La première édition des Vodun days s’est achevée. Les résultats obtenus sont largement au-dessus des attentes, se réjouit Wenceslas Adjognon-Monnon, chef projet des Vodun days. Il fait ici un bilan sommaire au lendemain de cette célébration inédite à Ouidah.
La Nation : Les Vodun days ont pris fin, et les regards sont désormais tournés vers janvier 2025. Mais en attendant, quel bilan sommaire faites-vous de cette première édition ?
Wenceslas Adjognon-Monnon: D’abord, nous remercions tous les participants. Tous ceux qui ont cru en nous, tous ceux qui ont voulu découvrir les Vodun days. Ce n’était pas forcément un pari gagné à l’avance, parce que tout ce qui est nouveau peut effrayer et donner toutes les raisons de dire : je vais attendre que les autres essaient avant d’y aller moi-même.
Nous avons eu un public de tous les âges et de tous les horizons. C’est déjà un motif de satisfaction. S’il y a eu un seul moment de doute, c’était dans la matinée du 10 janvier quand la pluie suivie de vent nous a intimidés. Mais la protection des mânes de nos ancêtres étant sur nous, la pluie est partie et nous avons eu un moment de folie.
Les gens étaient massivement présents. Le village des festivités a tourné à plein régime. Nous avons largement dépassé nos attentes en termes de places ou de sièges prévus, puisqu’on avait fait des projections. Il y avait du monde qu’on a dû aller chercher des chaises supplémentaires mais tellement les participants étaient venus nombreux que ça n’a toujours pas suffi.
Nous sommes très satisfaits de voir que les visiteurs ont été émerveillés d’aller voir le couvent éphémère de vodun Mami à la plage, les animations des vodun au niveau des places pour la cause dans la ville et les moments de grande joie et de grande fête autour de la plage lors des concerts. D’abord, le concert Afro Pop. Je ne vais pas m’aventurer à dire des chiffres ici mais je sais tout au moins qu’on a dépassé largement les 10 000 participants qu’on s’était fixés. Je pense qu’on a fait ce chiffre plusieurs fois. On attend les statistiques de l’Instad pour confirmer. Mais je pense qu’on a au moins doublé ce chiffre qu’on espérait. Donc, c’est déjà une bonne chose. Mercredi, à la grande cérémonie vodun, voir cette fierté des Béninois debout comme un seul peuple, pour soutenir les vodunsi et la façon magistrale dont cela s’est déroulé, nous rend fiers.
Moi, je suis tellement heureux de voir les différentes équipes mobilisées autour de moi, donner de leur temps, de leur énergie, de leur passion jusqu’à la fin. Nous avons le sentiment du devoir accompli et nous donnons déjà rendez-vous aux uns et aux autres en janvier 2025 qui, du coup, sera la vraie première édition parce que ce qui vient de se dérouler était un test. On a vu les failles qu’il y avait dans notre organisation, on découvrait des choses au fur et à mesure. Nous ferons les corrections nécessaires. Toutes ces failles sont une expérience pour nous et je crois que les auditeurs, lecteurs et téléspectateurs peuvent déjà prendre sereinement rendez-vous pour janvier 2025.
Si vous devriez améliorer quelque chose à l’avenir, sur quoi allez-vous agir par exemple ?
Aujourd’hui, nous avons marqué d’un sceau de satisfaction et de qualité les Vodun days. C’est un bébé qui est né et nous ne pouvions pas avant sa nais-sance trop se bomber le torse pour dire à la famille : oui ! Venez voir le beau bébé qui va naitre. Donc, on a été dans la retenue notamment en termes de communication. On a démarré avec un peu d’hésitation en termes de nombre de canaux à saisir. Quand on n’a pas encore vu le bébé sortir, on n’invite pas la famille autour de lui. Maintenant que l’accouchement a eu lieu, nous avons vu le bébé. Il est beau, il est plus que présentable et maintenant on va être à l’aise pour pouvoir vanter ses mérites.
Avez-vous eu des retours positifs de l’extérieur et qu’en disent également les autorités béninoises au plus haut niveau dont le chef de l’Etat Patrice Talon qui était aussi de la partie ?
La hiérarchie a toujours été derrière nous. Le ministre du Tourisme, de la Culture et des Arts, Babalola Jean Michel Abimbola a mouillé le maillot. Je le redis, il a mouillé le maillot. Il n’a pas ménagé son temps, il n’a pas ménagé ses efforts, il a été disponible pour le projet à tous les instants.
Comme je le disais, c’est le premier jet, donc il y avait des imprévus, beaucoup de choses qui arrivaient, mais il n’y a pas que lui. Il y a eu une mobilisation de l’ensemble des membres du gouvernement avec à leur tête le chef de l’Etat Patrice Talon qui a aussi supervisé le projet et a su nous réorienter quand on était un peu dispersé. A chaque moment, il a su trouver les mots pour nous rassurer et nous motiver afin que nous ayons confiance en nous-mêmes. Et vraiment, c’est très agréable quand on est chef projet dans un contexte comme celui-là, savoir qu’on est soutenu.
Maintenant, concernant le public, quand on voit le temps qu’ils ont consacré, quand on voit que les gens sont restés jusqu’au-delà de trois heures du matin à l’instar du chef de l’Etat, alors que le 11 janvier n’est pas férié, je pense que c’est parce qu’il y avait une source de satisfaction. Dans le cas contraire, cela aurait été une torture. Les gens sont restés, ils ont applaudi et félicité les différents artistes qui sont passés. A l’international, on a eu des retours de gens qui ont suivi les événements à la télé et via les canaux digitaux. Ils nous ont envoyé des mots pour nous remercier et nous féliciter. Mais nous sommes des professionnels, on ne se contente pas de ça. Nous sommes déjà dans comment faire pour rendre parfaite la prochaine édition.