45 jours après la mise en application du Programme de vérification des importations Nouvelle génération (Pvi-Nv), c’est la catastrophe au Port autonome de Cotonou. Depuis une semaine, c’est à un véritable bazar qu’on assiste au sujet de la délivrance des Attestation de vérification documentaire (Avd) avec pour conséquence directe la pénurie et la flambée des prix des produits, même ceux de premières nécessités. De quoi s’agit-il ?
Pour la bonne marche du Pvi-Nv, il est demandé aux commissionnaires de soumettre l’intention, c’est-à-dire une requête de demande que les agents de Bénin Control doivent vérifier pour ensuite délivrer l’Attestation de vérification documentaire (Avd). L’intention devrait être enregistrée automatiquement. Mais en réalité, il faut attendre trois jours ou une semaine avant qu’elle ne soit faite. Et là n’est pas encore le pire. La délivrance de l’Avd ne devrait pas prendre plus de trois jours au maximum. C’est ce qu’ils avaient dit au départ. Mais aujourd’hui, même après deux à trois semaines, il y des Avd qui ne sont toujours pas disponibles. Et lorsque les commissionnaires vont faire des réclamations, les agents ne voient pas le document dans leur système alors que du côté des commissionnaires, le document est bien envoyé. Il leur est alors demandé de rester sur place pour renvoyer le même document sur leur plateforme comme si ce n’est pas le même réseau internet qui fonctionne dans l’enceinte portuaire. Or, sans Avd, les marchandises ne sortent pas. Elles restent bloquées dans les containers. Ce qui est à la base de la pénurie et de la surenchère actuellement constatées sur le marché. Même les produits de premières nécessités n’échappent pas à cette procédure.
Pour les commissionnaires, les agents de Bénin Control chargés de la délivrance des Avd ne maîtrisent pas le travail. La belle preuve est qu’ils demandent même de mettre les numéros de containers sur les cargos ? Comment cela est-il possible ? Ceux qui sont sur les machines ne sont pas des professionnels. Ce qui fait que le délai de trois jours pour la délivrance des Avd n’est jamais respecté. Il en est de même pour l’intention où il faut faire le pied de grue avant qu’elle ne soit simplement enregistrée dès fois après une semaine alors qu’elle devrait l’être automatique. Et lorsque l’Avd sort, le prix affiché pour certains produits dépasse l’entendement. Même le système de réclamation qu’ils ont instauré est un faux problème. Car, lorsque la machine affiche par exemple 10 000 FCFA alors que le commissionnaire payait 5000 FCFA pour la même marchandise, il doit d’abord payer les 10 000 FCFA et c’est quand sa réclamation va prospérer, qu’on lui retourne les 5000 FCFA de surplus. C’est à un vrai désordre qu’on assiste au Port de Cotonou et ce sont les pauvres populations qui en subissent les conséquences. Aujourd’hui, les boulangeries tournent au ralenti, le pain a même augmenté de prix par endroits simplement parce que depuis une semaine des containers de farine de blé sont bloqués au Port en attendant que les agents de Bénin Control veuillent bien sortir les Avd. Hier seulement, on a appris qu’ils ont dû changer de logiciel.
Voilà ce qui se passe au Port de Cotonou et personne ne veut prendre la responsabilité d’en parler au risque de perdre son poste ou ses avantages. Chacun cherche à sauver sa tête. Saisie par les commissionnaires afin de tirer la sonnette d’alarme, même la Confédération des importateurs qui regroupe 5 syndicats demande d’attendre encore. Mais attendre jusqu’à quand ? Pendant ce temps, il y a pénurie et surenchère sur le marché étant donné que les marchandises sont bloquées au port à cause des agents qui ne maîtrisent pas leur travail.
Worou BORO