(Maria-Gléta n’est pas un gâchis) Le rapport de la Commission parlementaire qui a conclu à un gâchis de 50 milliards FCFA dans le dossier Maria-Gléta est mis en doute. La…

Construction et mise en service de la centrale électrique de Maria-Gléta : Les rapports des différentes missions de contrôle

Construction et mise en service de la centrale électrique de Maria-Gléta : Les rapports des différentes missions de contrôle

(Maria-Gléta n’est pas un gâchis)

Le rapport de la Commission parlementaire qui a conclu à un gâchis de 50 milliards FCFA dans le dossier Maria-Gléta est mis en doute. La responsabilité de certains acteurs du dossier , qui aujourd’hui jouent les premiers rôles au sein de gouvernement de la Rupture n’a pas été clairement établie. Mais on tente de faire croire à l’opinion que Maria-Gléta est un scandale à mettre à l’actif de l’ancien régime. Les vrais responsables des choix qui ont été faits sont autour de l’actuel Chef de l’Etat.

Le Gouvernement du Bénin, sous la présidence du Président Thomas Boni Yayi, dans sa détermination de faire du Bénin un pays prospère à économie émergente, voulait rendre les facteurs de production disponibles et à des coûts compétitifs pour le secteur productif. C’est à cet effet que l’énergie électrique, l’un des facteurs de développement les plus importants, faisait l’objet d’une attention particulière par le Gouvernement d’alors, qui a décidé d’augmenter la capacité de production d’électricité du pays.

Prenant en compte le déficit énergétique que connaissait le pays (ça continue toujours à ce jour), et dans le but d’augmenter son autonomie énergétique, le Gouvernement avait pris la décision, à la suite d’une concurrence, de recourir à la CAI pour l’ingénierie, la fourniture et l’installation d’une centrale de 80 MW dual (fuel-gaz) à Maria-Gléta.

Le dossier de Maria-Gléta avait été piloté principalement par Sacca Lafia (ministre des mines, de l’énergie et de l’eau), Godefroy Tchékété (conseiller technique du chef de l’Etat et par la suite Directeur Général de la Sbee), sans oublier Pascal I. Koupaki (ministre d’Etat chargé de l’économie, de la prospective, du développement et de l’évaluation de l’action publique), Issifou N’Douro Kogui (ministre d’Etat chargé de la défense nationale) et Soulé Mana Lawani (ministre des finances), qui ont d’ailleurs tous signé le contrat d’acquisition de la centrale électrique TAG-80 MW de Maria-Gléta, le 24 août 2007 à Cotonou, avec le Président Directeur Général de Combustion Associates, Inc, Mukund Kavia.

Dans l’administration, plusieurs cadres ont également travaillé sur ce dossier. Il s’agit notamment des membres de la commission technique installée au Ministère de l’Energie et ceux de la commission nationale de réception des marchés publics.

Selon les différents rapports officiels d’évaluation de cette centrale, mise en exploitation le 4 décembre 2013, elle n’a aucun problème. Ses huit turbines sont fonctionnelles à ce jour au Jet A1 à leur pleine capacité. Gaz, Jet A1 et assurance. Voilà ce qu’il faut juste régler durablement pour permettre à la centrale de poursuivre son fonctionnement, vu le choix technologique opéré par Sacca Lafia, Godefroy Tchékété et consorts.

Aujourd’hui, il a fallu que certaine presse crédible dévoile que le Gouvernement de la Rupture a obligé la SBEE à acheter au Nigéria auprès de la société Paras, l’énergie d’une puissance de 60 MW à 73 F CFA le KWH alors que la même SBEE achète à la CEB à 53 F CFA le KWH (les 60 MW font partie des 200 MW négociés par le président Yayi au Nigéria pour le compte du Bénin et du Togo et gérés par la CEB. Ce qui obère le compte d’exploitation de la SBEE de plus de 105 millions par jour à combler par le contribuable béninois) pour que le régime dit du « nouveau départ » instrumentalise des députés du BMP pour empoisonner les populations. Objectif : faire croire à l’opinion que la centrale de Maria-Gléta est un « gâchis de 50 milliards », voire un « scandale à mettre à l’actif de l’ancien régime ».

On se rappelle comme si c’était hier, qu’au tout début du mandat présidentiel, interpellé par les députés au Parlement sur la question, le ministre Dona Jean-Claude Houssou leur avait demandé de ne pas « regarder dans le rétroviseur ».

Puisque l’affaire des 60 MW du Nigéria est révélée au Béninois, le moment est donc propice pour divertir.

