Des populations révoltées, routes inter Etats barricadées à Tchaourou, Savè… avec à l’arrivée des tirs nourris entre chasseurs et l’armée occasionnant des morts, des blessés, des déplacés et des dégâts…

Paix à Tchaourou, Savè et environs : Bagoudou, Chabi Sika, Okounlola…, c’est le moment !

Paix à Tchaourou, Savè et environs : Bagoudou, Chabi Sika, Okounlola…, c’est le moment !

Des populations révoltées, routes inter Etats barricadées à Tchaourou, Savè… avec à l’arrivée des tirs nourris entre chasseurs et l’armée occasionnant des morts, des blessés, des déplacés et des dégâts matériels. Voilà la triste scène observée sur plusieurs jours dans ces régions de la partie centre-nord du Bénin, la semaine écoulée. Sur les réseaux sociaux et à l’international, une fois encore, le Bénin de Patrice Talon a alimenté les débats. Ces scènes de violence constituent les plus importantes depuis celles enregistrées dans ces mêmes communes lors de la campagne électorale et le 28 avril, jour des législatives. Selon ce qui se dit officiellement, ce sont des groupuscules acquis à la cause de l’ancien président de la République, Yayi Boni, qui entretiennent ces foyers de feu. Mais ce qui reste une préoccupation, comment cette « résistance » peut-elle être possible et aussi farouche quand on sait que dans lesdites localités, il y a des députés et personnalités, fils du terroir, qui sont fiers de leur popularité, de leur réélection et de leur légitimité ? Comment ces localités peuvent-elles « tomber aussi facilement dans les mains » de proYayi pendant que Adam Bagoudou, André Okounlola, Karimou Chabi Sika choisis, pour servir la République sont censés être influents dans leur commune d’origine et maîtriser leurs parents ? Si Yayi Boni est toujours adulé dans Tchaourou, Savè et autres parties du pays, c’est qu’il y a un problème. Que vendent alors Bagoudou, Okounlola et Chabi Sika, natifs de ces régions et tous anciens produits de Yayi, aux côtés de Patrice Talon aujourd’hui? Cette interrogation doit pouvoir interpeller sur ce qui n’a pas marché pour que malgré la forte promotion de cadres dans ces localités par le gouvernement de la Rupture, l’on ne soit pas à même d’avoir le contrôle sans le déploiement d’autant de militaires et d’artillerie lourde. Même si l’ancien député Chabi Sika, désormais patron à la Ceb (Communauté électrique du Bénin) est du côté du Lomé, il ne doit pas être exclu du débat. C’est le moment pour lui et ses autres « frères » de la région d’aller parler à leurs parents, de parcourir tous les hameaux de leurs communes pour ramener la paix durable. Ce faisant, ils prouveront davantage leur influence dans Tchaourou, Savè et les localités environnantes. En lieu et place des armes qui crépitent, n’ont-ils pas la possibilité d’utiliser le verbe ou la parole à l’endroit de la confrérie des chasseurs ? L’heure est grave, le tout ne suffit pas de justifier dans les médias sa popularité et sa légitimité en tant qu’élu du peuple. C’est sur le terrain et dans la pratique que cela doit se démontrer pour clouer le bec aux détracteurs et prouver à celui qui vous a fait confiance en vous nommant ou en vous positionnant qu’il avait bien raison de le faire. Qui sait si tous ces paramètres ne sont pas entrés en ligne de compte pour l’organisation des dernières élections sans les partis de l’Opposition et avec seulement les deux listes nées des entrailles du Pouvoir en place ?

Worou BORO