L’opération de rachat de la dette bancaire intérieure de l’Etat décidée par le gouvernement est une initiative pertinente, à en croire le ministre d’Etat chargé du Plan et du Développement….

Rachat de la dette bancaire intérieure de l’Etat: Bio Tchané clarifie aux députés le bien-fondé de l’opération

Rachat de la dette bancaire intérieure de l’Etat: Bio Tchané clarifie aux députés le bien-fondé de l’opération

L’opération de rachat de la dette bancaire intérieure de l’Etat décidée par le gouvernement est une initiative pertinente, à en croire le ministre d’Etat chargé du Plan et du Développement. Abdoulaye Bio Tchané l’a fait savoir, ce jeudi 12 avril à l’hémicycle, face à la Représentation nationale à Porto-Novo.

L’option du gouvernement de mandater la Société de gestion et d’ intermédiation du Bénin (Sgi-Bénin) pour le rachat de la dette bancaire intérieure du Bénin était au cœur d’une question d’actualité hier à l’Assemblée nationale. Elle a été posée par le député Guy Mitokpè. Apportant les réponses nécessaires, le ministre d’Etat chargé du Plan et du Développement, Abdoulaye Bio Tchané, a souligné que cette opération est très pertinente en tant que mode de gestion active de la trésorerie. C’est un outil de gestion universellement usité et déclenché quand il s’agit de lisser le profil de remboursement de la dette en tenant compte de certains facteurs inhérents à la qualité du portefeuille. « Lorsqu’on constate au niveau du portefeuille l’existence de dettes avec des taux d’intérêt assez élevés qui ont pour corollaire un service de la dette très onéreux, on a la possibilité de procéder à des ajustements en concertation avec les prêteurs », explique Abdoulaye Bio Tchané.
A l’en croire, l’opération actuelle vise des dettes contractées à des conditions qui ne sont pas à l’avantage de l’Etat béninois. En d’autres termes, il s’agit des dettes héritées en grande partie de la gestion passée, ayant une maturité moyenne de 3,3 ans avec un taux d’intérêt moyen de 7,2 %. Au nombre de ces dettes, Abdoulaye Bio Tchané cite, entre autres, le prêt de la Banque ouest-africaine de développement (Boad) signé le 7 avril 2015 pour la construction d’une centrale thermique de 120 MW à Maria Gléta à un taux d’intérêt de 8,5 %. Ce taux apparaît très élevé pour la nature de l’investissement, relève le ministre d’Etat. D’où l’initiative du gouvernement d’entreprendre la correction de cette situation en refinançant la dette actuelle, c’est-à-dire en contractant de nouvelles dettes à des taux bien plus faibles sur une durée beaucoup plus longue. Cette opération va permettre au Bénin de diminuer le service de la dette, en réduisant les charges d’intérêt, sur les court et moyen termes, de lisser le profil du service de la dette, fait savoir Abdoulaye Bio Tchané avant d’informer que cette opération ne veut pas dire que la trésorerie de l’Etat se porte mal comme tente de faire croire le député Guy Mitokpè, auteur de la question d’actualité. Bien au contraire, martèle le ministre d’Etat, le Bénin est en excellente santé financière. Les conclusions de la dernière mission du Fonds monétaire international (Fmi) relative au suivi du Programme économique et financier en dit long. « Depuis la prise de fonction du gouvernement en avril 2016 tous les salaires, pensions et bourses, sans exception, sont régulièrement payés, à bonne date, ce qui traduit qu’il n’y a pas de difficultés de trésorerie », fait remarquer Abdoulaye Bio Tchané pour éclairer la lanterne du député de l’opposition et de toute la plénière.
Le ministre d’Etat informe par ailleurs que la Société de gestion et d’intermédiation (Sgi-Bénin) mandatée par l’Etat béninois pour conduire l’opération de rachat de la dette intérieure n’est pas à son premier essai. Elle avait déjà réalisé des opérations similaires pour le compte des précédents gouvernements depuis 1997, explique-t-il, pour montrer toute la compétence et l’expérience de la Sgi-Bénin, créée en 1996 sur l’initiative de la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin (Ccib) et des opérateurs économiques béninois, à conduire à bon escient cette mission de refinancement dans l’intérêt supérieur de l’Etat béninois.
Mais cette réponse du ministre d’Etat chargé du Plan et du Développement n’a nullement convaincu le député Guy Mitokpè. Il est revenu à la charge, après les éléments de réponse du gouvernement, en battant en brèche les explications fournies. Cette opération de rachat de la dette intérieure dessert plus l’Etat qu’il ne l’arrange, soutient-il.