Invité sous la rubrique « Sous l’arbre à Palabres », du quotidien L’Evénement Précis le mercredi 29 janvier 2020, le Président du parti Mouvement des élites engagées pour l’émancipation du…

Le Président de Moele-Bénin, Jacques Ayadji, invité de « SOUS L’ARBRE À PALABRES » à L’EVENEMENT PRECIS: « MOELE-Bénin veut gagner … »

Le Président de Moele-Bénin, Jacques Ayadji, invité de « SOUS L’ARBRE À PALABRES » à L’EVENEMENT PRECIS: « MOELE-Bénin veut gagner … »

Invité sous la rubrique « Sous l’arbre à Palabres », du quotidien L’Evénement Précis le mercredi 29 janvier 2020, le Président du parti Mouvement des élites engagées pour l’émancipation du Bénin (Moele-Bénin) et Directeur général des infrastructures, Jacques Ayadji a exposé la vision de son parti, opiné sur l’actualité politique nationale et sur la gouvernance du chef de l’Etat. Ancien syndicaliste puis homme politique depuis peu, l’ingénieur des travaux publics a mis l’accent sur les préparatifs au sein du parti Moele-Bénin pour les communales du 17 mai prochain. Saluant la démarche du gouvernement à convoquer très tôt le corps électoral, le président du parti des jeunes et des femmes se désole tout de même des démissions et des adhésions tous azimuts observées dans certains partis. Un fait que le Président du parti Moele-Bénin, Jacques Ayadji, dénonce avec la dernière rigueur. Il estime que son parti va gagner assurément les élections car, Moele-Bénin est et reste le parti qui fait la promotion des jeunes et des femmes.

Et si on en parlait

Comment se porte le parti Moele Bénin ?

Je vous dirai que le parti Moele-Bénin se porte très bien. Il se porte tellement bien qu’aujourd’hui, il devient presque le refuge de toute la jeunesse béninoise. Les jeunes s’empressent de rallier Moele-Bénin. Il se révèlera au soir des élections communales du 17 mai 2020. C’est le seul défi que nous avons maintenant. Nous travaillons méthodiquement à la préparation des prochaines élections communales et municipales pour que Moele-Bénin gagne.

Qu’est-ce qui explique que Moele-Bénin n’enregistre pas les démissions qui s’observent au sein des autres formations politiques ?

D’abord, ce que vous dites me rend triste. Je dis triste parce qu’après la réforme du système partisan, on ne devrait plus assister à ces choses. Vous ne pouvez pas être progressiste aujourd’hui et du jour au lendemain devenir républicain ou vice-versa. Quand c’est comme ça, cela veut dire que la réforme voulue par le chef de l’Etat n’est pas encore comprise par ceux que vous évoquez. On ne peut pas parler de la réforme du système partisan sans résoudre le problème d’ancrage idéologique. Si cet ancrage idéologique est réglé, on peut dans un parti politique, être mécontent sans pour autant chercher à le quitter. On ne peut pas cesser d’être libéral pour devenir social-démocrate. Je précise que Moele-Bénin est un parti de la gauche démocratique, nous sommes de la social-démocratie. Cependant le parti met le libéralisme participatif au cœur de son approche politique. Il fait sien le courant de pensée du libéralisme participatif qui est une démarche pratique et anthropophilosophique afin de faciliter la concertation et la collaboration des différents acteurs socio politiques et économiques et ainsi, faire face aux défis actuels et futurs.

Aujourd’hui, vous vous préparez pour affronter les communales, quelles dispositions pratiques avez-vous prises pour ne plus être victime de ce qui vous est arrivé l’année dernière aux élections législatives ?

