Un nouveau Conseil d’orientation et de supervision de la Liste électorale permanente informatisée (Cos-Lépi) devrait être installé à compter du 1er juillet 2018. C’est la lecture qu’impose la décision Dcc 18-128 du 21 juin 2018 de la Cour constitutionnelle. La Cour doit nécessairement œuvrer et faciliter la prestation de serment de cette nouvelle équipe pour démentir les suspicions ayant envahi l’opinion.
La Cour constitutionnelle, 6ème mandature, a une belle occasion pour démontrer sa bonne foi quant à l’utilisation prochaine de la Lépi. Elle doit pouvoir éclairer les populations gagnées depuis peu par la suspicion. La décisionDcc 18-128 du 21 juin 2018 qui a fixé la fin du mandat du Cos-Lépi dirigé par le député Janvier Yahouédéou, au 30 juin 2018, a semé le doute dans l’opinion. Installé le 08 mai dernier, son mandat courait jusqu’en novembre 2018 selon la Cour du professeur Théodore Holo. En apprenant la décision de la nouvelle Cour, beaucoup ont pensé que c’était la fin de la Lépi comme cela se susurrait. Mais dans sa décision, l’équipe du Professeur Djogbénou a fait référence à l’article 219 du Code électoral qui prévoit que le Cos-Lépi se met en place chaque année le 1er juillet pour une mission qui jure jusqu’au 31 janvier de l’année suivante. Pour la Cour, « si les circonstances n’ont pas permis l’installation à temps du Cos-Lépi 2017, cette situation ne saurait se perpétuer contra legem et impacter sur les années suivantes». Dans la foulée, le Parlement procède à la désignation des membres du prochain Cos-Lépi. Il a reconduit cette semaine tous les députés composant l’équipe que coordonne Janvier Yahouédéou. Ce qui montre à priori qu’un nouveau Cos-Lépi doit être impérativement installé le 1er juillet prochain. Les Béninois comptent bien vérifier le 1er ou le 02 juillet si la nouvelle Cour visiblement progressiste, respectera les textes qu’elle a elle-même évoqués dans sa célèbre décision. Car, certains croient toujours que le président Patrice Talon et le président de la Cour constitutionnelle ont leur propre plan politique. Ils craignent en réalité que la Rupture fasse preuve de ruse en imposant lors des prochaines joutes électorales à ses adversaires une liste électorale manipulée extraite des données du Recensement administratif à vocation d’identification de la population (Ravip). Les populations attendent donc de Me Joseph Djogbénou la preuve de sa volonté d’accompagner le processus de démocratisation dans lequel le Bénin s’est résolument engagé depuis près de 30 ans.
Mike MAHOUNA