Les moyens de transport occupent aujourd’hui, partout dans le monde, une place importante pour la libre circulation des personnes et des biens. Mais au Bénin, principalement à Cotonou, circuler librement devient de plus en plus complexe, surtout sur les grandes artères de la ville. La multiplicité des moyens de transport personnels ou à effectifs restreints tentent de mettre en péril la fluidité de la circulation.
Il est sept heures du matin. Au niveau du carrefour Sogema, trouver son chemin est un exercice périlleux. Coups de klaxon, fumée d’échappement, une foule de motos, voitures et minibus presque serrés les uns aux autres. « Il y a beaucoup de motos et de voiture en circulation. C’est ce qui fait qu’il y a souvent du go-slow, surtout sur les grandes routes. Peut-être que si les ‘‘zémidjan’’ et les véhicules diminuaient, la circulation sera plus fluide », a fait savoir Jean Michel, un usager rencontré plus loin au bord de la grande voie de Mènontin. « Le pis survient à partir de 18h 30, quand la majorité des fonctionnaires et travailleurs commencent à rentrer chez eux », poursuit ce dernier. A l’en croire, la majorité d’entre eux revient du boulot à cette heure de pointe, ajoutée à la masse de motos qui circulent d’habitude à Cotonou notamment les ‘‘Maillots jaunes’’, sans oublier les minibus Tokpa-Tokpa qui font régulièrement les trajets Cotonou-Porto-Novo et Cotonou-Calavi. Pour les uns, les raisons de cette flambée des moyens de transport seraient liées à la recherche permanente de moyens autonomes par les Béninois. « Je suis à moto actuellement. Tout le monde veut avoir sa moto pour se déplacer ; c’est la moindre des choses. Tout le monde veut avoir son véhicule pour être à l’aise. Ce qui sans doute justifie la multiplicité de ces moyens de transport à Cotonou », a martelé un usager de la route. Pour d’autres par contre, les embouteillages seraient dus aux manques d’infrastructures routières et au non fonctionnement des feux tricolores. C’est ce que fait savoir un conducteur de Taxi moto : « les feux tricolores ne travaillent pas ; certaines routes sont en mauvais état ; c’est pourquoi il y a toujours d’embouteillages à Cotonou. Ce n’est pas à cause des ‘‘Zémidjan’’ ». Pour lui, l’augmentation des conducteurs de Taxi motos n’est pas à l’origine du calvaire qu’ils rencontrent en circulation. Un autre conducteur indexe les véhicules personnels qui encombrent beaucoup plus la circulation. « A Cotonou ici, les minibus et les véhicules personnels, surtout des fonctionnaires, encombrent beaucoup plus la circulation. La preuve, quand il y a go-slow, vous pouvez les voir s’aligner de Kouhounou à Toyota », affirme ce dernier.
Le transport en commun, une probable solution
Mais le constat est là. En moyenne, sur 100 voitures, 85 ne contiennent qu’un seul passager. Ces 85 conducteurs pourraient tous tenir dans 02 bus au maximum. Cette estimation est faite en tenant compte des bus utilisés par les compagnies de voyage du Bénin. En effet, le nombre de sièges de ces bus varient généralement entre 30 et 60. « Les minibus sont de trop. On peut utiliser un seul bus au lieu de deux ou trois minibus. La circulation sera alors plus fluide », a confié Nadine une étudiante. En plus de cela, elle fait remarquer le confort qui règne dans les bus contrairement aux péripéties qu’on vit généralement dans les minibus Tokpa-Tokpa. Par ailleurs, un passager de Zémidjan rencontré à Kouhounou, fait constater que la modernisation et l’élargissement des transports en commun pourront permettre aux travailleurs de ne pas se déplacer toutes les fois en véhicules personnels ; ce qui peut réduire le risque d’embouteillage. « Si les transports en commun existent en surnombre et sont confortables, les travailleurs n’auront pas de réticence à les prendre et laisser leurs véhicules ou leurs motos. D’ailleurs, ça pourra éviter les embouteillages au retour du boulot », a avoué Boris, un enseignant. Aussi, suggère-t-il au gouvernement de se pencher sur la question du transport en commun, en plus de l’élargissement et du renforcement du réseau routier.
Arsène Azizaho (Stag.)