C’est vrai qu’au niveau du parti, on avait décidé de ne plus revenir sur ce sujet, n’empêche, je prends sur moi la responsabilité de vous donner des détails sur ce qui s’est passé. En réalité, notre absence aux élections législatives n’est pas de notre faute. Si la Cena avait fait son travail avec beaucoup plus de responsabilité et de professionnalisme, nous n’aurions pas été recalés. Je le dis parce que ce qu’on nous a opposé, est un problème de doublon avec un autre parti. Mais si l’étude des dossiers avait été affinée, Moele-Bénin n’aurait pas subi ce sort. En effet si la Cena avait fait son travail correctement, cette autre formation politique ne pouvait pas atteindre l’étape de confrontation des listes parce qu’elle aurait dû être épinglée pour une panoplie de fautes. Comprenez donc que nous n’avons pas été éliminés parce qu’on devrait l’être. On a été éliminé, parce qu’il y a eu une insuffisance au niveau de la Cena.
Pour revenir à votre question, les dispositions qui sont en cours chez nous, c’est d’abord la mobilisation des candidatures. Aujourd’hui, nous sommes à l’étape des candidats à la candidature. Lorsque nous allons finir, nous allons faire le positionnement et faire en sorte que les dossiers de ces candidats soient conformes à ce que demande la Cena et soient retenus. Donc, nous nous préparons très bien. Vous savez que nous avons un code électoral très exigeant. Nous sommes en cours de mobilisation de nos 3630 candidats à remettre à la Cena, au plus tard le 11 mars 2020.

Concrètement, comment Moele-Bénin se prépare-t-il pour les communales ?

Moele-Bénin est déjà accepté par les populations, les jeunes et les femmes. Notre défi, pour le moment, c’est d’être présents aux communales. Nous nous préparons très bien. Nous avons le discours qu’il faut et nous voulons gagner les élections de 2020 sans heurts. Si vous observez bien Moele-Bénin, vous verrez que nous n’insultons personne. Au contraire, nous offrons à ceux qui nous insultent des sourires. Nous ne voulons pas laisser notre pays se faire diriger par un seul groupe. Lorsqu’on s’engage à gagner des élections, il faut, en amont, bien se comporter et inviter tout le monde autour d’une même table pour la construction du pays. Si nous gagnons dans une commune, nous n’allons pas gérer tout seul. Personne ne détient le monopole de la connaissance. Chacun doit pouvoir dire aux populations ce qu’il propose pour leur mieux-être, plutôt que de se mettre à attaquer les adversaires politiques. Notre crédo, pour ces élections, c’est gagner sans heurts. Pour y arriver, il faut réunir les conditions pour se remettre ensemble avec nos adversaires après les élections. Comme le Président Patrice Talon, Moele-Bénin rêve d’un Bénin où tout le monde sera utile.

Pensez-vous que Moele-Bénin pourra avoir les 10% nécessaires pour valider ses élus ?

Les gens savent que les 10% sont garantis pour Moele-Bénin. C’est pourquoi il y a des stratagèmes pour l’empêcher d’aller aux élections. Moele-Bénin est le parti le plus structuré sur l’échiquier national, le plus représenté géographiquement dans le pays et il n’y a pas de raisons pour que nous ne puissions avoir les 10%. Nous sommes sûrs d’avoir les 10% et nous allons gagner les élections.

Moele-Bénin est aujourd’hui l’un des partis les plus actifs au plan national. Quel est votre secret ?

Depuis 1960, nous avons des difficultés au Bénin pour procéder à un renouvellement pacifique du personnel politique. Lorsque le président de la République a mis sur la table le projet de réforme du système partisan, nous avons constaté au niveau des différentes formations politiques qu’aucune place n’était laissée aux jeunes et aux femmes. Donc Moele-Bénin a été créé pour ça, c’est-à-dire réunir des hommes et des femmes de conviction. C’est vraiment l’élément important, le ciment de Moele-Bénin aujourd’hui, c’est d’abord la conviction. C’est des gens engagés, pour contribuer à la transformation positive de notre pays. Nous n’avons pas de grands moyens, mais nous avons les hommes qui ont la compétence et surtout l’efficacité, et qui ont dans une certaine relativité la volonté de transformer le pays. Nous faisons beaucoup de choses à partir des compétences internes. Aujourd’hui, nous sommes le seul parti au Bénin à disposer d’une application téléchargeable sur Play store et sur Apple store. Nous n’avons pas dépensé des millions d’euros pour missionner un consultant, mais c’est les militants du parti qui se sont mis ensemble pour mettre en place cet outil de communication. Le génie de ce chef d’œuvre est l’un de nos militants, Hyacinthe Hounkpatin, qui avec certains camarades du parti ont ensemble mis cet outil à notre disposition. Donc, notre secret, c’est que nous sommes des jeunes et nous voulons dans une certaine opacité, comme l’a dit Frantz Fanon, découvrir notre mission, la remplir ou la trahir. Nous avons pris l’engagement d’assumer cette mission. La devise de notre parti est la vérité, le travail et la patrie. Ceci pour dire que dans la vérité nous devons travailler pour notre patrie et contribuer au développement de notre nation. Nous y arriverons.

