(Zoom sur le parcours de Louis Vlavonou) Après la cérémonie officielle d’installation jeudi 16 mai 2019 au Palais des Gouverneurs à Porto-Novo,  les 83 députés de la 8e législature se…

Elu président du 8ème Parlement béninois : Voici l’homme

Elu président du 8ème Parlement béninois : Voici l’homme

(Zoom sur le parcours de Louis Vlavonou)

Après la cérémonie officielle d’installation jeudi 16 mai 2019 au Palais des Gouverneurs à Porto-Novo,  les 83 députés de la 8e législature se sont retrouvés vendredi pour l’élection des sept (7) membres du bureau de l’institution parlementaire. Au poste de président, c’est Louis Gbèhounou Vlavonou qui a été élu par 78 voix. Il devient ainsi, l’une des rares personnalités politiques à avoir atteint, dans son ascension à la tête de l’institution parlementaire, ce niveau de consensus (93% de ses pairs).

Le nouveau président de l’Assemblée nationale du Bénin est né en 1953 à Ko-Koumolou dans la commune d’Ifangni, département du Plateau. Inspecteur des Douanes à la retraite, Louis Vlavonou est diplômé de la 45e promotion de la prestigieuse Ecole nationale des Douanes de Neuilly-sur-Seine (France) en 1993. A partir des années 80, il a dirigé plusieurs brigades des Douanes (Igolo, Okeita, Sonahoulou) et servi, particulièrement, dans la lutte contre la fraude au niveau régional et national (1994-2006). Ancien porte-parole de l’administration douanière, il a dirigé le syndicat des Agents des Douanes et est, depuis 1994 à ce jour, l’un des enseignants émérites à l’Ecole Nationale des Douanes de Porto Novo.

Régulièrement élu Député depuis 2003, il a, pendant ces seize dernières années, mené une prodigieuse carrière parlementaire en tant que membre de plusieurs commissions. Vice-Président du Réseau des parlementaires sur population et développement, Vice-Président de la section béninoise de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie et, depuis 2011, il est le rapporteur de la Commission des affaires parlementaires à l’Apf depuis 2007. Il est le Président de la section béninoise du Réseau des parlementaires africains contre la corruption (Apnac). En tant que représentant de l’Assemblée nationale, il a été Juge à la Haute Cour de justice lors de la 3e mandature.

Son engagement politique au niveau national a commencé, faut-il le rappeler, avec le Mouvement africain pour la démocratie et le progrès (Madep) de Séfou Fagbohoun sur la liste de laquelle il a été élu Député, pour la première fois, en 2003. Il a fortement contribué à la création de l’alliance Union fait la nation (Un) grâce à laquelle il a été élu en 2011 et 2015.

A l’avènement du régime du Président Patrice Talon, il est l’un des artisans de la réforme du système partisan en tant qu’initiateur de la nouvelle Charte des partis politiques. Il est membre fondateur de l’Union Progressiste et membre de son bureau politique. Son riche parcours et la qualité de son engagement lui ont valu des distinctions aux niveaux national et international. En effet, il a été fait Commandeur de l’Ordre du mérite du Bénin et Officier de l’Ordre de la Francophonie et du dialogue des cultures (2012). Louis Gbèhounou Vlavonou est marié et père de quatre (4) enfants.

Côté religion

 

Chrétien catholique pratiquant et engagé, la désormais deuxième personnalité politique du Bénin fut responsable de chorales, des groupes d’animation et de la formation auprès des jeunes du Renouveau charismatique catholique. Louis Vlavonou est aussi un membre actif du Mouvement des cadres et personnalités politiques de l’Eglise catholique du Bénin. On peut donc comprendre pourquoi il a commencé son premier discours, en tant que nouveau Président du Parlement, par le Magnificat (« Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon Esprit en Dieu mon sauveur…»), prière d’une majestueuse effusion de bonheur dans la profonde humilité d’une fidèle servante du Seigneur (La Vierge Marie).

En effet, dans ses premiers mots, il a remercié ses collègues pour la « confiance », et promis de la «mériter pleinement ». Il n’a pas occulté « le contexte spécial » de son élection où une partie du peuple garde « un arrière-goût » par rapport à l’issue du processus électoral d’avril dernier. Il invite alors ses collègues de la 8e législature à en tirer des « capacités intellectuelles et spirituelles pour mériter cette confiance du peuple et démentir les schémas stéréotypés… ».

« Ensemble, faisons de notre Parlement, celui de la huitième législature, une Assemblée au service de notre peuple souverain », a lancé le président Vlavonou, qui laisse entrevoir dans son élection et son discours, un homme de consensus. Fort de ses quinze années d’expériences parlementaires, il semble avoir aussi une bonne connaissance des enjeux législatifs. C’est ainsi qu’il déclara avec assurance : « Nos délibérations doivent nous rendre témoignages à travers des lois de bonne facture et un contrôle régulier de l’action gouvernementale. Une proximité avec notre base est aussi un gage de respect à ce peuple qui a besoin d’être rassuré ».

