Le projet de budget de l’Assemblée nationale gestion 2019 pourrait être examiné et voté ce mardi 18 septembre par les députés. Les travaux ont été avortés ce lundi 17 septembre, du fait du souhait du ministre de l’Economie et des Finances de jeter un coup d’œil sur le document avant son adoption.
Le sort du projet de budget de l’Assemblée nationale tel qu’élaboré et retenu par les questeurs de concert avec les membres du bureau du Parlement est désormais dans les mains du ministre de l’Economie et des Finances. Le dossier devrait être examiné ce lundi 17 septembre par la plénière. Mais il ne l’a plus été à cause du ministre de l’Economie et des Finances qui a souhaité jeter un coup d’œil sur le document avant son vote. Romuald Wadagni qui était au palais des Gouverneurs à Porto-Novo a pris une copie du projet de budget et a promis de faire parvenir au Parlement ses observations éventuelles dans un bref délai. L’information a été apportée ce lundi par le président de l’Assemblée nationale, Me Adrien Houngbédji qui a appuyé le président de la Commission des Finances et des Echanges du Parlement, Raphaël Akotègnon. Selon ce dernier, la plénière ne pouvait pas examiner ce dossier à cause de quelques derniers réglages à opérer sur le document. Cette interférence du ministre de l’Economie et des Finances n’a pas du tout plu au premier questeur de l’Assemblée nationale qui a élaboré, avec le deuxième questeur, l’avant-projet de budget de l’institution parlementaire. Valentin Aditi Houdé s’est offusqué de ce que le ministre de l’Economie et des Finances demande à avoir une copie du document budgétaire en vue de faire d’éventuelles observations. Pour lui, cette situation est une première depuis 1995 qu’il est au Parlement. En fait, pour Valentin Aditi Houdé, l’Assemblée nationale est une institution qui jouit d’une autonomie financière et de gestion. Partant de ce principe, il ne revient pas à un ministre de l’Economie et des Finances de faire des appréciations sur le contenu du projet de budget déjà distribué depuis vendredi 14 septembre dernier à chaque député. Valentin Aditi Houdé estime que si le projet de budget a un problème c’est d’abord à lui qui l’a élaboré qu’il faut se référer et non au président de la Commission des Finances. Le premier questeur sera apaisé par le président de l’Assemblée nationale qui estime que de ses vingt-sept ans d’expériences parlementaires, il ne revient pas à lui d’empêcher un ministre de l’Economie et des Finances de voir le contenu d’un avant-projet de budget du Parlement avant son examen et son adoption par la plénière. L’examen du dossier a été renvoyé à ce mardi 18 septembre avec l’espoir que le ministre Romuald Wadagni déposera ses observations avant l’ouverture des travaux sur le projet de budget. Lequel s’élève à la somme de 30 995 906 403 F Cfa. Ce projet de budget est en hausse de plus de 100 % par rapport au budget du Parlement gestion 2018 en cours d’exécution et qui est évalué à 14 056 442 591 FCfa. Cette augmentation exponentielle du simple à plus du double peut se justifier. Elle peut s’expliquer par le fait que le budget de l’Assemblée nationale gestion 2019 est un budget de transition, c’est-à-dire à cheval sur la fin de la septième législature en mai 2019 et le début d’une autre. Il prévoit les frais de sevrage pour les députés qui ne seront pas réélus à l’issue des élections législatives de 2019 ainsi que l’achat de véhicules et autres pour les 83 députés de la huitième législature.
Aussi, faut-il préciser, l’élaboration de l’avant-projet de l’Assemblée nationale est un exercice budgétaire auquel sacrifie chaque année le Parlement. C’est une obligation inscrite aux articles 149 et suivant du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Lesquels prescrivent aux questeurs du Parlement d’élaborer chaque année de concert avec les membres du bureau de l’Assemblée nationale un avant-projet de budget de l’institution parlementaire suivant la nomenclature du budget de l’Etat. A cet effet, le président de l’Assemblée nationale doit faire étudier l’avant-projet du budget par la commission permanente chargée des Finances. Il présente ensuite le projet de budget devant l’Assemblée plénière des députés qui en délibère et en arrête le projet définitif à inclure au projet de loi de finances de l’Etat gestion 2019, avant l’adoption de ce dernier en Conseil des ministres et sa transmission à l’Assemblée nationale pour examen et vote en décembre prochain.