En quoi est-ce que le numérique est important pour le militant ?

Nous sommes à l’ère du numérique. Aujourd’hui, il n’est pas possible de faire de la mobilisation sans le numérique. C’est avec cela que vous verrez que Moele-Bénin va impacter le plus de jeunes. Lorsque vous êtes une organisation sérieuse, vous ne pouvez pas mettre en place un plan de développement sans intégrer le numérique. Et c’est ce que nous avons compris.

Le Chef de l’Etat avait souhaité avoir deux partis. En créant Moele-Bénin, n’aviez-vous pas outrepassé ses consignes ?

Je n’ai jamais entendu, nulle part, le chef de l’Etat dire qu’il veut deux partis. Si je me trompe, je voudrais alors avoir l’élément audio ou vidéo dans lequel il a émis un tel souhait. En tout cas à moi, il ne me l’a jamais dit. Ce que je sais, c’est la volonté exprimée du Président de la République, à travers les réformes du système partisan, de voir émerger de grands blocs pour en finir avec les clubs électoraux. A Moele-Bénin, nous partageons entièrement ce souhait du chef de l’Etat. D’ailleurs avec la mise en œuvre de la nouvelle charte des partis politiques, nous avons fait des avancées notables. Sur près de 300 partis, nous en sommes aujourd’hui à une dizaine. C’est déjà un grand pas. Je rappelle à toutes fins utiles que les textes en vigueur prônent toujours le multipartisme intégral. Ils ne limitent pas le nombre de partis mais exigent cette fois-ci de toute formation politique d’avoir 15 membres fondateurs par commune au lieu de 10 par département, comme c’était le cas dans un passé récent. Partis de 120 personnes, nous sommes passés donc à 1115. Aujourd’hui, c’est ce que demande la loi et le chef de l’Etat n’a jamais dit le contraire.

Lors de votre dernière réunion à Abomey, l’un des ténors de l’Union Progressiste, Lazare Sèhouéto a souhaité une fusion avec Moele-Bénin. Pourquoi aviez-vous dit non ?

Je voudrais préciser que le ministre Lazare Sèhouéto à qui vous faites allusion est un ami et un compagnon de vieille date. Lui et moi avions mené ensemble par le passé des luttes. Au dernier congrès extraordinaire de Moele-Bénin à Abomey, il nous a fait l’amitié de venir nous soutenir. Et c’est à l’occasion qu’il a jeté l’idée d’une fusion des deux formations politiques. Mais je crois que ce souhait est seulement resté à l’étape de l’euphorie de ce samedi 2 décembre 2019, où il a été séduit par l’organisation de nos militants, jeunes et femmes, dont je reste très fier. Cependant, à l’heure actuelle, nous n’envisageons aucune fusion avec quelque parti que ce soit.

Le Président de la République a-t-il mené des démarches particulières pour une fusion de Moele-Bénin avec l’un des blocs, l’UP et le BR ?

