(Quel sort pour les élèves rejetés ?)
Si les enseignants et élèves ont repris le chemin des classes au titre de l’année scolaire 2017-2018 depuis le 18 septembre 2017 sur toute l’étendue du territoire national, nombreux sont ces apprenants qui n’ont pu s’inscrire dans une école ou collège. Il n’y a plus simplement de places. C’est ce qui est servi aux parents d’élèves, au lendemain de la reprise des classes. Mais quel sort pour ceux, parmi-eux, qui n’auraient pas les moyens de recourir à une école ou collège privé ?
La question reste toute posée et trouve son sens dans le fait que beaucoup décident d’inscrire leurs enfants dans les établissements scolaires publics dans l’optique de bénéficier de la mesure de gratuité. La situation économique actuelle oblige. Si le but visé à travers la mesure de l’enseignement est de garantir l’accès de tous à l’éducation, il faut reconnaitre que la réalité est tout autre sur le terrain. Tous les béninois n’ont plus accès à l’école. Des raisons liées aux effectifs pléthoriques et insuffisances d’infrastructures scolaires ou encore d’enseignants sont continuellement évoquées. Ceci, sans qu’on ne puisse jusqu’à ce jour les solutionner durablement. A l’entrée du Ceg Suru-Léré, c’est bien écrit « il n’y a plus de places pour de nouveaux élèves peu importe la nature du transfert ou la provenance. N’insistez pas svp ! ». Ce n’est donc pas la peine d’aller déranger qui que ce soit pour plaider en faveur de son enfant. A Agblangandan, Littoral, Akpakpa-Centre, Sèkandji, Gbégamey et autres collèges, les portes sont simplement fermées aux parents d’élèves qui voudraient inscrire de nouveaux apprenants. Pas vraiment question d’insister. Les complexes scolaires privés restent alors les seuls recours. Là-bas, il faudra débourser près ou plus d’une centaine de mille pour se taper une place pour son enfant. Mais que deviendront alors les enfants des parents pauvres et qui n’auraient les moyens des établissements scolaires privés ? Si la gestion des effectifs pléthoriques pose problème, il convient de se demander à quoi sert réellement la structure créée par le gouvernement pour la réalisation des infrastructures scolaires au Bénin. De toute façon, faute de places, des apprenants se retrouvent déjà dans la rue. Si certains ont opté pour l’apprentissage d’un métier, d’autres se trouvent toujours désœuvrés à la maison. A qui la faute ? Il est temps de situer les responsabilités et d’y aller avec des mesures fortes et conséquentes.
Aziz BADAROU