Depuis deux ans, avec les réformes et les actions, les délestages qui étaient le lot quotidien des abonnés de la Société béninoise d’énergie électrique sont conjugués au passé. La situation s’est considérablement améliorée, avec la volonté affichée du président Patrice Talon et de son gouvernement.
Le Bénin est déficitaire en énergie électrique depuis plusieurs décennies. La demande étant largement supérieure à l’offre. Les coupures intempestives dans la fourniture de l’énergie électrique faisaient le lot quotidien des abonnés de la Société béninoise d’énergie électrique (Sbee). Cette situation a rendu exsangue l’économie locale, incapable de se développer, faute d’énergie électrique suffisante, vitale pour l’activité économique en général.
Jean-Claude Dona Houssou, ministre de l’Énergie, explique que « Depuis pratiquement 1960, nous avons un taux de couverture qui avoisine les 50 %, en général dans les grandes villes, et dans le milieu rural inférieur à 7 % ».
Pour rompre avec cette tradition, le ministre affirme que le gouvernement a décidé de faire autrement les choses en opérant «des choix pertinents, des actions pertinentes assorties de financements conséquents ». Une détermination marquée par la volonté de couvrir le territoire national en termes d’énergie. Le secteur porté en priorité dans les actions inscrites au Programme d’action du gouvernement, représente près de 10 % de ce programme quinquennal.
L’ambition affichée par chef de l’État, c’est de consolider durablement le secteur. Une volonté forte traduite en actes vécus et bien appréciés par les populations. « Depuis plus de sept mois que je suis ici, il y a très peu de coupure d’électricité, de baisse et autres. On n’a jamais connu cela », témoigne un vendeur dans une poissonnerie à Aïbatin (Cotonou), qui affirme que tout va bien en matière d’électricité.
Comme lui, Michel Glidja, un soudeur installé dans un autre quartier de Cotonou, reconnaît qu’en matière d’énergie, « c’est mieux actuellement que par rapport au passé ».
Françoise Agassoussi, restauratrice, est également de cet avis. Elle affirme : « Depuis deux ans, j’ai remarqué que cela s’est amélioré ». Elle se réjouit de la stabilité et de la disponibilité de l’énergie, autant à la maison qu’à la boutique. « Je ne me plains pas du tout », poursuit-elle.
Énergie en quantité et en qualité
Dans les ménages et dans les unités de production, l’énergie est à présent disponible en continu, en quantité souhaitée et en qualité appropriée. Pour en arriver là, il a fallu relever des défis.
Laurent Tossou, directeur général de la Sbee, explique les actions engagées à court terme pour ce résultat. Dans le secteur de la production thermique, il y a eu la location de centrales dans un premier temps pour mobiliser les capacités de production de plus de 180 Mégawatts. « L’état des lieux présentait une situation catastrophique sur le plan de la disponibilité de l’énergie électrique, on était en plein délestage», rappelle-t-il.
« La production a été répartie sur toute l’étendue du territoire national, mais concentrée au niveau de Maria-Gléta et des centrales thermiques de la Sbee », indique Laurent Tossou.
Le pays dépendant à plus de 90 % de l’importation du Nigeria, la deuxième action dans ce secteur de production de l’énergie, a été la signature d’un contrat avec un privé qui nous fournit de l’énergie électrique à partir du Nigeria pour une puissance de 60 mégawatts. « Ces deux actions ont permis aujourd’hui d’assurer la continuité dans la fourniture de l’énergie électrique à partir de la disponibilité qui est aujourd’hui assurée », précise Laurent Tossou.
Des projets en cours…
Jean-Claude Houssou, ministre de l’Energie, souligne qu’en moins de deux ans, les Béninois ont dû constater le bond qualitatif et quantitatif qui a été fait à travers les différentes dispositions mises en place. Pour lui, les actions de recours à la location de groupes ont pour vocation d’appuyer le court terme. Il précise que ces actions sont déjà en cours de démobilisation, parce que le gouvernement travaille déjà sur les moyen et long termes.
Des projets sont effectivement conduits en matière de réformes politiques et de renforcement institutionnel sur le plan prospectif pour asseoir l’autonomie énergétique. Des négociations sont en cours, assure Laurent Tossou. « Un processus de recrutement a été lancé et a contribué au choix de trois entreprises qui sont des producteurs indépendants d’électricité avec lesquelles nous faisons aujourd’hui les négociations qui seront finalisées ce mois-ci. Les conventions de concession et les contrats d’achat d’électricité pour une capacité de 120 MW supplémentaires », indique-t-il.
Le directeur général de la Sbee cite également la construction d’une centrale thermique à
Marie-Gléta qui, affirme-t-il, à partir du premier semestre 2019, devra fournir 120 MW d’énergie dans le réseau. Des centrales solaires sont également prévues dans le cadre du deuxième compact du Millennium challenge account, qui appuie le gouvernement en la matière. 45 MW sont envisagés à cet effet, à accrocher au réseau de la Société béninoise d’énergie électrique. Il cite la centrale solaire à construire à Pobè, qui apportera 20 MW sans oublier les centrales hors-réseau.
Le pays, grâce à ses actions, fait de grands pas vers l’autonomie énergétique, voulue par le président de la République, Patrice Talon