Le procès entrant dans le cadre du rocambolesque affaire Icc-Services se poursuit à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), à Porto-Novo. La troisième journée a…

Troisième journées du procès Icc-Services Victor Topanou et Armand Zinzindohoué de défendent

Troisième journées du procès Icc-Services Victor Topanou et Armand Zinzindohoué de défendent

Le procès entrant dans le cadre du rocambolesque affaire Icc-Services se poursuit à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), à Porto-Novo. La troisième journée a connu les dépositions des anciens ministres Victor Topanou et Armand Zinzindohoué.

L’audience de ce mercredi 19 décembre 2018 fut particulière. En dehors de la présence de Ahizimè Grégoire qui jusque-là était introuvable, deux anciens ministres du gouvernement Yayi sont passés à la barre. D’abord suivant les accusations de l’ancien procureur général, Constantin Georges Amoussou à l’encontre de l’ancien président Thomas Boni Yayi et son ministre chargé de la coordination de l’action gouvernementale, Pascal Irénée Koupaki faisant état de ce que ces deux personnalités sont les véritables promoteurs de ICC-Services, l’ancien Garde des sceaux Victor Topanou a simplement réfuté ces accusations. Interrogé sur les initiateurs de ICC-Services, l’ancien ministre de la justice Prudent Victor Topanou a affirmé qu’il s’agit d’une initiative privée de quelques individus. Il n’a pas manqué de balayer du revers de la main les allégations du Constantin Georges Amoussou. Il précise en plus que le rapport de celui-ci à la Brigade économique et financière ne lui permet pas d’accorder de crédit ces affirmations. Victor Topanou indique qu’ils n’ont pas commencé par la collecte de fonds mais leur activité au démarrage était beaucoup plus centrée dans le domaine informatique. Il rapporte que des rumeurs insistantes font état de ce que l’ancien procureur général serait assez proche des promoteurs de ICC-Services.
Le procureur général, souligne l’ancien Garde des sceaux, s’oppose à l’arrestation des promoteurs puisqu’il soutenait son argumentaire sur le fait qu’ils faisaient des placements en ligne alors qu’il y a un vide juridique en la matière.
Le ministre de la justice précise avoir noté trois constances au niveau du procureur général Amoussou. Pour lui, l’activité n’est pas illégale parce que non prohibée en République du Bénin ni dans l’UEMOA. Ensuite, il pense que l’activité bénéficie d’un vide juridique parce qu’il s’agit de placement de l’argent en ligne et aucun dispositif légal ne réglemente pareille activité dans le pays. Il dira enfin qu’il n’est pas utile de poursuivre les promoteurs comme l’a exigé le ministre des finances d’alors et préconise que l’activité soit plutôt réglementée.
En ce qui concerne les deux millions de francs CFA à lui remis par l’un des promoteurs, il n’en sait rien.
Mais le PDG de ICC-Services Guy Akplogan souligne lui-même par la suite, n’avoir pas vu son commissionnaire remettre l’argent au ministre. Il indique qu’il s’agit en réalité de sa participation aux fêtes à Kansoukpa.
Armand Zinzindohoué quant à lui avoue sans langue de bois, avoir été sacrifié. Il revient sur une certaine rencontre qui a eu lieu le 7 juillet 2010 au palais présidentiel. L’ancien ministre de l’intérieur indique être accusé d’avoir accordé le permis de port d’arme et un garde de corps à Emile Tégbénou. Pour Armand Zinzindohoué, « les ministres sont des fusibles. Il faut sacrifier quelqu’un ».
« Le seul souci, c’est de me coller cette affaire pour brouiller les cartes, pour distraire l’opinion. Je n’ai jamais pris part à une activité de Icc-Services », se défend l’ancien proche collaborateur de Boni Yayi.
Le procès ICC-SERVICES se poursuit ce jeudi à Porto-Novo.
G.A.