Les prochaines législatives au Bénin seront denses voire difficile. La Mouvance présidentielle en est consciente, et a tout mis en œuvre pour ne pas se faire surprendre. Mais pensant tenir…

Corser les législatives de 2019 : Pourquoi la Mouvance n’est pas encore à l’abri

Corser les législatives de 2019 : Pourquoi la Mouvance n’est pas encore à l’abri

Les prochaines législatives au Bénin seront denses voire difficile. La Mouvance présidentielle en est consciente, et a tout mis en œuvre pour ne pas se faire surprendre. Mais pensant tenir le bon bout, ce qu’elle craint pourrait bien se produire. Et pour cause.

Osons le dire, en décidant de retoucher l’ancienne charte des partis politiques et en votant un nouveau Code électoral au nom d’une supposée réforme du système partisan, les députés du Bloc de la Majorité parlementaire (BMP) ont en idée d’empêcher certaines candidatures. Surtout celles des jeunes et d’autres acteurs qualifiés de néophytes en politique. Cette machination, des députés de la Majorité l’ont avoué publiquement. En effet, ayant senti leur réélection menacée, ils ont dû fixer des dispositions pour annihiler l’élan de cette génération jugée ”spontanée”. L’idée des grands regroupements politiques, de la caution de 249 millions FCfa à verser et des 10% à obtenir au plan national, par liste, ne sont que des astuces toutes trouvées pour corser la compétition. Cependant, à bien analyser la situation sociale caractérisée par la précarité, beaucoup de mécontentement, de grognes et menaces, rien n’est visiblement acquis pour la soixantaine de parlementaires réunis au sein du BMP, tant ils sont fortement critiqués dans l’opinion. À environ 6 mois des Législatives, on peut, au risque de se tromper, dire qu’ils ne doivent pas dormir sur leurs lauriers. Le  referendum esquivé par le chef de l’État pourrait avoir raison de certains de ses pions pour ces joutes électorales. Toute hypocrisie mise de côté,  l’opposition aujourd’hui a le vent en poupe. Et chaque jour qui passe, chaque mauvais pas du pouvoir en place renforce la popularité de l’opposition dans l’opinion. A l’instar de 2016 donc, le scrutin législatif de 2019 risque d’être une razzia sur un fond d’humeur. À cette allure, on peut craindre qu’un ” inconnu au bataillon ” positionné sur une quelconque liste de l’opposition face sensation dans sa circonscription au détriment de ses challengers de la Mouvance. Si ce scénario en arrivait à se produire, quel mérite auraient alors ces députés acquis à la cause de Patrice Talon qui ont perdu des nuits blanches pour sortir du Parlement ces lois électorales déjà entérinées par la Cour constitutionnelle et promulguées par le chef de l’Etat?

 

 Worou BORO