Alors que  le Chef de l’Etat prône la lutte contre  la mauvaise gouvernance, plusieurs députés contre qui pèsent de lourds soupçons de corruption  pourraient  garder leur immunité parlementaire. Ils sont…

Présence de plusieurs députés Bmp sur les listes en compétition : Quel avenir pour la lutte contre la corruption?

Présence de plusieurs députés Bmp sur les listes en compétition : Quel avenir pour la lutte contre la corruption?

Alors que  le Chef de l’Etat prône la lutte contre  la mauvaise gouvernance, plusieurs députés contre qui pèsent de lourds soupçons de corruption  pourraient  garder leur immunité parlementaire. Ils sont nombreux  à être positionnés sur les seules listes en passe d’être retenues par la Commission  électorale nationale autonome (Cena). S’ils se font réélire, ils ne devront plus craindre de poursuites judiciaires.

Plusieurs dossiers scabreux  faits de grands détournements risquent de n’être jamais élucidés, à tout le moins sous la Rupture. Les législatives  d’avril 2018 pourraient en effet offrir à nouveau l’immunité parlementaire à plusieurs députés dont les noms ont été abondamment cités dans certains dossiers. Au nombre des affaires ayant défrayé la chronique, et ayant été longuement évoquées par les membres de l’actuel régime, il y a le siège de l’Assemblée nationale. Le dossier avait été déterré mais il n’a connu jusque-là aucune suite pouvant permettre de sanctionner ceux qui ont manipulé avec légèreté les deniers publics en exécutant mal ou s’abstenant d’exécuter les marchés gagnés. Pour plusieurs observateurs, si le dossier a été géré dans la pure discrétion, c’est parce que certains députés qui affirment soutenir les actions du Chef de l’Etat pourraient bien être rattrapés. Il y a aussi le dossier Maria Gléta.  Cette rocambolesque affaire  faite de plusieurs milliards de FCfa n’a connu aucune avancée. Une commission d’enquête parlementaire avait été mise sur pied. Mais jamais, le rapport n’a été déposé. On cite aussi le dossier du Fonds d’aide à la Culture pour lequel le Parlement avait également créé une commission d’enquête  Dans cette affaire, aucune suite n’a encore été donnée comme dans la précédente. La raison est simple: les anciens collaborateurs de Yayi Boni qui sont aujourd’hui des soutiens de la Rupture au Parlement  ou au gouvernement qui sont bien positionnés sur les listes des partis politiques pouvant prendre part à la compétition électorale prochaine, pourraient être inquiétés par leurs passés nauséeux et peut-être criminels. Pendant que le régime vante les conséquences positives de la lutte contre la corruption, certains clients potentiels de la justice répressive ont de fortes chances de prolonger leur séjour à  l’Assemblée nationale. Il y a de raisons de croire que la justice n’élucidera jamais ces dossiers de crimes économiques. Il y a de réelles craintes. On découvre que les deals de certains politiciens sont plus importants que la lutte contre la corruption. C’est dire que le peuple ne connaîtra peut-être jamais la vérité dans ces affaires. Ou bien, s’il y a procès un jour sous ce régime,  il pourrait laisser un goût d’inachevé comme c’est le cas dans la nébuleuse “Icc Services”.

Mike MAHOUNA