Des responsables des transporteurs du Mali, du Niger et du Burkina Faso, des responsables syndicaux de transports et autres acteurs intervenant dans le flux commercial au niveau du corridor béninois ont été entretenus par le ministre des Infrastructures et des Transports, Alassane Séïdou, ce mardi 11 septembre dans l’enceinte dudit ministère, sur les mesures et diligences du gouvernement pour faire face aux difficultés engendrées par l’effondrement du pont sur la Sota à l’entrée de Malanville.
Dans la nuit du 4 au 5 septembre dernier, le pont sur la Sota à l’entrée de Malanville s’est effondré. « C’est un problème majeur parce que ce pont est essentiel pour que le trafic sur ce corridor qui est l’un des principaux soit possible », a d’entrée souligné le ministre des Infrastructures et des Transports, Alassane Séïdou, au cours de son conclave avec les transporteurs, les importateurs, les responsables de la douane, du Port autonome de Cotonou, de Bénin Control et tous les autres acteurs de la chaîne des transports. La difficulté à ce niveau, a expliqué le ministre, réside surtout dans le fait que ce pont est situé dans une zone marécageuse. « De part et d’autre du pont, il n’y a que des zones inondées donc une déviation à côté n’est pas possible », a fait observer le ministre face aux transporteurs. Après visite sur le site, concertation avec les techniciens, échanges et réflexions, il a été convenu la reconstruction du pont.
« Les techniciens ont échangé et ont finalement retenu de construire un pont définitif avec du matériel préfabriqué qu’ils vont transporter d’un autre chantier vers Malanville, ce qui est en train de se faire. Ils ont déjà apporté des engins et une bonne partie du matériel sur le chantier. Ils nous ont promis de construire un pont définitif en un mois et demi », a annoncé le ministre au cours de cette séance qui a mobilisé des transporteurs visiblement très inquiets. Aucun d’eux n’avait le sourire et il était aisé de deviner que la situation est bien grave et que par ailleurs, ce que voulaient par-dessus tout ces derniers, c’était une pièce de rechange pour continuer par transporter leurs marchandises.
Sauver l’essentiel par rapport au trafic
Pour le ministre Alassane Séïdou le plus urgent pour l’heure, c’est de sauver l’essentiel par rapport au trafic. « Le port souffre quand les corridors ne fonctionnent pas. Nous devons aller très vite. Nous avons réfléchi et retenu deux voies de contournement. La première passe par Djougou, Natitingou, Porga, Fada et Niamey. La seconde passe par Bodjécali à sept kilomètres environ de Malanville, Madécali, Iloua, Lolo… pour échouer à la frontière du Nigeria », leur a-t-il notifié. Mais ce n’est pas tout. Il a voulu également savoir les difficultés rencontrées par ces transporteurs déjà habitués à ces contournements.
A ce niveau, les langues ont tôt fait de se délier. Des responsables de transporteurs ont exprimé au ministre et à ses directeurs techniques les peines qu’ils endurent avec cette option. « Trop de secousses préjudiciables aux marchandises, l’insécurité… », les craintes des transporteurs sont multiples. Les autres difficultés sont relatives au surplus de distance engendré par les contournements, aux relations avec l’administration douanière et la société Benin Control qui doivent entériner les changements d’itinéraire avant que les camions s’engagent sur les nouvelles routes, les tracasseries de toutes sortes subies par les transporteurs autant en traversant le Burkina Faso pour la première déviation qu’au niveau du Nigeria pour ce qui concerne la deuxième déviation.
Mais elles n’ont pas leur raison d’être, a apaisé le ministre qui a assuré de la détermination du gouvernement à marcher aux côtés des transporteurs, à les soutenir et à agir afin que les impacts de cette difficulté soient moins ressentis. Bien de solutions ont été ainsi proposées par lui afin d’atténuer la peine des transporteurs. Des magasins seront aussi mis à la disposition de ceux qui en exprimeront le besoin, surtout par ces temps de pluie.
Pour ce qui est des changements d’itinéraires, la douane et la société Bénin Control ont été instruites pour leur faciliter la tâche, et des dispositions ont été prises pour qu’il n’y ait pas trop de camions à Malanville. Au niveau du port, on entrevoit des dérogations pour le retard en ce qui concerne le retour de certains conteneurs. La sécurité sera également de mise sur les nouveaux itinéraires.
Autre diligence du gouvernement, mais cette fois-ci en direction des populations, la mise à disposition de quatre barques motorisées pour les aider à relier les deux rives. Dans tous les cas, la construction du nouveau pont sera achevée dans le délai des 45 jours et l’entreprise met déjà les bouchées doubles pour le respecter, rassure le ministre