Les tractations, pour la résolution du contentieux électoral, n’ont guère avancé en termes de palliatifs.
La majorité présidentielle n’a pas tellement à opiner dans ces concertations, ayant été à jour vis-à-vis des textes en débat.
De l’opposition plaintive dont on attend des propositions réalistes, par contre, ce sont les tonneaux des Danaïdes et les délires à n’en point finir : la suspension immédiate du calendrier électoral, le limogeage du ministre de l’intérieur, le limogeage et l’arrestation des membres de la Cena, la disqualification du président de l’Assemblée nationale pour conduire les pourparlers afin d’aboutir à un consensus pour les législatives du 28 avril 2019, la révision constitutionnelle, la prorogation de la 7ème législature.
Attentive, l’opinion prend acte des digressions oppositionnelles dans l’espoir d’un dénouement heureux.
Mais, la crise électorale, face à ce statu quo, perdurera aussi longtemps qu’aucune solution ne sera trouvée. Il s’agit donc d’aller à l’essentiel dans la quête des solutions salvatrices de sorte que le pays n’entre pas dans un vide juridique et qu’il ne soit pas gouverné par ordonnance.
Or, malheureusement, il se trouve que les moteurs de la crise rusent contre le consensus.
Ne craignons pas d’imputer à l’opposition la fabrique du contentieux électoral ! Ne craignons pas de lui infliger la responsabilité du blocage du processus électoral devant aider à tourner les pages de la 7ème législature béninoise ! Il semblerait que cette famille politique en minorité au parlement a voté les textes électoraux les yeux fermés, sans science ni conscience, irresponsable et irrévérencieuse au regard de la loi, complexée et contrite. Il semble qu’elle alimente, à présent, la polémique, ne voulant rien concéder, portant intempestivement des griefs contre les lois quelle a, elle-même, votées, faisant du dilatoire et de l’amalgame, luisant en illogisme et en irréalisme au grand dam des acquis démocratiques, se démarquant éhontément des lois querellées.
Cette opposition, à y voir de plus près, divague, non sans raison, donnant la preuve de ses complexes les plus pervers. Peut-être, les casseroles quelle tient du yayisme, entravent-elles sa plénitude et son intégrité. Peut-être, la Criet la terrorise-t-elle pour les faits dont certains de ses caciques auront à répondre bientôt.
On sait que les dossiers afférents à « l’avion présidentiel » et aux « machines agricoles » réclament justice, ainsi que ceux en lien avec « Dangnivo » et « la gestion du coton ». On sait que ces affaires n’ont de cesse de lui pourrir la vie. On sait aussi que s’ouvrira incessamment la deuxième manche du procès Icc-Services qui verra comparaître certains ministres de 1ère Yayi. A ce sujet, la réquisition du procureur spécial au terme des trente-deux jours de débats, de plaidoiries et de répliques, en dit long sur leur sort : « (…). Monsieur le Président, vous devriez retourner dans les carrières, car il y a encore des travaux. Thomas Boni Yayi, Pascal Irénée Koupaki, Kongui Ndouro, Armand Zinzindohoué, Grégoire Akofodji, sont des citoyens béninois qui, au moment des faits, ont rendu fragile et vulnérable l’Etat béninois ».
On comprend que l’opposition ne peut que divaguer, l’âme esclave.
Mais, fussent-elles acides, ses peines ne sauraient exonérer les « Nouvelles lois dérogatoires et complétives » du Certificat ou du Récépissé provisoire de mise en conformité et du quitus fiscal, ces pièces étant les minima à satisfaire par les forces politiques aspirant à des sièges à la représentation nationale. Car le parlement ne saurait être réduit ni à une pétaudière ni à un refuge de délinquants fiscaux et d’autres aventuriers.
Innocent SOSSAVI