Outil de mise en œuvre de la stratégie de protection sociale du gouvernement, le projet d’Assurance pour le renforcement du capital humain (Arch) offrira un éventail de prestations visant à…

Projet Assurance pour le renforcement du capital humain: Une mesure pour soulager les démunis

Projet Assurance pour le renforcement du capital humain: Une mesure pour soulager les démunis

Outil de mise en œuvre de la stratégie de protection sociale du gouvernement, le projet d’Assurance pour le renforcement du capital humain (Arch) offrira un éventail de prestations visant à soulager de façon durable les pauvres. La phase pilote est annoncée pour le dernier trimestre de cette année, en attendant la généralisation du projet à l’ensemble de la population.

La protection sociale augure de beaux jours au Bénin. Le projet Assurance pour le renforcement du capital humain (Arch) est la solution que propose le Nouveau départ pour combler les attentes des populations démunies en la matière. Il est destiné aux couches les plus pauvres et vient réduire les écarts en matière d’assistance sociale.

« Le diagnostic a révélé que près de 90% de la population béninoise ne bénéficie d’aucun mécanisme public de protection sociale », argumente le coordonnateur de l’Unité de coordination du projet Arch (Ucp-Arch), Venant Quenum.
Selon lui, les mécanismes existants ont montré leurs limites. « L’assurance maladie que l’Etat offrait à ses fonctionnaires fonctionne mal », insiste-t-il. La situation n’est pas meilleure au niveau du privé. « Les assurances que le privé offre ne sont pas encore satisfaisantes », relève-t-il.
Il poursuit : « Il existe des mécanismes de protection sociale au profit des fonctionnaires et des salariés du privé. Par contre, les acteurs du secteur informel(commerçants, agriculteurs, paysans et artisans) ne bénéficient d’aucun mécanisme sur ce plan alors qu’ils constituent la grande partie de la population active du pays ».
L’Arch tient compte des erreurs du passé en matière de protection sociale au Bénin.« Le Régime d’assurance maladie universelle(Ramu) a été initié presqu’à la hâte, sans support technique et élément confortatif pour sa réussite ; il en est de même pour leFonds sanitaire des indigents qui profite peu à ses bénéficiaires directs », souligne-t-il.
A partir des leçons apprises de la mise en œuvre du dispositif actuel de protection sociale (Ramu, mécanismes de gratuité, filets sociaux, Fnpeej, etc.), le gouvernement a adopté une nouvelle stratégie intégrée et plus inclusive d’extension de la protection sociale.
Le nouveau projet repose sur un diagnostic de fonds et vise à permettre aux bénéficiaires d’accéder à un mécanisme de protection sociale mis en place par l’Etat.
Le nouveau mécanisme Arch se propose d’ajuster les mesures de protection sociale. Il se veut un outil unique qui crée la synergie entre plusieurs services de protection sociale destinés à la population.
Il intègre quatre services de protection sociale : l’assurance maladie pour toute la population, la formation aux plus démunis de l’informel, le crédit aux plus démunis du même secteur et l’assurance retraite aux agriculteurs, commerçants, transporteurs, artisans et artistes de l’informel. Ces prestations seront offertes par un guichet unique de l’Agence nationale de protection sociale dont la création est en vue.

Ce serait du concret

Le temps des réformes étant généralement plus ou moins long, les Béninois espèrent voir bientôt du concret dans le cadre de ce projet.
Si l’Arch met du temps à se concrétiser, aux yeux des populations, le coordonnateur de l’Unité de coordination, explique que le gouvernement ne veut pas mettre la charrue avant le bœuf. Il indique le niveau actuel du processus. « Les résultats des études que nous avons lancées dans ce cadre sont en train d’être validés. Le processus d’identification des cibles qui vont bénéficier de certaines facilités dans l’accès aux services de l’Arch (pauvres extrêmes et pauvres non extrêmes) va commencer incessamment.
A ceux qui piaffent d’impatience, il lance cette assurance : « Le gouvernement est habitué à ne pas vendre la peau du loup avant de l’avoir tué. Le chef de l’Etat veut s’assurer que le projet est bien ficelé avant de l’exhiber au peuple. Quand le gouvernement va commencer par communiquer autour du projet, ce serait du concret», rassure-t-il.
Les bénéficiaires du projet devront répondre à certains critères.« L’une des conditions pour bénéficier de l’Arch, c’est qu’il faut être dans la base de données du Recensement administratif initial à vocation d’identification de la population (Ravip). C’est avec ces cartes biométriques que les bénéficiaires pourront accéder aux services du projet Arch », prévient l’Ucp-Arch, Venant Quenum.
Les premières prestations de l’Arch sont imminentes. Elles sont prévues pour la fin de cette année 2018. « Une phase pilote est prévue pour le dernier trimestre de cette année avant la généralisation du projet à l’ensemble de la population », renseigne-t-il. Entre autres prestations, il offrira une assurance maladie aux populations, des formations aux artisans et aux artistes dans de meilleures conditions. Mieux, les artisans formés auront le privilège d’accéder aux crédits dans le cadre du Ravip.
L’Arch s’inscrit notamment dans une vision prospective. Il comble les attentes du moment mais balise également le terrain pour la réduction de la précarité. « L’Etat mettra en place une stratégie afin de retirer de la pauvreté les bénéficiaires qui auront à contracter des crédits afin qu’ils n’y retombent plus. L’Etat va les inciter à préparer leur retraite », explique le coordonnateur.
Au total, le projet impactera plus de 4 millions de personnes dont 2,4 millions de pauvres extrêmes et 1,8 million de pauvres non extrêmes.
L’implication des partenaires au développement conforte le gouvernement dans sa démarche. «Plus de la moitié des études est financée par l’Etat. Les partenaires techniques et financiers appuient le gouvernement pour la réalisation de certaines études techniques et l’aide à faire le contrôle de l’assurance qualité réalisé par les cabinets privés », précise-t-il. Il poursuit : « Le processus d’identification des bénéficiaires est entièrement assuré par la Banque mondiale. Le système des Nations Unies piloté par l’Unicef nous appuie pour les indicateurs de référence ». Tout est donc pratiquement fin prêt pour donner du sourire aux plus démunis.