Je me pose une question : pourquoi cette fixation sur le parti Moele-Bénin ? On dirait que tout le monde veut nous avoir avec soi. Mais à la vérité, je n’en suis pas étonné car c’est la rançon de notre succès sur le terrain. Et à aucun moment, le Chef de l’Etat n’a abordé ce sujet avec nous. Par ailleurs, nous ne pouvons aller ensemble qu’avec des partis qui partagent la même vision que nous. Ce qui n’est pas le cas. Aujourd’hui sur l’échiquier politique national, nous avons des attentes qui ne sont pas encore comblées. Dans la réforme du système partisan, nous estimons, par exemple, que l’ancrage idéologique devrait être une exigence de la loi imposable aux partis. C’est parce qu’on a dit que l’idéologie était facultative que vous voyez aujourd’hui des gens quitter aisément un parti pour un autre. Ce vilain spectacle, auquel nous assistons tous les jours, ne crédibilise pas la réforme du système partisan.

Vous étiez là au temps de l’ex Chef de l’Etat. Qu’est-ce que vous avez constaté de différent ?

Il suffit de voir la qualité des travaux pour constater que beaucoup de choses ont changé positivement. Dans le secteur des infrastructures qui est le mien, je peux affirmer, avec assurance, que nous avons fait des pas de géants. Le chef de l’Etat et son gouvernement font un travail titanesque, sans bruit ni publicité. Par le passé, nous avons connu des lancements de chantiers sans lendemain. Mais avec le Président Patrice Talon, le folklore a fait place au concret. Certes tout est perfectible. Cependant, il faut retenir que beaucoup d’avancées ont été réalisées.

Puisque nous sommes dans le domaine des infrastructures, dites-nous quelle est la qualité réelle de nos infrastructures aujourd’hui ?

Tout réside en l’épaisseur des infrastructures. Tenez ! Il y a quelques jours, un de vos confrères, visiblement fasciné par la consistance du bitume, est allé me voir au bureau pour me demander si c’est des avions qui veulent atterrir sur le boulevard de la Marina pour que la chaussée soit si épaisse. C’est peut-être anecdotique, mais ces appréciations sont plus importantes pour moi que les miennes. Il revient aux usagers de la route de donner leurs appréciations quant à la qualité des infrastructures réalisées. Je sais que lorsque le Président de la République, le 16 décembre 2016, lors du lancement de son programme d’actions, a parlé d’asphaltage, beaucoup n’y ont pas cru. Il y en a qui ont dit que c’est un « gouvernement maquette ». Aujourd’hui, on voit la réalité. On peut le dire, le Chef de l’Etat conduit avec méthode son Programme d’actions du Gouvernement.

Depuis bientôt 4 ans, la situation financière des Béninois n’est pas rose. Que proposez-vous pour améliorer les choses ?

Je ne peux pas dire qu’il n’y a pas de difficultés. Le Président même l’a dit la dernière fois qu’il a fait un tour sur la Route des Pêches. Il reconnait qu’il y a un certain nombre de difficultés.
Les années antérieures, les gens n’avaient pas de l’eau potable à boire, mais avaient de l’argent en poche sans qu’on sache vraiment comment ils l’ont eu. Par ailleurs, il y en avait qui le partageaient au vu et au su de tout le monde sans que les problèmes réels des localités soient réglés. Aujourd’hui, allez dans ces zones et dites aux habitants des lieux que le Président ne travaille pas. Ils ne vous comprendront pas, parce qu’ils arrivent à avoir l’eau à portée de main.
Il en ait de même des infrastructures routières qui sont aujourd’hui de meilleure qualité et donc permettent aux usagers de faire d’importantes économies. J’étais hier à Savalou et je devais aller à Tchètti. Celui qui m’y a accompagné m’a fait comprendre que pour rallier les deux localités, il fallait auparavant faire plus d’une heure de temps. Je vous assure qu’aujourd’hui, on couvre cette distance en moins de 20 minutes. Ceux qui mettaient une heure trente minutes voire deux heures pour se rendre de Savalou à Tchètti du fait de la qualité de la route et qui aujourd’hui font 20 minutes, ne gagnent-ils pas en réduction de dépense de transport et en temps ?
Par ailleurs, le projet Asphaltage a sans contexte changer le visage de Cotonou et des villes où il s’opérationnalise. Quand on calcule ce que cela rapporte indirectement aux populations, on ne peut que relativiser les choses. Donc je comprends qu’il y ait des problèmes, mais à côté, je vois qu’il y a des évolutions qui permettent aux populations de vivre mieux.

