La direction nationale de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) pour le Bénin et l’Association professionnelle des banques et établissements financiers (Apbef) ont tenu vendredi 14 août dernier à Cotonou leur troisième réunion de concertation au titre de l’année 2018. Ce fut l’occasion d’examiner de près la situation économique et récente de l’Union monétaire ouest-africaine (Umoa) et du Bénin.
« Nous avons noté avec satisfaction les progrès enregistrés en terme de croissance et de stabilité des prix au cours du deuxième trimestre 2018. Ainsi, à l’échelle de l’Union, le taux de croissance économique réel est estimé à 6,5% en glissement annuel et le taux d’inflation est ressorti à 0,7% », a laissé entendre le directeur national de la Bceao pour le Bénin, Alain Komaclo, au terme de la troisième réunion de concertation au titre de l’année 2018 entre la Bceao (Bénin) et l’Apbef. Selon les conclusions de leurs échanges, l’activité économique au Bénin a progressé de 5,8% en glissement annuel au deuxième trimestre de 2018, après une réalisation estimée à 5,6% au premier trimestre. Quant au niveau général des prix, il s’est inscrit en hausse de 1% contre 1,1% au premier trimestre, demeurant toutefois en dessous du plafond communautaire de 3%.
Lors de cette rencontre trimestrielle, les cadres de la Bceao (Bénin) et les directeurs généraux d’établissements de crédit ont en effet évalué la situation économique de l’Umoa et celle du Bénin. « Le contexte économique est important, autant pour l’institut d’émission que pour les banques et pour l’ensemble des acteurs de l’économie », c’est à en croire le directeur national de la Bceao pour le Bénin ce qui justifie la tenue de cette réunion trimestrielle. Elle aura également permis de passer en revue les divers projets initiés par la Bceao dans le but de renforcer la résilience du système bancaire et d’améliorer le financement des économies de l’Union. Au nombre de ceux-ci, le dispositif de soutien au financement des Pme et Pmi dans l’Umoa, qui a été lancé au Bénin le 2 août dernier. La rencontre s’est achevée avec un échange ouvert sur les contraintes auxquelles font face les acteurs financiers.
Les établissements de crédit face aux enjeux du Bic et de la Centif
Lors de cette troisième réunion entre la Bceao et l’Apbef au titre de l’année 2018, le directeur pays du Bureau d’information sur le crédit (Bic) et le président de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) ont sensibilisé les directeurs généraux sur les attentes de leurs structures vis-à-vis du système bancaire. Projet structurant initié par la Bceao, le Bureau d’information sur le crédit (Bic) a pour objectif de réduire l’asymétrie d’information sur le marché du crédit en vue d’atténuer les coûts d’accès au financement, de contribuer à un meilleur accès au crédit, d’accroître le financement des économies des Etats membres de l’Union, d’améliorer la gestion du risque de crédit par les établissements de crédit et d’améliorer le climat des affaires dans les Etats membres de l’Union. Les Bic doivent permettre de faire face aux enjeux de la réduction sensible du taux de dégradation des portefeuilles des banques, de l’expansion du financement de l’économie et de l’accélération de l’alimentation de la base de données. Ainsi, les directeurs généraux ont été sensibilisés sur la nécessité de contribuer davantage à l’alimentation de la base de données du Bic d’une part et d’autre part ont été invités à améliorer le taux de consultation des rapports de solvabilité de leurs clients dans la base Bic et à intensifier les actions au sein de leurs établissements en vue d’accroître le taux de recueil de consentements de leurs relations.
En ce qui concerne la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif), les communications ont porté sur les résultats et les recommandations de l’évaluation nationale des risques de blanchiments de capitaux et de financement du terrorisme relativement au secteur bancaire ainsi que les diligences préparatoires à l’évaluation mutuelle du dispositif de lutte contre ces infractions économiques. Dans ce cadre, les membres de l’Apbef-Bénin ont été invités à poursuivre les efforts de collaboration étroite avec la Centif pour favoriser la conformité intégrale du système bancaire béninois aux standards internationaux en matière de lutte contre la délinquance financière.
Pour le président de l’Apbef, Lazare Komi Noulekou, les avantages du Bic et la nécessité de collaborer avec la Centif sont des impératifs dans la réduction du taux d’asymétrie d’information et dans le renforcement de la crédibilité du système bancaire béninois. Toutes choses qui permettront de renforcer l’économie et de la rendre plus compétitive.