Ce dimanche 8 juin, dans la capitale économique du Cameroun, l’opposant Maurice Kamto, candidat déclaré à l’élection présidentielle, avait prévu de rencontrer ses partisans au siège de son parti. Plusieurs milliers de ses partisans étaient au rendez-vous, mais point de Maurice Kamto. Sa résidence avait été encerclée par des dizaines d’éléments des forces de l’ordre, un dispositif qui a empêché de fait l’opposant d’accéder au point de rendez-vous.
Avec notre envoyé spécial à Douala, Polycarpe Essomba
Arrivé samedi soir de Paris, Maurice Kamto avait prévu de communier avec ses soutiens et partisans ce dimanche à Douala avant de rallier Yaoundé, sa ville de résidence.
Au quartier Deido, où se trouve la représentation du MRC ici à Douala, des milliers de militants ont répondu à l’appel, entonnant des chants à la gloire du président du MRC, sous le regard des éléments des forces de l’ordre et de sécurité, déployés en nombre sur les lieux.
La foule n’a cessé de grossir au fil de la journée, laissant poindre des risques d’affrontements entre ces militants, enthousiastes à l’idée de rencontrer leur leader, et les policiers et gendarmes commis à leur encadrement.
« Vous voyez la militarisation à outrance du siège du parti dans la région. Mais je peux vous dire que rien aujourd’hui ne pourra empêcher le président de venir saluer la population massée », affirme un militant.
Maurice Kamto n’a finalement jamais fait son apparition sur le site. À 16h, il a diffusé une courte vidéo sur ses réseaux sociaux où il a annoncé être « séquestré » selon ses propres mots à sa résidence. Il a appelé à la démobilisation et invité ses partisans à rentrer chez eux. « J’aurais bien voulu vous rencontrer au siège du Mouvement pour la renaissance du Cameroun à Deido, mais à l’heure où je vous parle je suis toujours séquestré et il est 16h. Je ne voudrais pas qu’une telle rencontre si elle était encore possible ait lieu la nuit. »
Maurice Kamto a terminé son intervention en invitant ses soutiens et partisans à rentrer chez eux. Au terme d’une journée de mobilisation inédite dans les rues d’une ville, Douala, soudainement sous tension, et où les autorités redoutent des manifestations de même nature lundi.
Il s’agit d’un abus totalement inadmissible. M. Kamto a été interdit de sortir de son domicile à Douala. Il a reçu des policiers qui lui ont signifié qu’il ne peut pas partir.