Selon vous, est-il juste de déclarer qu’il n’y a rien à redire sur tout ce qui se fait depuis 2016 ?

Le Chef de l’Etat n’a jamais dit qu’il est Dieu, et donc qu’il n’y a rien à redire concernant tout ce qu’il fait. Nous sommes à l’échelle humaine. Les gens disent que la perfection n’est pas de ce monde. Donc, quel que soit l’effort que vous faites, il va rester perfectible. D’importantes réalisations sont aujourd’hui en cours ; mais tout est perfectible.

Quel bilan faites-vous aujourd’hui de la mise en œuvre des recommandations du dialogue politique de l’année écoulée ?

Je pense que tout ce qui a fait l’objet de consensus a été pris en compte. Au parti Moele-Bénin, nous avons demandé un ancrage idéologique dans les formations politiques, cela n’a pas fait objet de consensus. Nous avons également souhaité que les Béninois de l’extérieur soient représentés à l’Assemblée nationale, cela n’a pas non plus fait l’objet de consensus. En outre, nous avons proposé de faire dos au scrutin de listes pour passer au scrutin uninominal pour les élections législatives. Cette proposition n’a pas aussi fait le consensus. Mais tout ce qui a fait l’objet de consensus a été manifesté par des textes. Ce qui a permis d’avoir la revue de la charte des partis, le code électoral, la loi d’amnistie et la nouvelle constitution. Même que le désir de matérialiser tout ce qui a fait l’objet de consensus a poussé à prendre des lois en procédure d’urgence.

Dans l’éventualité où le Chef de l’Etat demande aux partis soutenant ses actions de se fondre en un seul parti, que ferez-vous ?

D’abord votre question m’amène à rappeler une des demandes qui n’a pas été prise en compte lors du dialogue politique. Nous avons voulu qu’il y soit mis dans la loi des dispositions pour décourager la transhumance ou le nomadisme politique. Dans le code électoral, on devrait prendre des dispositions pour décourager cet état de chose. On devrait faire en sorte que tout élu d’une formation politique perde son mandat, s’il lui arrive de quitter ladite formation politique. Mais les gens n’ont pas pris cela en compte.
A ceux qui veulent que nous nous mettions ensemble, nous allons demander la création des conditions pour rester ensemble. Cela dit, je reviens à la question. Chers amis, je ne ferai pas ça.

Nous avons remarqué que les militants du parti Moele-Bénin sont souvent sollicités pour des cotisations. Mais concrètement, suffisent-elles pour assurer le fonctionnement du parti ?

D’abord merci de reconnaître que Moele-Bénin est le seul parti au Bénin dans lequel on ne vient pas gratuitement. Nous, nous n’avons pas un site d’inscription en ligne où tout est gratuit. Vous voulez être adhérent de Moele-Bénin, vous payez les droits d’adhésion et vous payez également les cotisations mensuelles. Le droit d’adhésion qui était initialement à cinq mille francs CFA a été ramené à deux mille francs CFA lors de notre dernier congrès afin de tenir compte de la situation économique de nos militants. Quant aux cotisations, elles sont de mille francs CFA minimum par mois.
Nous ne pouvons pas dire aujourd’hui que nous avons quatre cent mille adhérents. Mais le jour où Moele-Bénin va dire que l’adhésion est gratuite, eh bien ce chiffre-là, nous allons l’exploser.
Aujourd’hui, il y a des gens qui observent notre parti, observent sa méthodologie et sa posture d’éducation du peuple. Même des gens qui sont dans les autres partis, nous observent et nous aiment. Je ne vais pas donner leurs noms pour ne pas les exposer. Quand il s’est agi de payer les cautions lors des élections législatives, quelqu’un dont je ne veux pas citer le nom, nous a donné des millions pour que notre parti soit présent aux élections. Donc nous cotisons, nous payons des droits d’adhésion. Mais bientôt, vous allez voir que nous allons, au sein du parti, commencer par faire des activités génératrices de revenus. Et ces activités-là, nous allons les faire, pas parce que nous voulons des revenus, mais pour mettre nos militants au travail. Les jeunes du Bénin ont assez fait ce que nous appelons des prestations de service aux politiques sans rémunération. Vous verrez des militants qui seront installés sur des domaines et qui seront financés par les ressources du parti pour travailler, vivre de leur travail et œuvrer à l’avancement du parti en lui donnant une partie de leurs bénéfices.
Définitivement, le Moele-Bénin est financé par Moele-Bénin ; c’est-à-dire par les militants et militantes du parti, par les sympathisants et puis par des amis.

