« Social Watch Bénin, Laboratoire Citoyennetés et d’autres organisations de la société civile, engagés pour une redevabilité effective des principaux dirigeants et élus politiques, entendent apporter leur voix à l’initiative de révision constitutionnelle qui engage la vie sociale, politique et économique du Bénin », avait déclaré le 4 juillet 2018, la présidente Blanche Sonon avant d’ajouter que ces organisations insistent sur l’élargissement des dispositions particulières qui assurent ‘’la promotion de l’élection des femmes, non seulement à l’Assemblée Nationale, mais aussi au niveau de toute autre instance élue (conseils municipaux, communaux, locaux, etc.)’’. La présidente de Social Watch ne portait qu’à l’occasion, la voix de la majeure partie des femmes en général et des battantes du pays en particulier. De Gogounou à Cotonou, les femmes ne réclament que plus de justice en termes de positionnement dans les instances de prise de décision. A en croire dame Inès Agbotonon, commerçante au quartier Fidjrossè à Cotonou, cette initiative parlementaire qui vise à davantage promouvoir l’élection des femmes est une révolution, et elle souhaite vivement l’amendement de la Constitution dans le cadre du référendum qui s’est imposé après l’échec de la proposition de loi à l’Assemblée nationale. Elle sera rejointe par la responsable d’une Association des femmes artisanes de Womey, Judith Anne Aplogan qui, d’un ton révolté, s’est insurgée contre l’attitude des députés de la minorité parlementaire. « J’invite le chef de l’Etat à convoquer le corps électoral pour le référendum car, nous les femmes, nous sommes mobilisées et convaincues que le ‘’Oui’’ l’emportera. Nous faisons plus de la moitié de la population béninoise… », a laissé entendre Judith Anne Aplogan. C’est dire que les femmes prennent leur part dans le débat qui se mène sur la révision de la loi fondamentale. Et le chef de l’Etat pourrait bien prêter une oreille attentive à leur cri de cœur en répondant favorablement à la tenue du référendum. Mais, il est peut-être à parier que, comme à son habitude, l’homme du nouveau départ initie une rencontre d’échanges avec les plus représentatives sur le sujet avant de trancher. Une chose est claire, les femmes savent où se trouve leur intérêt.
Richard AKOTCHAYE