La Commission budgétaire de l’Assemblée nationale a reçu ce mardi 19 novembre 2019, trois membres du gouvernement dans le cadre de l’étude du projet de budget général de l’État, gestion 2020. Il s’agit de la Ministre de l’économie numérique et de la digitalisation, Aurélie Adam Soulé Zoumarou qui a présenté un budget prévisionnel de 5,1 milliards de Fcfa, du Ministre des Enseignements Secondaire, Technique et de la Formation Professionnelle, Mahougnon Kakpo qui a présenté un projet de budget de 87 milliards 892 millions 981 mille Fcfa et du Ministre du cadre de vie et du développement durable qui a défendu pour son département ministériel un budget prévisionnel de 86 milliards 300 millions Fcfa. Pour chacun de ces membres du gouvernement, l’année 2020 sera celle de la poursuite des réformes entamées depuis l’avènement du régime de la rupture et de la concrétisation de certains projets mûris.
Aurélie Adam Soulé Zoumarou, Ministre du numérique et de la digitalisation
« …Le budget du ministère du numérique et de la digitalisation s’élève à 5,1 milliards Fcfa pour l’année 2020. C’est un budget qui va permettre de mettre en œuvre les projets du secteur du numérique et les projets de la digitalisation de notre administration. Bien évidemment, ce budget permettra d’adresser l’ensemble des franges de la population. Toute la population sera adressée à travers la généralisation de l’Internet à très haut débit.
Nous allons continuer à implanter des sites sur l’ensemble du territoire, ensemble avec le secteur privé pour que la population puisse avoir accès à des services numériques de qualité. L’autre chose qui adresse l’ensemble des usagers, c’est bien évidemment le portail national du service public qui est une plateforme en ligne qui permettra à la population béninoise, quel que soit l’endroit où les individus se trouvent d’accéder aux services publics en ligne. En 2020, ce projet va prendre toute son ampleur et permettre cette mise en œuvre des services publics et la modernisation de notre administration. Nous avons également en termes de mise en œuvre des projets pour 2020, les étudiants qui seront adressés. La classe étudiante de notre pays sera adressée à travers l’interconnexion des sites universitaires. Nous allons interconnecter 10 sites universitaires publics entre eux ; ce qui représente 80% de la population étudiante du Bénin et on va mettre à disposition, des ressources pédagogiques. Nous allons interconnecter ce réseau au réseau central Ouest-africain des centres de recherches qui est lui-même connecté au réseau mondial. Nous allons donner la possibilité à nos étudiants d’être au cœur de la révolution numérique dans l’apprentissage qui est actuellement en cours (…) Le point des salles multimédias a été l’une des préoccupations de nos honorables députés que je remercie particulièrement et qui ont donné un feedback positif par rapport à la mise en place de ces salles numériques. Leur préoccupation a été de savoir si pour 2020, ce projet va continuer ; ce à quoi je leur ai répondu par l’affirmative. Comme vous vous en doutez, ce projet est très important pour le gouvernement qui voit comme ça se concrétiser la mise à disposition des ressources numériques à nos apprenants dans les établissements d’enseignement. Aujourd’hui, avec les réformes majeures que nous faisons dans l’enseignement technique et professionnel, il est de plus en plus important que le numérique trouve son chemin vers les salles de classes pour les enseignants, pour les apprenants et pour la société en général.
Les recommandations des députés étaient que les salles multimédias continuent. Les députés ont également eu comme recommandation majeure, que le gouvernement continue résolument la marche vers la digitalisation de l’ensemble des transactions liées aux services publics… »
KAKPO Mahougnon, Ministre des Enseignements Secondaire, Technique et de la Formation Professionnelle
« …Je viens de défendre le projet de budget du Ministère des Enseignements Secondaire, Technique et de la Formation Professionnelle devant la Commission budgétaire du Parlement. Le projet de budget de l’année 2020 a connu un accroissement de plus de 18,17%. Donc de moins de 76 milliards Fcfa, nous sommes passés à 87 milliards 892 millions 981 mille Fcfa.
Cela relève du fait qu’il y a une augmentation de l’effectif des enseignants et aussi de l’évolution des enseignants dans les différents grades puisque lorsque l’on monte en grade, il y a des effets budgétaires qui s’en suivent. Il y a également les différents programmes qui ont été mis en place pour 2020, notamment le Programme de professionnalisation de l’enseignement et la formation technique et professionnelles. A ce niveau-là, je vous informe que nous avons élaboré la stratégie pour la professionnalisation et la relance de l’enseignement et la formation technique et professionnelle.
Vous savez que le département dont j’ai la charge s’occupe non seulement de l’enseignement secondaire général, mais aussi de l’enseignement technique et de la formation professionnelle. Le gouvernement a décidé d’accorder désormais une grande importance à la formation professionnelle parce qu’aucun pays ne se développe sans cette formation. Or, l’état des lieux de l’enseignement technique et de la formation professionnelle est désolant.
