La Confédération nationale des employeurs du Bénin (Coneb) souhaite que les faitières des chefs d’entreprise soient associées à la décision de rehausser les salaires. Au sujet de l’augmentation du Smig,…

Bas salaire et augmentation du Smig : Les suggestions de la Coneb

Bas salaire et augmentation du Smig : Les suggestions de la Coneb

La Confédération nationale des employeurs du Bénin (Coneb) souhaite que les faitières des chefs d’entreprise soient associées à la décision de rehausser les salaires. Au sujet de l’augmentation du Smig, Albin Fèliho, président de la Confédération, espère disséquer le sujet lors des négociations avec l’Exécutif.

Le bas salaire non imposable au Bénin est passé de 50 000 à 60 000 francs Cfa suivant les dispositions du Code général des impôts. La bonne nouvelle a été annoncée aux employeurs et travailleurs par le Conseil des ministres du mercredi 15 décembre dernier. Toutefois, côté employeurs, l’on a des propositions à cet égard. « La question du bas salaire a été annoncée et tranchée par le gouvernement. Si le gouvernement nous avait associé, probablement que nous ne nous serions pas contentés de 60 000 francs Cfa, mais beaucoup plus. Peut-être même 100 000 francs Cfa en dessous duquel on n’aurait pas à payer les taxes patronales et ouvrières… », affirme Albin Fèliho, président de la Confédération nationale des employeurs du Bénin (Coneb). De ses explications, le fait de fixer le salaire non imposable au-delà de 60 000 francs Cfa a l’avantage de permettre aux chefs d’entreprise de mieux débattre de la question du relèvement du Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig). « La manne d’argent qu’on aurait (si le bas salaire était fixé par exemple à 100 000 francs Cfa) nous permettrait d’opiner sur l’augmentation des salaires », soutient-il.
Au sujet justement de la revalorisation des salaires, qui est l’une des réformes majeures du Programme d’action du gouvernement 2021-2026 (Pag II), l’Exécutif a annoncé qu’il engagera des discussions avec les partenaires sociaux pour convenir des modalités de sa mise en œuvre. Au niveau des employeurs, le sujet préoccupe aussi, et à plus d’un titre. Déjà, la Coneb se dit partante pour l’augmentation des salaires. Néanmoins, elle souhaite que des éléments scientifiques solides soient soumis aux chefs d’entreprise lors des négociations au sein de la Commission gouvernement-syndicats-employeurs, pour leur permettre d’étudier la question de fond en comble. « Le principe d’augmenter le Smig est pratiquement acquis quand on connait le coût de la vie aujourd’hui par rapport au montant de 40 000 francs Cfa qui est en vigueur. On sait qu’il faut aller au-delà de ce montant. Là-dessus, c’est clair. Mais techniquement, est-ce que cela est possible ? Et si ça doit être possible, quelles sont les conditions dans lesquelles cela doit se faire ? Le secteur privé qui est le plus gros employeur, varie d’une personne physique à la retraite qui emploie son chauffeur à une multinationale qui est présente dans plusieurs pays à la fois. », rappelle-t-il ; ajoutant que « si cela peut être possible pour la multinationale d’aller sans trop réfléchir à l’augmentation du Smig, ça l’est moins pour la personne retraitée qui prend sa pension de retraite pour payer son chauffeur ».
Albin Fèliho fait ainsi remarquer que les employeurs doivent étudier tous ces paramètres avant de se lancer. Et pour le faire, dit-il, « nous sommes obligés de recourir aux chiffres que l’Instad (ex-Insae) pourra mettre à notre disposition ».