Elle n’a pas peur de diriger et ne cède rien lorsqu’elle a raison. Barkatou Sabi Boun est l’un des principaux visages de la galaxie Joël Aïvo. Cette trentenaire, plusieurs fois…

Entourage du Professeur Joël Aïvo: Barkatou Sabi Boun: la dame de fer

Entourage du Professeur Joël Aïvo: Barkatou Sabi Boun: la dame de fer

Elle n’a pas peur de diriger et ne cède rien lorsqu’elle a raison. Barkatou Sabi Boun est l’un des principaux visages de la galaxie Joël Aïvo. Cette trentenaire, plusieurs fois directrice et conseillère technique au ministère de l’Economie numérique, dirige depuis plusieurs mois, avec rigueur et sérieux, les équipes autour du professeur Joël Aïvo, probable prétendant au poste de Président de la République. 

Sa carrure s’est imposée dans le décor politique national depuis qu’elle est apparue publiquement pour la première fois aux côtés du professeur Aïvo dans le Dialogue itinérant. Ce mardi 04 août 2020 là, les étudiants invités à échanger avec le Professeur Aïvo avaient compris que cette femme n’était pas là que pour la photo. La présence quasi systématique de Barkatou Sabi Boun (BSB) aux côtés du professeur avait même pu alimenter de nombreuses supputations sur la nature de son rôle au sein de l’équipe du professeur, tant son charisme en impose. Cette ancienne cadre du ministère de l’Economie numérique, fait en effet partie de cette nouvelle génération de femmes instruites, convaincues que c’est par leurs compétentes chevillées au corps que les femmes africaines arriveront enfin à changer le sort auquel elles sont prédestinées. Selon ses proches, c’est dès son entrée dans l’adolescence, quand son esprit insoumis forgé par une éducation chrétienne et libérale, se fut confronté aux premières différences de traitement avec ses camarades de l’autre sexe, que BSB s’est résolue à ne pas être le sexe faible. Elle décida donc d’aller décrocher le baccalauréat de la série C (mathématiques, physique et chimie) au moment où les autres séries, jugées à tort ou à raison moins dures, avaient beaucoup de succès auprès de l’écrasante majorité des jeunes de son âge. Premier grand challenge, première victoire…

« Je démissionne facilement »

Dans le sillage de cette première grande victoire, la suite de son parcours éducatif et professionnel fut un chapelet de succès. Directrice générale adjointe de Bénin Télécom S.A. et conseillère technique du numéro 1 de l’entreprise à moins de 34 ans, la jeune ingénieure informatique aura apporté une contribution déterminante à la gouvernance technologique et commerciale d’une entreprise qui amorçait à l’époque le difficile virage de sa restructuration. Ses collaborateurs décrivent un manager très ouvert d’esprit, désireux de confronter ses idées à d’autres points de vue, mais à la fois d’une froide rigueur professionnelle. « Il faut bien bosser ses dossiers avant d’entrer dans son bureau », confie un ex-agent de la direction Solutions Affaires et Consommateurs de Bénin Télécom S.A. En 2018, la Ministre de l’économie numérique ramena BSB à son cabinet en l’installant à la tête de la Direction générale de l’économie numérique et de la poste, la véritable salle des machines de ce département ministériel. Un poste qu’elle décidera de quitter au bout de douze (12) mois après avoir pris note des profonds désaccords entre ses valeurs et celles qui fondent la politique mise en œuvre par son ministère. BSB n’a en fait jamais eu peur d’assumer ses convictions. « Je peux très facilement démissionner d’un poste juste parce que je ne partage pas une façon de faire et d’être », a-t-elle dit au cours d’une émission radiodiffusée sur le leadership féminin, avant d’ajouter : « et cela contre l’avis de ceux qui pensent qu’il faut préserver des intérêts matériels ».

« L’offre politique de Joël Aïvo correspond au Bénin dont je rêve pour nos enfants » 

Lorsqu’elle est convaincue d’une chose, il n’y a que Dieu pour l’en dissuader. Cette jeune dame éduquée dans un savant mélange des pures traditions peulhs et chrétiennes n’a d’autres intérêts que les valeurs de dignité, d’honnêteté et de respect que lui ont inculquées ses parents. Son père, enseignant à la retraite, est pasteur évangélique. Jeune, femme, brillante et décomplexée, Barkatou Sabi Boun coche toutes les cases de la collaboratrice idéale pour Joël Aïvo.

Les deux personnages firent connaissance il y a quelques années dans le cadre des activités de l’Association béninois de droit constitutionnel que présidait le professeur Aïvo. Le jeune agrégé de droit public remarquera très vite la compétence et la combativité de cette femme qui illuminait de son courage et de sa science les débats auxquels elle participait. C’est donc naturellement qu’il eut l’idée de lui proposer la direction de son cabinet dès qu’il décida de poser les fondations de son projet et de travailler à la mise en place d’une alternative démocratique et crédible à la politique mise en place au Bénin depuis 2016. Un défi exaltant pour l’ancienne membre du cabinet du ministre de l’économie numérique reconvertie en consultante pour d’importantes organismes internationaux. « J’ai accepté sans hésiter parce que se croiser les bras est la pire des choses à faire dans la situation que traverse notre pays, mais surtout parce que le projet du professeur Aïvo correspond au Bénin où j’ai toujours rêvé de voir grandir mes enfants : un pays juste, démocratique et gouverné dans la transparence et pour l’intérêt de tous ». Impliquée dès le début dans la structuration du projet politique, dans l’ombre de Joël Aïvo et malgré sa jeunesse – elle n’a pas encore 40 ans – Barkatou Sabi Boun a rapidement imprimé sa méthode au premier cercle du Professeur Aïvo. En manager habile et expérimenté, la native de Tchaourou a réussi en quelques mois à canaliser les énergies, aplanir les divergences de vues au sein de l’équipe et surtout positionner Joël Aïvo comme l’alternative la plus crédible à la gouvernance actuelle. « Elle déteste l’improvisation », lance, admiratif, un des chargés de mission du professeur.

« Mon mari est mon premier soutien »

Depuis qu’elle a pris les rênes, les sorties du professeur sont organisées comme des symphonies. Barkatou Sabi Boun Adamou veille au moindre détail : de la gestion de l’agenda à la composition des délégations en passant par le discours du professeur et la supervision du travail des groupes thématiques, rien n’échappe à l’œil vigilant et à l’esprit alerte de cette technocrate affable. « Jamais je n’y serais arrivée sans le soutien de ma famille », répond-elle les yeux pleins d’étoiles quand on s’intéresse à l’implication de son mari dans ses activités politiques (elle est mariée et le couple a eu deux enfants). D’ailleurs, son époux, très discret, ne lui avait jamais marchandé son soutien dans le cadre de ses activités politiques ; il était déjà dans l’antichambre de BSB quand cette dernière s’est engagée dans l’ombre de l’équipe de Boni Yayi en 2006. Barkatou Sabi Boun a apporté de l’organisation et de la méthode au projet Joël Aïvo. Son ambition aujourd’hui est de l’installer dès l’année prochaine aux commandes du navire Bénin.

M.M