Face à cet ensemble de choses qui ne rassurent pas et pour la manifestation de la vérité, une commission d’enquête internationale indépendante incluant les Américains qui ont suivi de bout en bout ce dossier, s’impose. L’état des lieux doit être fait dans la transparence pour situer l’opinion. Le chef de l’Etat et son BMP ne doivent pas avoir de difficultés majeures pour provoquer ce contrôle neutre. Car tous les acteurs étaient intervenus dans l’acquisition de ladite centrale sont à ses côtés aujourd’hui. Tous se sont réfugiés dans sa Rupture qu’on a du mal à voir, depuis deux ans : Sacca Lafia, Pascal I. Koupaki et les cadres à divers niveaux dans les ministères sectoriels. Au lieu de rester juste à l’étape d’une commission parlementaire constituée de députés acquis à sa cause, le président de la République ferait mieux de demander l’expertise internationale avec l’implication de l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique près le Bénin, qui connaît très bien le dossier.
En attendant l’audit international totalement indépendant de cette centrale, voici quelques rapports officiels qui donnent toutes les informations crédibles nécessaires sur Maria-Gléta.

Etat de la centrale électrique de Maria-Gléta

•     La centrale de Maria-Gléta a été mise en exploitation le 4 décembre 2013.

•     La centrale de Maria-Gléta a tourné pendant 7 mois au Jet A1 pour combler le déficit d’énergie sur le réseau électrique de la SBEE.

•     Durant la période de décembre 2013 à juillet 2014, la centrale de Maria-Gléta a produit 9500 MWh d’électricité.

•     En Juillet 2014, la centrale a été mise en standby (arrêt temporaire) dès l’entrée en service des générateurs MRI et AGGREKO, pour réduire les coûts de production et pour la préparation des turbines au passage au Combustible Gaz Naturel.

•     Le coût de production de l’électricité par la Centrale Maria-Gléta au combustible Jet-A1 est de 265 Frs CFA/KWh alors que la SBEE livre l’électricité au consommateur à 105 F CFA/KWh, d’où une subvention de l’Etat de 160 Frs CFA/KWh.

•     Le coût de production (estimé) de l’électricité produite par

la Centrale Maria-Gléta au combustible Gaz naturel est de 144 Frs CFA/KWh. La SBEE livrant l’électricité au consommateur à 105 Frs CFA/KWh, la subvention de l’Etat reviendra à 39 Frs CFA/KWh.

•     Le 11 Mars 2015, pour accroître immédiatement la capacité de production d’énergie et palier le déficit d’énergie entrainant par moment le délestage, la  commission mise en place par le Gouvernement pour examiner l’état d’avancement du projet de la centrale de Maria-Gléta a proposé à l’entrepreneur CAI qui l’a accepté, de produire à hauteur de 15 MW à la demande.

•     A ce jour, vendredi 13 mars 2015, la centrale de Maria-Gléta rend disponible sur le réseau 15MW d’électricité sans coût supplémentaire, et ceci à cause de la disponibilité d’un stock de 3000 m3 de combustible Jet A1 sur le site.

•     Le 29 Mars 2015 verra la mise en service de la  première turbine (unité 3) pour production de l’électricité au combustible Gaz naturel par la Centrale Maria-Gleta.

•     Pendant les vingt (20) jours suivants la livraison de la première unité (Unité 3) au combustible Gaz naturel, cinq (5) autres unités seront  prêtes pour les essais au Gaz Naturel.

•     A la fin du mois d’Avril 2015, toutes les 8 turbines de la centrale de Maria-Gléta devront être prêtes pour tourner au combustible Gaz Naturel.

Disponibilité du Gaz Naturel

•     A partir du 25 mars 2015, la CEB mettra à la disposition de la SBEE le gaz déjà disponible dans le Gazoduc de l’Afrique de l’Ouest raccorder à la centrale de Maria-Gléta pour les tests au gaz naturel.

•     A partir du 1er avril 2015, les compagnies privées fournisseurs de gaz naturel en contrat avec le Gouvernement devront livrer le gaz naturel directement dans le gazoduc au profit de la centrale de Maria-Gléta.

Sur la turbine n°3 objet de polémique

Il est important de noter qu’aucune turbine à gaz sur le site de la centrale de Maria-Gléta, à aucun moment, n’a fait objet d’explosion. La turbine n°3 n’a jamais explosé.

Par contre, le démarreur hydraulique du skid de lancement de la turbine n°3, situé à une distance d’environ 3m de celle-ci  avait subi une explosion lors du test de pression. La situation été corrigée.
Les huit turbines de la centrale de Maria-Gléta sont fonctionnelles à ce jour au Jet A1 à leur pleine capacité.

Extrait de la mission d’expertise

«…Dans le cadre de la mission pour la mise en exploitation effective de la Centrale Electrique de Maria-Gleta, il a été loisible de constater que toutes reformes allant dans le sens d’une indépendance énergétique du Bénin est de nature à produire une opposition vigoureuse chez la majorité des acteurs historiques du secteur de l’énergie au Bénin.
En effet les acteurs historiques du secteur de l’énergie électrique ne ménageront aucun effort pour maintenir le statuquo actuel (délestage, limitation des sources de génération et surenchères) afin de cannibaliser toute évolution positive des réformes et/ou l’introduction d’acteurs externes indépendants dans le secteur; ceci dans le seul et unique but de protéger par tous les moyens leurs revenues et pour continuer à bénéficier des différents avantages souvent illégaux sur toute la chaine de production d’électricité depuis sa génération à sa distribution en passant par l’approvisionnement des différents intrants et consommables entrant dans la production d’électricité au Bénin.