 

Worou BORO

 

Discours du président Louis Vlavonou après son installation

 

Honorable doyen de la huitième législature,

Messieurs les plus jeunes députés membres du bureau d’âge,

Mesdames et Messieurs les honorables députés de la huitième législature,

Monsieur le secrétaire général administratif de l’Assemblée nationale et son adjointe,

Messieurs les directeurs techniques,

Mesdames et Messieurs les cadres à divers niveaux du secrétariat général administratif,

Mesdames et Messieurs,

Mon âme exalte le seigneur, exulte mon Esprit en Dieu mon sauveur. Il s’est penché sur son humble servante et désormais tous les âges me diront bien heureuse. Le puissant fit pour moi des merveilles. Saint est son nom ; son amour s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. Déployant la force de son bas, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes et il élève les humbles.

Oui, c’est avec une très grande émotion que j’endosse aujourd’hui, vendredi 17 mai 2019, cet habit de premier responsable de notre institution. Merci pour la confiance que vous venez de placer en ma modeste personne. Je voudrais vous rassurer que je mettrai un point d’honneur à mériter pleinement cette confiance que vous placez en moi. Je continue toujours de remercier le tout puissant pour cette grâce qu’il m’a faite car, comme le disent les Ecritures, cela ne dépend ni de celui qui veut ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde.

D’entrée, au nom des membres du bureau, appelés à m’assister, je remercie sincèrement tous ceux qui ont voulu témoigner de leur confiance d’abord à mon endroit, puis aux autres membres du bureau, ici présents à mes côtés. Je voudrais particulièrement saluer le doyen d’âge. Que dis-je, mon ancien Dg qui me fait l’honneur de m’installer. Il a su diriger les débats de main de maître avec l’humour qu’on lui connaît. Loin de nous ennuyer, cet humour dont il a le secret a permis à nos travaux de se dérouler dans une ambiance bon enfant.

Honorable doyen d’âge, soyez-en remercié.

Je n’oublie pas nos jeunes collègues qui ont soutenu sans faille le doyen d’âge dans leur mission de secrétaire de séance. L’histoire a déjà retenu vos noms à l’occasion de cette nouvelle page que le Bénin vient d’ouvrir. J’associe à mes remerciements le personnel parlementaire dans leur ensemble et au monde de la presse dont la mission est importante pour nos assises. Je salue spécialement l’Ortb qui depuis hier, ne ménage aucun effort pour couvrir tous ces événements.

Honorables collègues, mesdames et messieurs,

Comme vous vous en doutez, je prends les rênes de la huitième législature dans un contexte assez spécial. Contexte spécial en ce que l’issue du processus électoral d’avril dernier laisse un arrière-goût à une certaine frange de notre peuple. Contexte spécial en ce que la peur habite encore certains d’entre nous. Non pas la peur liée à la sécurité et à l’intégrité physique, mais celle de ne pouvoir pas remplir correctement la mission et à donner satisfaction au peuple dont nous sommes les dignes représentants. Contexte spécial enfin en ce que les défis sont grands et assez importants. C’est de ce contexte spécial que nous devons tirer nos capacités intellectuelles et spirituelles pour mériter cette confiance du peuple et démentir les schémas stéréotypés que notre peuple malheureusement se forge. Nos délibérations doivent nous rendre témoignages à travers des lois de bonne facture et un contrôle régulier de l’action gouvernementale. Une proximité avec notre base est aussi un gage de respect à ce peuple qui a besoin d’être rassuré. J’ai tout de même foi qu’il n’y à pas d’autorité qui ne vienne de Dieu et celles qui existent ont été mises en place par Dieu. Le Tout Puissant, le Miséricordieux, saura nous guider dans l’intérêt supérieur de notre peuple.

Je voudrais vous inviter maintenant à nous tourner vers l’avenir dans un esprit patriotique en vue de la construction de la cohésion sociale et de l’unité nationale de notre pays. Ensemble, faisons de notre parlement, celui de la huitième législature, une assemblée au service de notre peuple souverain.

Chers collègues députés,

Mesdames et Messieurs,

Aujourd’hui, une page est tournée et je tiens à saluer le travail de qualité accompli par le président Me Adrien Houngbédji au cours de la législature qui s’achève. Son investissement et son dévouement pour le rayonnement de notre institution parlementaire mérite et force notre considération et notre respect. Je ne serai pas plus long car le temps nous presse.

Des tâches nous attendent dans les tout prochains jours. C’est pourquoi je voudrais vous réitérer mes remerciements en vous priant de vous tenir prêts à répondre à la sollicitation du bureau pour la mise en place diligente des autres organes du parlement de la huitième législature. Il s’agit : des groupes parlementaires, des commissions techniques permanentes avec leurs différents bureaux, organes qui s’ajouteront au bureau de l’Assemblée nationale pour former la conférence des présidents. Je dois pouvoir compter sur votre disponibilité et votre ponctualité pour accomplir cette mission dans les délais requis.

C’est sur ces mots de détermination et d’espoir que je voudrais vous renvoyer devant votre devoir, notre devoir, celui que la patrie vient de nous confier.

Vive le Bénin !

Vive l’Assemblée nationale !

Vive la huitième législature !

Plein succès à nos délibérations.

Je vous remercie pour votre aimable attention.