Le mandat de l’actuelle équipe dirigeante de la Ccib est arrivé à terme hier, 24 janvier 2019 à 00h. Mais au lieu d’enclencher le processus conduisant aux élections consulaires, le…

Après la mise sous administration provisoire de la Ccib : Le gouvernement doit voir clair dans la gestion de Satchivi

Après la mise sous administration provisoire de la Ccib : Le gouvernement doit voir clair dans la gestion de Satchivi

Le mandat de l’actuelle équipe dirigeante de la Ccib est arrivé à terme hier, 24 janvier 2019 à 00h. Mais au lieu d’enclencher le processus conduisant aux élections consulaires, le gouvernement décide de placer la Chambre de commerce et d’industrie sous administration provisoire. Motif évoqué, nécessité de corriger les dysfonctionnements et contre-performances relevées dans la gestion de l’institution consulaire en procédant à une relecture des textes qui la régissent.

Le passage de Jean-Baptiste Satchivi à la tête de la Ccib a été une calamité. L’acte posé par le gouvernement le prouve à suffisance. D’abord l’option d’une administration provisoire à la fin du mandat. Ensuite, les raisons qui motivent cette décision : «…corriger les dysfonctionnements et contre-performances relevées dans la gestion de l’institution consulaire… ». Dès lors, le gouvernement doit pouvoir aller plus loin en mettant en place une commission d’enquête afin de voir clair dans la gestion de Jean-Baptiste Satchivi. Plusieurs alertes ont été données concernant la gestion décriée du désormais ex-président. Des rapports des commissaires aux comptes ont fait cas de manquements graves qui, au fil des années, se sont accumulés. Des journaux dont Matin Libre ont relayé à suffisance les griefs des commissaires aux comptes contre la gestion de Satchivi année après année. Entre autres irrégularités constatées, on peut citer pêle-mêle, la non élaboration des comptes et le non accomplissement de la reddition de comptes en vue d’un contrôle juridictionnel pour les comptes du fonds de garantie Trie, le retard dans l’arrêté des comptes avec pour effet une comptabilité non à jour, le paiement de jetons de présence dépourvu de base légale, la non justification des missions par des ordres de mission et des rapports de mission, la non justification des achats de billet d’avion par une copie du billet, la liste n’est pas exhaustive. Après les multiples dénonciations quant au non-respect des textes et du Règlement intérieur de la Ccib en ce qui concerne la gestion du Fonds de garantie Trie, gestion qui en son temps a créé une discorde entre le président Jean-Baptiste Satchivi et l’Assemblée consulaire, le ministre Serge Ahissou a, dans une correspondance en date du 02 mars 2018, demandé de surseoir à l’exécution du budget et du plan d’action du Fonds Trie, gestion 2018. Mieux, dans sa correspondance, le ministre Serge Mahouwèdo Ahissou fait observer que la transmission du budget de Fonds de garantie Trie ne donne pas d’office droit à l’approbation de l’autorité de tutelle. Avant de donner son approbation, le ministre demande au président de la Ccib de mettre à sa disposition un certain nombre de documents tels que la liste des membres de la Commission du Fonds Trie, le compte rendu de la session de la Commission du Fonds Trie, l’avis du Bureau exécutif de la Ccib sur ce budget. Or, Jean-Baptiste Satchivi n’avait reçu ni l’accord du Bureau exécutif, ni celui de son ministre de tutelle avant de prendre la décision d’engager ce Fonds.

C’est dire que le gouvernent de la Rupture a connaissance des irrégularités qui ont entaché la gestion de Satchivi. Dans un tel contexte, si on prend une décision aussi importante que la mise sous administration provisoire de la Ccib, après celle de 2011 qui a abouti à l’élection du bureau actuel, la logique voudrait qu’on audite sa gestion afin de situer les responsabilités et savoir quelles mesures prendre pour éviter à l’avenir de tels écarts.

M.M