Le député Benoît Dègla étale plusieurs anomalies qui ont sapé la gouvernance de l’ex président Boni Yayi. Invité sur l’émission hebdomadaire « 90 minutes pour convaincre » de radio Bénin ce dimanche 01 octobre 2017, l’ancien ministre de l’Intérieur, de la sécurité publique et des cultes qui était resté dans les bonnes grâces, aux affaires avec le chef d’Etat précédent note une absence de rigueur dans la gestion de son ancien allié.
La gouvernance sous le Changement et la Refondation du président Yayi est jonchée de plusieurs maux. En comparant le mode de gestion du président Talon à celui de ses prédécesseurs, le député de la dixième circonscription électorale salue les réformes entreprises par la Rupture permettant une véritable lutte contre la mal gouvernance, la corruption et l’impunité. Selon lui, le président Yayi a manqué de rigueur dans sa gestion pendant les dix ans. A l’en croire, dès les premiers jours de son élection, Yayi a entamé une marche contre la corruption, mais qui sera vouée à l’échec. Il précise que l’ancien homme d’Etat avait eu des adversaires dans sa volonté d’éradiquer la corruption, qui lui ont dressé une opposition sévère : « Monsieur vous êtes trop jeune, vous ne pouvez pas lutter contre la corruption », a rapporté Benoît Dègla sans citer de noms. De ses explications, Boni Yayi avait diligenté des missions d’audit dans des mairies où ses experts ont été mal accueillis et « refoulés ». « Aujourd’hui, les données ont changé, la fermeté dans l’action, la force et la conviction, lorsqu’on décide de sanctionner, on va jusqu’au bout », a-t-il apprécié dans le gouvernement du Nouveau Départ.
L’alliance FCBE n’a pas été rigide dans son fonctionnement.
Le manque de rigueur reproché à l’ancien chef d’Etat s’est dicté également dans les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe). Faisant l’historique de la naissance de leur regroupement, Benoît Dègla affirme que l’alliance avait juste pour objectif au départ d’accueillir le grand nombre d’adhérents pour pouvoir remporter des élections. « Dans son fonctionnement, l’Alliance Fcbe a beaucoup souffert, parce que nous n’avons pas été rigides sur les conditions d’entrée et de sortie de la Fcbe. Les gens arrivent simplement parce qu’ils convoitent un poste », remarque le président du parti Force pour la démocratie et le développement. L’invité de l’Ortb a évoqué une gestion tyrannique de l’alliance par le président Yayi, qui a le grand pouvoir décisionnel. Selon lui, l’échec de ce regroupement politique à l’élection présidentielle de mars 2016 est dû au choix du candidat Lionel Zinsou qui n’a pas fait l’unanimité des leaders composant l’alliance. « Il y a des candidats qui ont été sélectionnés issus des Fcbe, malheureusement, les choses ont été ce qu’elles ont été », se désole le député qui rappelle avoir été membre de la commission de sélection des candidats de l’alliance en prélude à la présidentielle de 2016.
Boniface CAKPO