Monsieur Ayadji intéressons-nous maintenant à la maison Résistance. Le parti Fcbe a claqué la porte, quelle lecture faites-vous de cet acte ?

Je ne sais pas ce que vous appelez ‘’Résistance’’. Pour développer notre pays, a-t-on besoin de résister ? Dans la nomenclature politique, il n’y a rien qu’on appelle ‘’Résistance’’. Alors, lorsque vous démissionnez de quelque chose qui n’existe pas, ce n’est pas un événement.

La réconciliation au sein des Fcbe, vous inspire quoi ?

Rien du tout. Est-ce qu’ils sont en difficulté ?

Vous êtes sur le territoire national ?

Ce que vous observez pose encore une fois le problème de l’ancrage idéologique. Lorsque vous vous réunissez pour des intérêts personnels, vous ne pouvez que faire des combats de personnes, des luttes de personnes et des oppositions de personnes. Donc, vous ne pouvez qu’avoir les résultats que l’on observe aujourd’hui sur l’échiquier politique. Sinon, comment comprendre que vous avez une organisation unitaire et vous agissez différemment ? Les mécontents doivent rester à l’intérieur de leur formation politique pour créer ce que nous appelons des sensibilités. Je ne souhaite pas aller loin sur ce sujet pour ne pas heurter de potentiels alliés dans le futur. N’oubliez pas que le leitmotiv de Moele-Bénin c’est gagner sans combattre. Je ne souhaite pas dire des choses pour que demain, nous soyons incapables de nous mettre autour d’une table avec ces partis politiques pour gérer une commune. Le Bénin a besoin de tout le monde.

Vous voulez gagner sans combattre, alors que l’opposition menace de vous rendre la vie difficile sur le terrain

Mais il suffit que l’opposition ait la même vision que nous, le même objectif que nous pour que, quelle que soit l’issue des élections, celui qui gagne puisse avoir l’humilité d’appeler le reste pour qu’ensemble nous construisons les communes. Nos communes ne peuvent pas aujourd’hui être construites par une seule chapelle politique. Lorsque les gens vous attaquent, lorsqu’ils vous jettent des pierres, c’est que vous êtes des fruits mûrs. Et lorsqu’un fruit est mûr que quelqu’un lui jette des pierres, l’arbre libère ces fruits là pour que les gens en bénéficient.

Comment se passe votre collaboration avec les autres partis de la mouvance ?

Je l’avoue, tout se passe bien. Moele-Bénin n’a de problème, ni avec les partis de la mouvance ni avec les partis de l’opposition. En tant que Président de Moele-Bénin, je parle avec tout le monde. Nous sommes le ciment nécessaire à l’unité nationale du Bénin. Notre parti veut jouer ce rôle-là.

Jacques Ayadji sera-t-il candidat pour les élections prochaines ?

Sous réserve de l’acceptation de ma candidature par les instances du parti, je serai sur la ligne de départ dans la commune d’Abomey-Calavi, précisément dans l’arrondissement de Godomey.

Conclusion

Pour finir, je voudrais rappeler que Moele-Bénin est un parti qui va se comporter comme l’eau qui ruissèle. L’eau qui ruissèle n’a pas d’obstacle. Car, l’eau arrive toujours à contourner les obstacles qui se présentent à elle. Moele-Bénin aura des obstacles, des embuches, des attaques, mais avec stratégies et méthodes, nous allons nous installer dans la majorité des mairies au Bénin, au soir du 17 mai 2020.

