Terminé le ballet des ministres et présidents d’institution de la République devant la Commission budgétaire de l’Assemblée nationale. Les regards sont à présent tournés vers l’étude et le vote du budget général de l’Etat, exercice 2022. Si avec la configuration du parlement béninois, le suspense quant au vote de la loi de finances par la représentation nationale n’en est plus un, il n’empêche qu’une grande attention est portée sur les projets phares proposés par l’Exécutif dans le document soumis à l’amendement et à l’approbation des députés. Ainsi, après un tour d’horizon des budgets sectoriels des ministères, il est à noter de façon générale, un accroissement des dotations à eux affectées mais aussi plus d’accent sur la concrétisation des projets phares contenus dans le Pag.
A titre d’exemple, la dotation du ministère des enseignements maternel et primaire est passée à 130.536.932.000Fcfa contre 126.488.800.000Fcfa en 2021 soit une augmentation de 3,4%. Un surplus qui se traduira principalement dans l’extension du Programme national d’alimentation scolaire intégré avec un taux de couverture qui passera de 51,4% à 75%. De quoi relever un temps soit peu, le défi du social relativement au maintien d’un grand nombre d’enfants dans les écoles. En ce qui concerne le ministère du tourisme, de la culture et des arts dont le budget a connu un accroissement de 12%, il témoigne de la volonté du gouvernement de faire de ces secteurs des pôles d’attraction du Bénin et de son développement culturel. Avec le retour des biens culturels, beaucoup d’espoir sont, à raison, nourris par le gouvernement afin que ces secteurs portent plus haut le développement du Bénin. En ce qui concerne l’agriculture, l’élevage et la pêche, il est à souligner que le projet de budget de ce ministère a connu un accroissement de 13,2% par rapport à 2021. Ceci dénote d’une vision du gouvernement d’accompagner les opérateurs économiques privés à bénéficier des financements en vue de plus entreprendre dans ce secteur. D’ailleurs, la flambée des prix des denrées alimentaires est un indicateur qui milite en faveur d’une hausse du budget de ce ministère pour mieux traduire la volonté du gouvernement de remédier à cet état de chose.
Plein d’infrastructures en vue pour 2022
Evidemment, si le projet de budget général de l’Etat pour l’année 2022 s’équilibre en ressources et en charges à hauteur de 2.541,203 milliards de Fcfa, c’est forcément pour combler les Béninois de belles réalisations. Primo, ce sont les réalisations routières à venir qui sautent à l’œil. C’est pourquoi dans le budget du ministère des infrastructures et des transports, évalué à 155.699.451.000Fcfa, il est à relever une forte hausse de 46%. Comme beaucoup peuvent le constater, lesdits surplus seront consacrés aux ambitieux projets de construction et de réhabilitation des routes sur l’étendue du territoire national. Pêle-mêle, il ressort des déclarations faites hier par le ministre des transports qu’en 2022, les Béninois peuvent espérer une avancée notable dans le projet de contournement Nord de Cotonou pour lequel les études sont bouclées. « Nous comptons au cours du premier semestre de l’année prochaine lancer les premiers appels d’offres pour les travaux », a fait savoir le ministre Hervé Hehomey. Également, il est à remarquer qu’il est prévu le dédoublement en deux fois deux voies de la route inter-Etats N°2 (La section Cotonou-Bohicon-Dassa). Il y a aussi l’échangeur de Sica Toyota en partenariat avec la Coopération japonaise. La liaison Sèmè/Porto-Novo en deux fois deux voies avec la construction d’un nouveau pont en deux fois deux voies sur la lagune de Porto-Novo n’est pas du reste sans oublier les autres projets que sont Nikki-Kalalé, Kota-Kouandé-Pèhunco, Parakou-Béroubouay, Ouidah-Kpomassè, Tiélé-Matéri-Cobly, Guéné-Karimama, Godomey-Pahou-Ouidah, Anséké-Ouèssè, Bohicon-Tindji-Zakpota, Djougou-Pèhunco-Kérou-Banikoara, Béroubouay-Kandi-Malanville, Adounko-Porte du non-retour, Banikoara-Kérémou, Bétérou-Tchaourou, Ouèdo-Tori, Pahou-Tori, Wadon-Adjarra-Mèdédjonou-Porto-Novo et ses bretelles, Guessou Sud-Fo Bouré-Sinendé, Kétou-Idigny-Igbodja-Savè, Porto-Novo-Avrankou-Igolo. En somme, une panoplie de projets avec des axes en terre, des axes aménagés bitumés et des réhabilitations.
Plus d’énergie en 2022
L’autre secteur vital pour le développement socioéconomique dont le projet de budget témoigne de l’engagement du gouvernement à mieux faire pour l’atteinte des objectifs est le secteur de l’énergie. Selon le Ministre Dona Jean-Claude Houssou, le projet de budget du ministère de l’énergie pour 2022 est de 82 milliards Fcfa avec un accroissement de 40% par rapport à 2021. Comme cela peut se constater, cet accroissement induit de grands projets infrastructurels comme la poursuite de la construction des centrales thermiques et des centrales solaires pour le bien-être des populations. D’autres ministères comme celui de l’eau et celui en charge de l’enseignement secondaire ont bénéficié de dotations susceptibles d’aider le gouvernement à faire du Bénin une puissance économique dans la sous-région.
Même le sport n’est pas du reste
De même, pour aider la jeunesse béninoise à développer des talents innés, le ministère des sports s’est vu confier une colossale cagnotte. Ainsi, le projet de budget 2022 dudit ministère s’élève à 32 milliards 977 millions 800 mille Fcfa. A ce niveau, il faut retenir qu’il est orienté vers la belle expérience des classes sportives, vers l’intensification de la professionnalisation des différentes disciplines sportives, mais aussi vers le programme de dotation en infrastructures sportives notamment la construction des stades. Du moins, il est à retenir d’après les propos du ministre des sports que les Parakois peuvent jubiler car, le gouvernement envisage construire dans la cité des Kobourou, un stade international. Sans doute dans la perspective de l’organisation de tournois à l’échelle continentale voire internationale, il est aussi prévu la réhabilitation du stade Charles de Gaulle de Porto-Novo. Sauf aléas budgétaires en 2022, il se fera constater que le stade René Pleven sera entièrement rasé et reconstruit. Du côté du Stade Général Mathieu Kérékou qui a été réhabilité, le gouvernement envisage la dotation d’un terrain de compétition annexe de même que la construction d’un boulodrome de 2500 places dans le cadre de la coupe du monde de pétanque que le Bénin va accueillir.
L’atteinte du Pag : si proche et si loin
Au total, presque tous les ministères sont restés dans la dynamique d’accentuer leurs actions afin de mieux impacter les populations. Mais jusqu’ici, entre le projet à voter par les députés dans les prochains jours et sa matérialisation dans les faits, il y a un fossé. Ce qui est certain, pour soutenir son développement, le Bénin avec l’accroissement de la plupart des budgets sectoriels et du coup du budget général de l’Etat relativement à celui de 2021 s’est donné les moyens de ses ambitions. Reste à présent, quand il sera voté, la mobilisation des ressources afférentes et le suivi des dépenses. Plus qu’un défi à relever pour l’atteinte et la concrétisation maximale du Pag, cher au régime en place.