Les députés à l’Assemblée nationale, 7ème législature viennent de doter le Bénin d’un arsenal juridique qui va soulager les personnes porteuses des virus des hépatites B et C. C’était hier au Palais des gouverneurs à Porto-Novo à la faveur d’une séance plénière dirigée par le 2ème Vice-président de l’Assemblée nationale, Robert Gbian. Il s’agit de la loi portant prévention, prise en charge et contrôle des hépatites B et C en République du Bénin votée à l’unanimité des députés présents et représentés. Du rapport de la Commission de l’éducation, de la culture, de l’emploi et des affaires sociales présidée par la députée Claudine Afiavi Prudencio qui a présenté le dossier à la plénière, l’on peut retenir que « les Hépatites sont des maladies infectieuses provoquant des inflammations du foie. Elles sont mondialement répandues. Au moins un million et demi de personnes en meurent chaque année dans le monde. Elles constituent l’une des quatre premières causes de décès dans le monde et au Bénin, avec le Vih Sida, la tuberculose et le paludisme. Les Hépatites sont, dans le monde, responsables du cancer de foie causé essentiellement par les virus A, B, C, D et E… ». Du même rapport, il ressort que « les prévalences estimées à l’issue de l’enquête nationale de 2013 sont de 9,9% pour l’hépatite B et 4,12% pour l’hépatite C, soit une prévalence totale de 14% pour les deux maladies, ce qui correspond environ à un million quatre cent mille (1.400.000) personnes atteintes pour une population de dix millions (10.000.000) d’habitants. Malheureusement, la grande majorité des hépatites sont symptomatiques sur une longue durée, et la plupart des porteurs en deviennent des vecteurs inconscients… ».
L’importance de la loi sur les hépatites B et C au Bénin
La plupart des gens au Bénin ignorent les risques de contamination de cette maladie qui est causée dans la grande majorité par un certain nombre de pratiques à risques telle que la promiscuité, le contexte socio culturel, les mauvaises conditions d’hygiène, la transmission verticale de la mère au nouveau-né et la transmission horizontale vers les sujets sains par les personnes malades ; d’où l’initiative de la loi qui vient d’être votée. Il faut également préciser que, selon la Commission de l’éducation, de la culture, de l’emploi et des affaires sociales, les répercussions socio-économiques de ces maladies sont dramatiques dans notre pays car causant entre autres, l’affaiblissement de la population active, l’appauvrissement des ménages et le décès prématuré des malades d’hépatite B. Enfin, la loi votée est composée d’une cinquantaine d’articles organisés en plusieurs chapitres portant sur les dispositions générales, la question du dépistage systématique et de la protection de la population à hauts risques et des personnes vulnérables, la garantie du droit à l’information et au traitement, l’impact des hépatites B et C sur l’individu, la société et le monde, l’éthique médicale, la protection du porteur du virus de l’hépatite B ou C contre la discrimination et la stigmatisation en milieu de travail, l’interdiction à toute société d’assurance, de conditionner la souscription à une police d’assurance maladie à un test préalable de dépistage de l’hépatite B ou C, sur les dispositions pénales, pour ne citer que ces domaines là.
15-09-2017, Karim O. ANONRIN