Plusieurs motocyclistes traînent encore les pas pour faire immatriculer leurs engins. A l’annexe départementale de l’Agence nationale des transports terrestres, les agents s’affairent pour satisfaire les usagers au moment où…

Immatriculation des motos dans la ville de Cotonou: Des milliers de plaques attendent leurs demandeurs

Immatriculation des motos dans la ville de Cotonou: Des milliers de plaques attendent leurs demandeurs

Plusieurs motocyclistes traînent encore les pas pour faire immatriculer leurs engins. A l’annexe départementale de l’Agence nationale des transports terrestres, les agents s’affairent pour satisfaire les usagers au moment où des plaques attendent leurs demandeurs.

« Des milliers de plaques d’immatriculation et leurs cartes grises dorment dans les rayons à l’annexe départementale de l’Agence nationale des transports terrestres à Cotonou », se désole Crépin Zotto, agent responsable de la fixation des plaques rencontré ce mercredi à son poste. Selon lui, l’affluence a considérablement baissé depuis que la répression a été suspendue. « On livre actuellement 100 ou 150 plaques par jour au lieu de 1000 plaques lors de la phase de répression », a-t-il confié. Il fustige le fait que les Béninois attendent les derniers moments pour se mettre à jour. Pour lui, les employés de l’Anatt travaillent, chacun dans son secteur, pour satisfaire les usagers.
Dans la salle de dépôt des dossiers, les usagers doivent fournir la facture d’achat de la moto, la photocopie légalisée de leur pièce d’identité et la quittance de déclaration de la douane avec une somme de 11500 F pour la série normale ou 15000F Cfa pour les motos frappées de mutation contre un récépissé. Ces dossiers sont convoyés à la salle de saisie pour être numérisés. Un travail à la chaîne qui permet au demandeur de retirer sa plaque au bout de deux semaines, selon le chef Annexe de l’Anatt Atlantique-Littoral, Luc Bedel Armand Atin. A l’en croire, un dispositif bien huilé est mis en place pour satisfaire les usagers dans ce délai. « Beaucoup d’usagers ne semblent pas être préoccupés par cette mesure et traînent les pas». C’est le cas de Judith
Acakpo, un usager, qui a déposé son dossier depuis le 11 mai 2014 mais qui est passée retirer sa plaque ce mercredi 24 octobre. Elle avoue que c’est à cause de sa négligence et du manque de temps qu’elle n’est pas venue tôt chercher sa plaque. « Les cours ne me permettent pas de sortir. J’ai dû sacrifier plusieurs heures de cours pour pouvoir me rendre disponible », confie-t-elle.

Quid de la morosité actuelle ?

Darren Tossou pense que ce sont les difficultés financières qui empêchent beaucoup d’usagers de se conformer à cette exigence. « Je demande au gouvernement de comprendre ce que nous vivons et de nous accorder un peu plus de temps », suggère-t-il. Selon lui, c’est cette raison qui justifie la présence dans la circulation de plusieurs motos sans plaque. pour sa part, le chef Annexe de l’Anatt Atlantique-Littoral, Luc Bedel
Armand Atin invite les usagers à se conformer à la règlementation en vigueur. Il indique que ses agents travaillent du lundi au samedi et même à des heures indues afin de répondre à la demande de la clientèle. « Les fonctionnaires qui n’ont pas le temps peuvent venir déposer leurs dossiers aux heures de pause de 12 h à 15 h ou de 18 h à 23 h », a-t-il déclaré?
Le piège des démarcheurs corrompus

C’est la croix et la bannière du dépôt des dossiers d’immatriculation jusqu’au retrait de plaques des véhicules à deux roues, tricycles et quadricycles à moteur à l’annexe départementale Atlantique-Littoral de l’Agence nationale des transports terrestres. Sur ce parcours du combattant, certains usagers se font parfois prendre au piège des démarcheurs corrompus à la quête du gain facile. Ces derniers usurpent le titre d’agents de l’Anatt afin d’opérer. Plusieurs motocyclistes ont déjà mordu à l’hameçon. C’est le cas de Georges Dansou, vendeur de bois au quartier Tankpè. Ce dernier regrette d’avoir perdu les pièces de sa moto et son argent en voulant passer outre les étapes à franchir. Il s’est vu proposer les services d’un démarcheur qui a promis de lui retirer sa plaque en 72 heures. Georges Dansou lui a alors laissé le dossier et une somme de
25 000 Fcfa sans jamais bénéficier du service. Par contre, d’autres utilisent ce canal et retirent leurs plaques sans tracasserie aucune. « Fatigué des va-et-vient, j’ai fini par trouver un réseau qui m’a pris de l’argent », a déclaré Hypolithe Sessou, qui déplore l’existence d’un système de corruption qui retarde les opérations. Comme lui, plusieurs personnes affirment avoir passé par des intermédiaires.
Toutefois, d’autres font le circuit normal et retirent leurs plaques en toute sérénité. Aziz Bassa ne s’est pas prêté à ce jeu et a reçu sa plaque deux semaines après le dépôt du dossier. Il dit avoir décliné l’offre de ces agents fictifs à l’annexe de l’Anatt à
Akpaka, une fois approché. Informé de cette situation, le chef antenne annexe de l’Anatt /Atlantique-Littoral, Luc Bedel Armand Atin, a pris une note d’information pour inviter les usagers à la vigilance. Il attire l’attention des populations sur ces cas de rançonnement et les invite à la prudence. « Nous avons eu l’information, mais nous avons pris nos responsabilités en invitant les usagers à la vigilance à travers un communiqué ». Pour lui, tout usager qui remet son dossier dans les mains d’un quelconque individu serait seul responsable des déconvenues qui en découleront. Selon Luc Bedel Armand Atin, les postes pour formalités sont multipliés dans la ville pour alléger la peine des usagers, il n’y a plus de raison de passer par un tiers. Il se désole que les usagers attendent la répression avant de déposer leurs dossiers. «Les usagers peuvent venir eux-mêmes faire leurs formalités sans passer par des intermédiaires», a-t-il conseillé?
Christian HOUNONGBE (Satg)