Le Bloc de la majorité parlementaire (Bmp) risque bien de ne pas survivre aux législatives de 2019. Certains députés de ce regroupement pourraient abandonner d’ici-là la Rupture.
Les législatives de 2019 sont faits de grands enjeux. Et rien ne présage que le Chef de l’Etat va laisser la main à ses collaborateurs dans la confection des listes devant défendre les couleurs de la Rupture. Patrice Talon devrait lui-même superviser toutes les opérations liées à cette lourde tâche tant il se susurre qu’il compte renouveler tout le personnel politique. L’actuel locataire de la Marina veut chasser de la scène politique nationale certains habitués et y intégrer de jeunes ou des novices dévoués à la cause de la Rupture. Dans cet exercice, le Chef de l’Etat aura à se séparer de certains députés membres du Bmp, qui pourtant, étaient de toutes les corvées et missions impossibles. Dans la guerre des positionnements qui va être engagée bientôt, beaucoup seront en effet laissés en rade. Pour surprendre ceux dont il ne veut plus, le président Patrice Talon pourrait bien attendre février 2019 pour dévoiler ses listes. Il pourrait prendre de court certains qui se croient toujours dans les bonnes grâces du Chef de l’Etat et les empêcher de se faire repêcher par des listes de l’opposition. Mais ayant déjà soupçonné un avenir politique peu rassurant au sein de la majorité au pouvoir, certains députés ont commencé à se plaindre de leur situation dans des cercles restreints. Ils croient n’avoir plus assez de chance auprès du Chef de l’Etat après l’avoir aidé à faire adopter par le Parlement une nouvelle Charte des partis politiques ainsi qu’un nouveau Code électoral. Et vu les réformes introduites dans le système politique national, s’ils continuent de rêver de garder leurs fauteuils au Parlement, le seul choix réaliste qui leur reste, est de rejoindre les rangs de l’opposition. Seulement, oseront-ils faire le pas, eux qui ont pour la plupart, des casseroles? Ces députés qui ont voté comme des godillots, des lois liberticides et exclusives, pourront-ils affronter leur allié politique lors des prochaines législatives? Pourront-ils se faire accepter par des populations de plus en plus au fait de la chose politique? Ce sont des questionnements pour le moins bien difficiles. Mais il existe une évidence : Après les législatives de 2019, tous les membres du Bmp ne seront pas réélus. Beaucoup vont cesser d’être utiles au Chef de l’Etat et seront éjectés de la Rupture. Si ceux-ci ne quittent pas le jeu politique, ils auront également le choix de renforcer l’opposition. Leur départ de la Rupture entrainera inévitablement la chute du Bmp comparé aujourd’hui à une imposture.
Mike MAHOUNA