Les deux cas pratiques suivants (parmi de nombreux autres) illustrent parfaitement la situation de sabotages délibérés des réformes et solutions innovatrices dans la résolution du manque d’énergie électrique dans notre pays.

Le délai de cinq (5) ans et les difficultés observées pour l’installation et la mise en fonction de la centrale de Maria-Gléta, dans leur grande majorité (à la différence des manquements du ressort de l’entrepreneur et des procédures administratives) sont imputables à cette opposition de fait, qui rejette tout apport de solution par des entités extérieures pour la résolution du problème énergétique au Bénin. Le narratif “éléphant blanc” créé de toute pièce et sans fondement technique sur le terrain avait pour but de susciter un abandon du projet par le Gouvernement et réorienter les financements y affèrent vers d’autres solutions plus favorable aux différents intérêts.
• Les pratiques irrégulières et la façon peu orthodoxe ayant conduit à l’écartement de API (la Société Américaine) dans la sélection pour la location des générateurs.
Il est donc à craindre dans un futur immédiat que cette opposition tout azimut avec pour objectif la protection d’acquis personnel devienne un handicap sérieux pour les projets à venir. Inévitablement elle rendra impossible l’investissement de 300 Million USD prévu par le Millenium Challenge Account dans ce secteur vers l’autonomisation du secteur électrique de notre pays…»

Rapport d’étape sur les essais au gaz au 16 avril 2015

Conformément aux recommandations du Conseil des Ministres en ses séances des Mercredi 04 et11 Mars 2015, il a été signé, le 15 Mars 2015, avec l’entreprise CAI, un Avenant n°3 au contrat de Marché n°4830-60 du 24 Août 2007 relative à l’acquisition de la centrale TAG 80MW dual fuel de Maria-Gléta pour les travaux relatifs aux essais complémentaires au gaz naturel sur les 8 turbines de Maria – Gléta.
–    L’Entrepreneur CAI a entièrement mobilisé le personnel nécessaire aux travaux et a fourni les consommables de première nécessité pour le démarrage des turbines au gaz naturel.
–    L’Entreprise COPRIM a mobilisé une équipe sur le site pour la mise en service du skid de traitement de gaz depuis le 13 Avril 2015 conformément à la demande de CAI.
–    L’Ingénieur conseil BNETD supervise les travaux sur le site et assiste le maître d’ouvrage dans les choix et décisions.
–    Les travaux préparatoires pour les essais au gaz sont entièrement achevés pour 5 unités.

Les 3 unités restantes sont provisoirement laissées au Jet A1 pour garantir la production de15MW tous les soirs en attendant la fin des essais au gaz sur les 5 premières unités.
–    Le Gaz pour les tests a été mis à disposition de la centrale par la CEB conformément au protocole d’accord signé entre la SBEE et la CEB.
–    A la date du 16 Avril 2015, deux unités tournent au gaz et les performances de puissance obtenues sont autour de 8,5MW et jugées très satisfaisantes.
–    Il reste à vérifier lors des tests de performance, la consommation spécifique de gaz pour la production du kWh.
–    Les tests de performance pour les deux premières unités déjà essayées au gaz sont prévus pour se réaliser ce weekend ou au plus tard le lundi 20 Avril 2015.
–    Les 2 premières unités seront mises en exploitation immédiatement après les tests de performances.
Tous les travaux se déroulent normalement dans le respect du planning prévu par l’Entrepreneur CAI.

Recommandations

Il est recommandé à ce stade que :
–    Le contrat d’achat vente de gaz entre la SBEE et GASOL PLC soit mis en vigueur pour que l’exploitation de la centrale au gaz commence immédiatement après la réception des travaux.
La date du 20 avril 2015 est recommandée pour la mise à disposition du gaz.
–    La SBEE mette en place l’organisation de la centrale prévue dans le cadre du contrat de maintenance avec CAI.
–    La SBEE renforce le personnel sur le site par la mise à disposition de 12 agents techniciens pour la conduite de la centrale.
–     La SBEE construise en procédure d’urgence le magasin de stockage de pièces de rechange sur le site de la centrale pour le stockage des pièces et consommables déjà fournis par CAI.
–    La SBEE mette à disposition, en toute urgence, les batteries commandées dans le cadre de l’exploitation de la centrale.
–    Les dispositions soient prises pour le paiement des montants dus à l’Entreprise COPRIM.
–    Les dispositions soient prises pour le paiement des arriérés dus au Cabinet BNETD.
–    Les dispositions soient prises pour élargir le temps de fonctionnement des unités précédemment limité à 4 heures par jour par les assureurs.