apporter les solutions pertinentes aux préoccupations des travailleurs, dans la limite des ressources de la Nation et dans l’équité vis-à-vis de toutes les couches de la société.
Je vous remercie.