La volonté politique doit aller plus loin. « Veiller à éviter les sorties incontrôlées de produits agricoles, en attendant la prise de mesures plus spécifiques… ». Cette instruction du conseil…

Sortie frauduleuse des produits vivriers : La vigilance policière actée, le stockage la grande problématique

Sortie frauduleuse des produits vivriers : La vigilance policière actée, le stockage la grande problématique

La volonté politique doit aller plus loin. « Veiller à éviter les sorties incontrôlées de produits agricoles, en attendant la prise de mesures plus spécifiques… ». Cette instruction du conseil des ministres du 16 juin, qui vise à juguler la crise liée à la flambée des prix de denrées de première nécessité produit déjà son effet, avec l’arrestation de plus de 2500 sacs de maïs, de sorgho, de mil et de néré en direction du Nigeria et du Niger. Cet exploit pour lequel, il y a lieu de reconnaître le mérite de la Direction départementale de la Police républicaine (Ddpr) de l’Alibori, révèle tout aussi un laxisme dans la gestion de ces denrées de survie.
Il paraît illogique de dépenser assez d’énergies pour booster la production vivrière ou la production agricole tout court, sans une protection minimale notamment en ces périodes dites de soudure en dépit des aléas climatiques. D’ailleurs au-delà desdites périodes, l’Etat devrait miser sur une politique de maîtrise de la chaîne de production, qui part de la mise en terre des semences, jusqu’à l’écoulement des produits finis. De cette maîtrise de la production découle le contrôle du marché. Il ne s’agira pas en aval, de déplorer l’attitude des producteurs, mais d’anticiper les chocs ou à défaut les amoindrir. Que l’Etat compte sur la bonne foi de ces concitoyens producteurs, pour le stockage des produits afin d’éviter en temps opportun la famine n’est pas un crime, mais pose un véritable problème de responsabilité. Le producteur n’est pas garant de la sécurité alimentaire. Et l’Etat n’a pas vocation à rester exclusivement dans la répression sans une alternative crédible. A juste titre, la présente situation actuelle de flambée des prix des denrées de premières nécessités fait regretter plus d’un, la disparition sous le vent ravageur des réformes en cours depuis 2016, de l’Agence gouvernementale du Bénin soutenant la sécurité alimentaire à savoir l’Office national d’appui à la sécurité alimentaire (Onasa).
Au nombre des axes prioritaires pour la sécurité alimentaire, le rapport final de l’examen stratégique national « Faim zéro » au Bénin à l’horizon 2030, transmis au président Patrice Talon le 4 octobre 2018, a fait mention de la problématique du stockage des produits agricoles. Où en est pays depuis lors ? Certes, des mesures spécifiques sont attendues pour aider les plus vulnérables à faire face à la présente crise, mais l’idéal reste la mise en œuvre d’une politique plus globale en matière de stockage et de transformation. Autrement, le projet de 500.000 Ha de terre à aménager pour le compte de ce second mandat aura du plomb dans l’aile.