Le contexte sanitaire très délicat et la proximité des communales du 17 mai prochain l’exigent. Face à la pandémie du coronavirus et aux dégâts causés par lui de par le monde, l’urgence recommande d’en tenir compte et de repenser les calendriers préétablis notamment celui relatif aux élections à venir. Dans cette dynamique, le président Patrice Talon et ceux des institutions de la République se rencontrent ce jour pour discuter et harmoniser leurs points de vue. S’il est établi qu’avec la donne du coronavirus, l’actualité se conjugue actuellement avec un cordon sanitaire qui impose une scission du pays en deux alors, avant la levée de ce blocus capital pour une campagne électorale dans les normes légales, il y a des paramètres dont il faut forcément tenir compte.
D’ailleurs, ce n’est pas un hasard, si avant toute décision, le président Talon tient à recueillir le maximum d’avis. Ceci, même si les élections communales contrairement à celles présidentielle et législatives n’ont qu’une base légale et non constitutionnelle. Cela suppose qu’il suffit juste d’une loi pour décider de ce qu’il adviendra. Par le passé, le Bénin a déjà, sans que personne ne s’en offusque et pour d’autres raisons, enregistré un report des communales. Mais cette fois-ci, toute décision pour la tenue à bonne date ou le report des élections du 17 mai prochain doit être vraiment murie. Ceci parce qu’elles sont charnières car, elles tombent non seulement avant la présidentielle de 2021 mais dans un contexte où avec la nouvelle loi fondamentale et les réformes du système partisan, les candidats pour la course à la Marina auront besoin du parrainage des maires et donc d’avoir le contrôle d’un certain nombre de communes.
En somme, si du temps de l’ex président Boni Yayi, les conseillers communaux ont, à cause de cette flexibilité légale, bénéficié de deux ans de prorogation de leur mandat, il est fort à parier que tenant compte de toutes ces réalités, Patrice Talon et les présidents des institutions de la République n’iront pas à cette extrémité. Pour être plus précis, leur marge de manœuvre en ce qui concerne un éventuel report des communales du 17 mai prochain est très limitée. C’est dire qu’au plus, si ce serait le cas, que la date du 17 mai pourrait sauter mais pour quelques jours voire semaines après. Ce qui est sûr, ces élections ne pourraient pas être organisées à une date proche de la présidentielle de 2021. Finalement, tout porte à croire que si report il devait y avoir, ce ne serait que pour quelques semaines. De toute façon, les prochaines heures et l’issue du conclave Talon-Présidents des institutions de la République, fixeront plus d’un.