Le Bénin est en guerre contre les sachets plastiques non biodégradables. Mais les actions font défaut pour accentuer cette lutte au point où un marché de dupes se développe autour des sachets d’origine douteuse supposés être biodégradables qui inondent le territoire national.
Faudra-t-il encore attendre longtemps pour voir la répression contre les sachets plastiques non biodégradables ? La question se pose au regard de l’inaction qui caractérise la lutte enclenchée depuis quelques mois avec à la clé le vote de la loi n°2017-39 portant interdiction de la production, l’importation, la commercialisation, la détention et l’utilisation des sachets plastiques non biodégradables en République du Bénin. Cette loi donne un moratoire de six mois aux citoyens pour se débarrasser de tous les stocks de sachets incriminés. Ce délai a échu depuis plusieurs semaines, mais silence radio : il manque des actions pour contraindre les détenteurs de sachets plastiques non biodégradables et pour contrôler ce qui entre sur le territoire béninois en matière de sachets.
C’est dans ce contexte que se développe un commerce de sachets dits biodégradables, laissant de doute dans les esprits. Il est difficile de dire avec précision les types de sachets qui pullulent aux divers points de vente, les caractéristiques n’étant pas connues. Seule la différence de couleur par rapport aux sachets de couleur noire d’antan est remarquable. Déjà, des spécialistes dénoncent un marché de dupes.
Il est urgent que les autorités prennent le taureau par les cornes afin de limiter une nouvelle invasion de sachets qui ne respectent pas les normes écologiques. Après l’annonce de répression par le ministre de l’Intérieur, Sacca Lafia, une conférence de presse qu’il devrait co-animer avec le ministre du Cadre de vie et du Développement durable a même été avortée. Mais depuis lors, aucun signal n’augure du top de la lutte. Et la conséquence est le vaste commerce de cet objet vendu aussi cher aux petits détaillants.