En dehors du Bénin, du Niger, du Tchad et du Cameroun, étranglés par la fermeture des frontières terrestres du Nigéria avec ces Etats, d’autres pays sont aussi durement touchés par…

Afrique/Crise au sein de la CEDEAO L’économie du Togo affectée par l’embargo du Nigeria sur le Bénin

Afrique/Crise au sein de la CEDEAO L’économie du Togo affectée par l’embargo du Nigeria sur le Bénin

En dehors du Bénin, du Niger, du Tchad et du Cameroun, étranglés par la fermeture des frontières terrestres du Nigéria avec ces Etats, d’autres pays sont aussi durement touchés par cette mesure. Au sein de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), les cas du Ghana et du Togo, voisin de l’Ouest du Bénin, sont très souvent évoqués. Dans une interview accordée au magazine Jeune Afrique le Vendredi 27 Septembre dernier, Kwami Ossadzifo Wonyra, docteur en économie à l’université de Kara, a exposé tout un panel de difficultés auxquelles sont confrontés l’économie et le peuple togolais.

Depuis le 20 Août dernier, Muhammadu Buhari a unilatéralement, et en violation du Protocole de la Cedeao sur la libre circulation des personnes et des biens, fermé les frontières terrestres du Nigeria avec certains pays, dont le Bénin et le Niger. Mais les conséquences de cette velléité protectionniste du président nigérian frappe une bonne partie de la sous-région ouest-africaine.

A en croire l’économiste  Kwami Ossadzifo Wonyra, l’économie togolaise n’est pas épargnée. « Dès le début de la fermeture, on a noté une flambée des prix du carburant illicite importé du Nigeria, ce qui a entraîné de l’inflation » a-t-il révélé. L’universitaire a laissé entendre que le secteur de la construction est également touché du fait du ralentissement de l’importation du ciment Dangote.  Par ailleurs, il affirmé que tout au long du littoral, les producteurs voient leur chiffre d’affaires baisser, créant une surproduction sans précédent. Enfin, a-t-il ajouté, en ce qui concerne les exportations, certains produits risquent de périr, ce qui va entraîner un manque à gagner pour les producteurs togolais.

Manifestement, les souffrances engendrées par l’embargo de Buhari vont impacter négativement la sous-région. Cette décision, selon l’économiste togolais, est pourtant très loin d’être la solution aux problèmes soulevés par Abuja. Il affirme que la fermeture systématique des frontières ne permettra pas au Nigeria d’atteindre l’autosuffisance alimentaire. Ce pays doit plutôt chercher à diversifier son économie, selon lui.

Une mauvaise décision de Buhari donc. Mais une décision qui pourrait, à terme, ébranler la stabilité de la plus puissance union sous-régionale en Afrique : la CEDEAO

Renaud ACCROMBESSY