La participation béninoise au 4è Forum annuel sur l’entrepreneuriat de la Fondation Tony Elumelu (Tef) cette année est particulièrement appréciée, surtout en ce qui concerne l’apport des différents acteurs présents à Lagos au développement du continent via l’entrepreneuriat.
25 jeunes entrepreneurs béninois intervenant dans l’agrobusiness, l’agri-business, la transformation industrielle, les technologies de l’information et de la communication (Tic) et les innovations, ont pris part au Forum annuel sur l’entreprenariat de la Fondation Tony Elumelu (Tef), jeudi 25 octobre à Lagos. Ils sont environ 500 à postuler à l’appel à candidatures de la fondation et envisagent ainsi rentrer dans le plus important programme de financement entrepreneurial disponible sur le continent. A l’arrivée, 32 ont pu être retenus de par la qualité de leurs projets, mais seulement 25 ont effectué le déplacement de Lagos.
Jeunes, engagés, très enthousiastes et dynamiques à l’occasion des différentes manifestations prévues dans le cadre de ce forum, la délégation béninoise entend surtout tirer le meilleur de cette rencontre pour booster l’économie nationale et aussi celui du continent. Parmi ces 25 starts-upeurs, Armel Frida Dossa, la trentaine à peine. Cet ingénieur agronome de formation a rallié les autres entrepreneurs du continent à Lagos, plein de rêves et d’espoirs.
« J’ai candidaté pour cet appel afin de contribuer à l’amélioration de l’état nutritionnel des Béninois par le biais des légumes feuilles traditionnelles qui sont des espèces sous utilisées mais qui ont des valeurs nutritives assez élevées comparées aux légumes exotiques », explique-t-elle. Avec sa start-up opérant dans l’agri-business et spécialisée en production végétale, elle pense que sa « contribution au développement du Bénin et de l’Afrique passe par la participation au développement agricole ». A Lagos, Frida Dossa a consacré une bonne partie de son temps à échanger et nouer des contacts avec des entrepreneurs de tout bord. Mais elle a surtout mis un point d’honneur à la rencontre des « grands », ces entrepreneurs qui ont réussi, forcent l’admiration et qui parviennent à tirer leur épingle du jeu. L’ingénieur agronome n’est pas dans la logique du copier-coller. Elle veut plutôt chercher sa propre voie en s’inspirant des modèles et succès disponibles. Acte 2 de sa participation au Forum Tef 2018, la recherche de partenariats et/ou de financements pour le développement de son business. Et cela semble lui avoir marché. Avec une grande start-up opérant dans les huiles essentielles, elle a pris des attaches pour un partenariat futur déjà prometteur. « Pour moi, c’est un grand moment de réseautage », soupire-t-elle. Une opportunité aussi, poursuit-elle, d’accéder à un financement pour démarrer des activités dans le domaine de la production de légume feuille et d’entrer dans la grande famille des entrepreneurs du continent, partager avec les autres leurs expériences.
Partager des expériences
Pour Mahiédine Moussaoudou, lauréat et porte-parole des start-upeurs béninois, ce forum a été pour ses pairs et lui un espace d’échanges enrichissants : « Nous avons pu rencontrer les lauréats retenus, échanger et partager des expériences ». La participation aux panels et les rencontres avec des entrepreneurs Vip ont été aussi de grands moments, selon lui. La participation s’est également étendue à un ancien candidat au programme, venue cette fois-ci en compétition d’orateur pour décrocher un financement. En trois minutes, Vital Sounouvou a expliqué comment son entreprise, quoique virtuelle se propose de desservir plusieurs pays limitrophes du Bénin, pour ensuite s’imposer dans son domaine. Concis, précis et serein, le jeune ambassadeur a d’entrée séduit. Mais il n’obtiendra pas au finish la faveur du jury en dépit d’un speech fort ovationné. La Cité de l’innovation et de savoir, Sèmè-City, a été également applaudie à Lagos. Claude Borna qui en est l’une des chevilles ouvrières, membre du jury des orateurs, a été invité à partager des conseils et expériences avec les jeunes entrepreneurs. Un exercice au cours duquel elle a incité à l’engagement, au travail et à l’assurance, gage de succès. « Il faut être souple et innovant. Ce que vous dites aujourd’hui ne sera pas forcément votre entreprise de demain. Il faut connaître ses concurrents, sortir des livres et faire dans l’innovation, aller sur le terrain… », a-t-elle conseillé.