Invité sur l’émission Zone Franche de ce dimanche 2 septembre 2018, secrétaire exécutif ARCEP fait le point de la situation et ce qui a conduit le réajustement des coûts. Hervé Coovi Guèdègbé a opiné à travers le thème : Communications électroniques : l’ARCEP face à la polémiques.
La situation sur les réseaux sociaux au sujet du réajustement des tarifs de communication internet n’a pas laissé indifférentes les autorités. Selon le secrétariat exécutif de l’Arcep, ” le décret 341 pris par le gouvernement est la meilleure réponse à la prévention de l’effondrement des télécommunications au Bénin “. Hervé Guèdègbé souligne qu’ ” il est utile de rappeler que tous les groupes ont fait de la télécommunication un levier de croissance. C’est à ce prix qu’en 2006, nous avons eu à faire d’autres innovations avec des exonérations. Depuis ce temps, des choses ont été faites par les autorités “. Confiant de la décision du gouvernement et de l’implication pour la fluidité de la communication M. Guèdègbé estime qu’ ” il y a accès aux télécommunications s’il y a accès au service. Et pour cela, le taux de croissance du chiffre d’affaires du secteur de la télécommunication dans la sous-région tourne autour de 10%. Mais en 2016 où le dernier chiffre a donné 276 milliards FCFA, le secteur au cours de l’année 2017 a fait 246 milliards FCFA de chiffres d’affaires, soit une perte de 30 milliards FCFA “. Aujourd’hui où la télécommunication constitue un secteur indispensable pour la croissance, le secrétaire exécutif de l’Arcep soutient que ” les télécommunications constituent un secteur de développement dans lequel les gouvernants doivent investir “.
Créerun nouveau modèle
Le développement du secteur des télécommunications permet d’adapter à la réalité, les dispositions idoines. ” Aujourd’hui, si vous voulez parler des communications, c’est par rapport à son évolution. Les choses ont évolué de sorte que tout se fait en un. Avec les réseaux sociaux, juste l’accès à l’Internet vous permet d’écrire, d’appeler, de lire (…). Ainsi, selon l’évolution, il faut adapter les réalités à ce qui se passe “, confirme Hervé Guèdègbé. L’autorité explique que c’est dans la loi des finances 2017, que le gouvernement avait suspendu les taxes sur la communication. Après plusieurs analyses, on a compris que l’Internet n’est plus qu’un moteur de recherches. Il permet de communiquer. Selon le secrétaire exécutif, ” Il n’a jamais été un souhait pour le gouvernement et le régulateur de renchérir les coûts de communication “. Néanmoins, il précise que “ce qu’on fait c’est à juste titre pour que le communicateur qui fait appel à Cotonou et celui qui est dans une zone reculée bénéficient des mêmes avantages “. L’invité de l’émission Zone franche pense que ce qui est ressenti est comme quoi, il n’y a pas eu des réflexions autour du sujet avant la décision. ” Mais ce n’est pas le cas. Il y a eu plusieurs réflexions sur la question. Il y a plus de deux ans, un séminaire avec les OTT a été organisé. Il n’y a pas eu ce moment où les propositions n’ont pas été dans cette direction”, renchérit-il.
L’autre aspect
” Si le législateur a trouvé qu’il faut un régulateur, c’est pour apporter quelques modifications. Si nous ne faisons pas cela et permettre aux autres des zones reculées d’avoir accès à la communication, ce n’est pas normal “, fait-il remarquer. Il pense que si le service Internet doit suppléer un autre service de communication, ” il faut réguler et permettre à tout les acteurs d’en jouir de leur offre et c’est ce que nous avons fait “.
Le réajustement dont il est question selon le secrétaire exécutif, n’est pas sur des communications directes comme le prétendent certains compatriotes. ” Il y a des bonus, et c’est à ces services que nous avons travaillé pour réaménager les choses. Si je peux appeler à zéro franc et à côté, l’autre peut appeler à coût élevé, pourquoi ne pas aller vers ces offres “, explique-t-il. La mesure dira-t-il, est entrée en vigueur puisque le décret est déjà en vigueur. ” Nous avons travaillé avec les opérateurs sur cela et les tarifs sont clairs. Les propositions sur le terrain aujourd’hui ne se limitent pas à l’utilisation des services appels’’.
” Nous avons deux opérateurs sur le terrain. Nous avons 10 fournisseurs d’accès internet. Le Bénin a le tarif le plus bas de l’Uemoa”, affirme le secrétaire exécutif de l’Arcep. Et pour cela, il faut selon lui, développer massivement les infrastructures puisque le haut débit impose cela. Il s’agit pour lui, ” d’une décision salutaire et ce sera constaté sur le terrain. Ils seront convaincus qu’ils contribuent au développement des infrastructures, au développement du haut débit “.
D’autres innovations sont en cours et d’ici le 30 septembre 2018, l’abonné aura plus de facilité à passer d’un réseau à l’autre. Si ce mois vous avez voulu passer d’un réseau à l’autre, vous pouvez le faire. Nous finalisons une nouvelle décision pour définir les indicateurs de qualité au Bénin”, explique M. Guèdègbé.
Giscard AMOUSSOU