Carte d’identité: De l’ancien activiste au nouveau chef de parti

Ceux qui cherchent aujourd’hui à voir en Jacques Ayadji le syndicaliste et activiste qu’il fut, doivent attendre longtemps. Le Président de Moele-Bénin a fait une mue définitive vers un statut politique qu’il dit assumer totalement. « Je souhaite que quelqu’un d’autre sorte des rangs pour jouer mon rôle d’avant, parce qu’aujourd’hui j’ai besoin d’être combattu pour bien faire », avoue-t-il. Même s’il tient à remercier ceux qui l’ont admiré quand il était encore un virulent dénonciateur sous l’ancien régime, le président de Moele-Bénin est dans une nouvelle posture qu’il affiche, sans ambages.
Né le 3 octobre 1968 à Cotonou, il est originaire de Dassa, précisément de l’arrondissement de Gbaffo. C’est à Cotonou qu’il obtient son Cep en 1981, un Cep anticipé obtenu alors qu’il était en classe de CM1. Il entre alors au CEMG Akpakpa-Centre où il fait son BEPC en 1985 et un Bac ST en 1988. Homme de défi, il se sentait mal à l’aise avec ce Bac décroché alors qu’il était malade et souffrant, avec 11 de moyenne et une mention « Passable ». « J’étais révolté, se souvient l’ancien matheux, j’ai repassé le même Bac l’année d’après pour avoir la mention que je souhaitais, contre la position de mes parents. » L’année scolaire 1988-1989 étant blanchie, c’est en 1990 qu’il passe un Bac C avec succès. En faculté à l’Uac, il s’inscrit en Maths-Physiques, passe et réussit trois concours, ceux des ex CPU, ENA et INE. Contre l’avis de son père, administrateur des finances qui le voulait à l’ENA, il choisit de suivre les conseils de l’ancien ministre Sylvain Akindès Adékpédjou alors meilleur ami de son père et directeur du CPU. Il est donc admis en Génie Civil et suit des études d’ingénieur. « Honnêtement, je ne le regrette pas. Je suis fier d’avoir fait le CPU, parce que je m’épanouis dans ma carrière », dit-il.
Diplôme d’ingénieur des TP en poche en 1995, il part pour Ouagadougou, à l’Ecole d’ingénieur rural où il obtient son DESS. Reste alors la spécialisation qu’il passe à l’Ecole des ponts et chaussées de Paris. Passionné des mathématiques, presque rien ne lui résiste. Quand on lui demande quel est le secret de cette ascension tranquille, il lâche : « Comme conseil aux jeunes, je dirai qu’il faut aimer le travail. Enfant, quand j’allais à l’école, je ne connaissais qu’une seule chose : apprendre, apprendre et rien qu’apprendre. Je me rappelle qu’un jour, j’apprenais avec un ami, Christian Fayomi (il est aujourd’hui professeur d’université au Canada), quand mon père est venu nous demander d’arrêter et d’aller nous reposer. On apprenait au point où, pour pallier le manque de professeur de mathématiques, l’administration du CEMG Akpakpa Centre nous missionnait, en autodidacte pour venir enseigner à nos camarades. Et nous avons pu le faire pendant plusieurs années. » Sa tendance à passer les concours en série et à refuser ensuite de s’inscrire aux écoles auxquelles ils donnaient droit, a amené son ancien professeur de mathématiques François Tchékété (déjà à la retraite), à le faire asseoir pour lui enjoindre d’entrer à la fonction publique, quand il fut reçu au concours y donnant droit.
En mai 1998, Jacques Ayadji entre à la fonction publique où il gravit lentement et fermement tous les échelons pour être depuis 2016, Directeur des infrastructures au ministère des transports.

Intimité: Un bon Mahi

Marié et père de cinq enfants, Jacques Ayadji n’est plus très jeune. Le sport n’est pas son fort, lui qui a passé l’essentiel de sa jeunesse dans les études. A table, il apprécie bien l’igname pilée avec la sauce ‘’chaiyo écrasé’’. Un bon « Mahi » en somme. Mais honnêtement, ce n’est pas un féru d’alcool, sauf en « cas d’influence extérieure ».

LA REDACTION