Le Parti du renouveau démocratique (Prd) ne fait plus partie pour le moment du Bloc républicain. Il veut continuer à voler de ses propres ailes sur l’échiquier politique national. Ce faisant, Adrien Houngbédji essaie de montrer qu’il n’est pas encore prêt à sacrifier son Prd.
Le parti arc-en-ciel devrait aller seul aux législatives de 2019. S’il n’y a pas de nouveaux changements, Adrien Houngbédji et son parti ne devront plus évoluer au sein du Bloc républicain. Ils ont suspendu leur participation aux travaux préparatoires du congrès du bloc républicain et poursuivent avec sérénité sur le terrain la mise en place des cellules de base du Prd. Un acte qui démontre à tout le moins que le Prd est bien décidé à faire cavalier seul si les exigences de la formation politique ne sont pas prises en compte par les autres futurs membres du bloc. En effet, quand on analyse bien le contenu du communiqué rendu public par le Secrétaire général du parti, les «Tchoco-tchoco» ne sont pas prêts à faire des concessions sur le maintien de leur logo dans le logo du nouveau parti ni par rapport au respect de leur positionnement géographique lors des choix des candidats aux législatives. Des questions qui révèlent qu’au fond le Prd veut rejoindre le bloc républicain sans jamais vraiment disparaître. Une lecture qui permet de soutenir que Me Adrien Houngbédji et son parti ont offert un partenariat à Patrice Talon pour seulement l’aider à adopter les lois instituant les nombreuses réformes voulues et imposées. Autrement dit, le Prd a accepté d’accompagner la Rupture à instituer un nouveau Code électoral et une nouvelle Charte des partis politiques mais il a toujours voulu garder son autonomie. La constitution des blocs politiques tant souhaitée par le Chef de l’Etat ne serait pas un réel objectif pour le parti arc-en-ciel. Et apparemment, cette réforme semble déjà être « une affaire de réglée» comme aime le dire le président Houngbédji. En réalité, le Prd n’a jamais voulu faire une grande révolution dans ses rangs. Et ayant décelé très tôt les ambitions de Patrice Talon, il a inséré dans les négociations devant aboutir à la création du Bloc républicain des exigences intenables. Adrien Houngbédji et les siens ont leur propre agenda. Ils feignent aujourd’hui de jouer le jeu du président de la République, si bien que même en rappelant dans leur communiqué leur soutien au gouvernement et en martelant leur ouverture « à la médiation du chef de l’Etat sur les points de divergence», on ne lit pas en eux la sincérité. Les « Tchoco-tchoco» ont sans doute fini de servir les intérêts de Patrice Talon et veulent bien reprendre leur destin en main.
Mike MAHOUNA