Les aveugles doivent avoir vu, et les sourds doivent avoir entendu le week-end écoulé, certains acteurs politiques dans leur logique de faire peau neuve. S’il est vrai qu’en politique tous…

Alerte ! Les « retourneurs » de veste reprennent du service

Alerte ! Les « retourneurs » de veste reprennent du service

Les aveugles doivent avoir vu, et les sourds doivent avoir entendu le week-end écoulé, certains acteurs politiques dans leur logique de faire peau neuve. S’il est vrai qu’en politique tous les coups sont permis, au nom de la morale, il convient de se demander si tout le monde peut donner de coups.

C’est du déjà vu et du déjà entendu, diraient certains. Pour d’autres, c’est une tradition particulièrement au Bénin. A la veille d’une élection présidentielle, des cadres et acteurs politiques s’embarquent avec vous en vous témoignant leur « soutien ». Au nom des délices du pouvoir, ils sont même prêts à vendre leur âme au diable et à tomber très bas dans les propos. Mais une fois le navire prêt à accoster en fin de mandat, ils ne sont jamais prêts à assumer. Certains lâchent le commandant et le reste de l’équipage, pendant que d’autres, comme des loups dans la bergerie, font semblant de vivre avec lui les derniers moments de sa fin. Une fois un nouveau locataire qu’on a même combattu, installé, on tourne rapidement casaque pour devenir un homme nouveau. Et ceci, en dépit des cadavres qu’on trainerait dans ses placards. Pour ce faire, on passe à la guillotine celui qu’on a pourtant qualifié hier de développeur, celui-là pour qui on n’hésitait pas d’aller à gauche ou à droite lorsqu’il « nous » le demandait. De Nicéphore Soglo à Yayi Boni en passant par Mathieu Kérékou, le peuple a vécu la chose. A l’avènement de Patrice Talon qui prône la Rupture, les éhontés « retourneurs » de veste ont repris du service. Qu’ils soient cadres, éducateurs intervenant dans les hauts lieux du savoir, c’est sans vergogne. Visiblement, c’est cette façon de faire la politique qui leur marche. Sinon comment comprendre qu’un acteur politique ayant soutenu un système dont il a tiré profit, puisse revenir dire que sa localité n’a bénéficié de rien alors qu’il n’a pas osé démissionner, en son temps, quand il ne voyait rien poindre au profit de sa commune ? Pis, ces mêmes qui vocifèrent aujourd’hui n’ont pas eu le courage de signer une lettre démission quand on leur imposait un candidat « étranger ». Doit-on continuer avec cette façon de faire la politique au Bénin ? Que des gens qui, au départ, n’ont pas porté votre candidature en arrivent, au nom d’un soutien brusque et brutal à un Programme d’action, à faire de telles déclarations parce qu’on leur aurait dit de considérer que telle ou telle infrastructure dans leur localité, est déjà chose faite, cela doit interpeller. Il urge que le peuple prenne conscience. Et, vivement que le président Patrice Talon aussi soit vigilant, de peur de se voir chanter le même refrain par ces mêmes acteurs, en 2021.

M.M