Ceci étant, nous avons pris la décision d’élaborer cette stratégie qui nous demande de professionnaliser l’enseignement ; c’est-à-dire d’impliquer le secteur privé et les professionnels dans la formation des apprenants. A partir de ce moment là, il y a un plan d’urgence que nous avons extrait de ladite stratégie et qui s’étale sur 12 mois. C’est pour cela que le budget 2020 a connu un accroissement (…)
J’ai été moi-même surpris de la réaction positive des Honorables députés. Ils ont donc été très positifs dans leur appréciation. Ils ont compris que le gouvernement fait beaucoup d’efforts dans les réformes de l’éducation. Ils ont aussi fait des recommandations. Je dois rappeler que nous avons tenu grand compte des recommandations qu’ils ont formulées l’année dernière. Les députés, l’année nous avaient recommandés de trouver un système pour sédentariser les enseignants vacataires.
C’est ainsi que le gouvernement a décidé de constituer une base de données non seulement pour professionnaliser davantage la fonction enseignante, mais également pour offrir à nos compatriotes qui sont des enseignants, une meilleure qualité d’aptitude pour enseigner ; ce qui a fait que nous avons déployé dans nos écoles, plus de 12.000 aspirants.
L’année qui va suivre, ils seront redéployés dans les liens d’une contractualisation avec des structures de place. C’est justement parce que nous avons pris en considération ces recommandations que nous avons mis en place des réformes que nous sommes actuellement en train de suivre… »
Didier José Tonato, Ministre du cadre de vie et du développement durable
« …Pour l’année 2020, le budget du ministère du cadre de vie et du développement durable selon la demande faite est de 86 milliards 300 millions Fcfa par rapport à 68 milliards 300 millions Fcfa que nous avons eus pour l’année 2019. Nous sommes dans une progression de l’ordre de 26,49%. Ce montant couvre en capital 80 milliards Fcfa soit pratiquement 93% et à peu près 7% pour les dépenses de fonctionnement. Au sein du ministère, nous avons 4 grands programmes techniques. Nous avons le Programme environnement et climat, le Programme eaux, forêt et chasse, le Programme villes et territoires durables et le Programme Habitat. Les principaux projets que nous conduisons concernent ces programmes là. Vous avez eu l’occasion de les connaître. Ça concerne la protection côtière pour laquelle nous avons terminé Cotonou. Nous sommes en train de finir Avlékété et Ouidah pour enclencher Ouidah. C’est également tout ce qui concerne les aires protégées. Nous avons totalement maîtrisé le projet délégué de la gestion de la Pendjari. Nous entamons l’audit du Parc W pour y installer le même principe de gestion. Nous avons un projet de développement forestier qui part du programme intensif de reboisement qui s’appuie également sur certains projets pour vraiment prendre une dimension importante en matière de reboisement et surtout des foresteries sur urbaines.
Je voudrais également parler du projet asphaltage qui concerne 9 villes et axé sur le développement des pôles pour régler le problème d’aménagement urbain, de voirie urbaine, d’assainissement, mais aussi de mobilité urbaine. Si vous n’avez pas une bonne voirie, vous ne pouvez pas avoir une bonne circulation et le problème de service urbain avec la gestion des déchets. Autour de ça, il y a le programme des marchés urbains concernant 35 marchés urbains qui sont en rénovation. La première tranche de 20 démarrée et nous aborderons la deuxième tranche l’année prochaine. Pour le projet de la modernisation de la gestion des déchets, la société s’est installée, a commencé par opérer, va lancer officiellement ses activités (…) Aujourd’hui, le site de Ouèdo qui accueille 20.000 logements est en viabilisation. Nous sommes en train de passer les premiers marchés pour lancer la construction réelle des tout premiers logements. Nous avons d’autres projets pour lesquels nous sommes accompagnés par des partenaires. Il y a par exemple l’assainissement pluviale de Cotonou. Tout le monde sait que c’est un projet emblématique que les partenaires avaient planifié pour 2038 et que le président Patrice Talon a ramené dans son mandat. Les travaux démarrent effectivement l’année prochaine. Sur les 228 milliards Fcfa de financement, nous avons 6 partenaires et 5 ont déjà confirmé au niveau de leurs conseils d’administration, leur accord. Il y a la Banque mondiale, la Banque Africaine de Développement, la Banque Ouest Africaine de Développement, la Banque Européenne d’investissement et l’Agence Française de Développement. Il reste la Banque Islamique de Développement qui, certainement dans les semaines qui suivent, va donner sa confirmation.
Au sujet de l’asphaltage, lors de nos différentes descentes sur le terrain, nous avons noté quelques retards, mais ce sont des retards qui sont maîtrisés. Chaque fois, nous avons fait le point. Nous avons établi des calendriers actualisés et nous conduisons ce projet dans un creuset où nous maîtrisons totalement les agendas de la première phase.
La première préoccupation des députés concerne le siège de l’Assemblée nationale. Nous les avons rassurés que nous sommes actuellement en train de travailler pour recruter un maître d’œuvre. Les études APS sont terminées. Le cabinet d’architecture est là et nous allons valider cette étape là. Dans le même temps, nous avons eu de la coopération chinoise, l’appui financier pour construire ce siège. L’autre siège de l’Assemblée nationale en construction puis abandonné suit un circuit judiciaire dont nous attendons la suite. Sur la gestion des changements climatiques, les députés sont aussi préoccupés… »
Propos recueillis par Karim Oscar ANONRIN