Cotonou a abrité du 27 au 30 novembre 2018, à Azalai Hôtel, un atelier régional regroupant des gestionnaires des opérations de diverses agences de l’Organisation des Nations Unies (Onu) venus d’une vingtaine de pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre. L’atelier a permis aux participants, sous l’égide du ministre des Affaires étrangères et de la coopération, du Coordonnateur résident du Système des Nations Unies au Bénin, du Chef du secrétariat du système de développement des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, du directeur régional de l’Unesco et du représentant de l’Oms au Bénin, d’échanger sur la Stratégie des Opérations des Nations Unies dénommée Business Operations Strategy (BOS).
L’objectif principal de l’atelier était d’améliorer la qualité des services communs notamment, la gestion des Ressources humaines, les finances, les achats, les Technologies de l’information et de la communication, etc…, pour la mise en œuvre efficiente du Plan Cadre des Nations Unies pour l’Assistance au Développement (Pnuad) des pays de l’agenda de développement 2030. Il était donc question pour les gestionnaires des opérations de diverses agences de l’Onu (Fao, Unicef, Pam, Oms, Unfpa, Unodc, Pnud, Onu-femmes, Unesco, Rco etc.), venus d’une vingtaine de pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (Bénin, Cameroun, Niger, Sierra Leone, Mali, Togo, Congo Brazzaville, Mauritanie, Sénégal, Gambie, TChad, Sao Tomé & Principe, Gabon, Guinée Bissau, Guinée équatoriale, Libéria, Burundi, République Démocratique du Congo, Côte-d’Ivoire, Guinée Conakry, Ghana, Centrafrique, etc.) de s’approprier les outils et bonnes pratiques devant faire du BOS de nouvelle génération, un instrument qui permettra une mise en œuvre efficace des Plans cadres des Nations Unies pour le Développement et in fine, de l’Agenda de développement 2030 et des Objectifs de Développement Durable (ODD). En effet, dans sa résolution 71/243, l’Assemblée Générale des Nations Unies a mis en exergue, l’urgence de mieux positionner le Système des Nations Unies afin de lui permettre de faire face à l’ensemble des problèmes et perspectives de développement des pays. Elle a en outre demandé au Système des Nations Unies, d’aligner ses fonctions et capacités sur l’agenda de développement 2030 afin de devenir plus stratégique, transparent, ouvert à la collaboration, efficace, effectif et axé sur les résultats. C’est dans cette perspective, que le Secrétaire Général des Nations Unies a engagé les réformes visant un repositionnement de l’Organisation des Nations Unies et un alignement des actions du Système de Développement des Nations Unies pour une mise en œuvre efficace de l’Agenda de Développement 2030. Ce repositionnement du Système de Développement des Nations Unies se traduira par : la mise en place d’une nouvelle génération de l’Equipe pays des Nations Unies pour mieux accompagner les pays à délivrer l’Agenda 2030; le renforcement du rôle du Coordonnateur Résident; la redynamisation de l’approche régionale; le renforcement des mécanismes de redevabilité et de transparence; et enfin la redéfinition du mécanisme de financement de suivi et d’évaluation de tout le Système de Développement des Nations Unies 2018.
Faire du BOS un instrument de mise en œuvre efficace des Pnuad
La réforme ainsi engagée entend faire du Plan Cadre des Nations Unies pour l’Assistance au Développement, le principal outil des Nations Unies en matière de planification et de responsabilité quant aux résultats sur la mise en œuvre de l’Agenda de Développement 2030 et ses Objectifs de Développement Durable (ODD). Ils devraient résulter d’un dialogue national sur la réalisation des Objectifs de Développement Durable, y compris sur l’établissement de priorités et de liens entre les différents objectifs et la définition d’indicateurs nationaux sur lesquels l’ensemble des agences du système devront concentrer leurs efforts. Ainsi, pour assurer une mise en œuvre efficace des Plans cadres des Nations Unies pour l’Assistance au Développement, la résolution 71/243 a également mentionné que la structure de gouvernance du système de Développement des Nations Unies doit être plus efficace, transparente, et responsable vis-à-vis des États Membres. Elle doit être capable de renforcer la coordination, la cohérence, l’efficacité et l’efficience des activités opérationnelles à tous les niveaux du Système de Développement des Nations Unies. Ainsi, le Secrétaire Général (SG) conformément au mandat donné par les Etats membres dans la résolution A/72/L.52 a proposé entre autres, l’adoption de services de back-office communs et de locaux communs. Il s’agira principalement: d’établir des services administratifs communs pour toutes les Equipes de pays des Nations Unies d’ici 2022; de mettre en place une stratégie opérationnelle améliorée (BOS) d’ici 2021 au niveau de toutes les Equipes Pays; d’augmenter la proportion d’Equipe pays disposant de Maison commune des Nations Unies 50 % d’ ici 2021, contre 16 % actuellement.
La rencontre aura donc permis de renforcer l’appropriation des différents Template du BOS par toutes les parties prenantes, d’engager les différents pays dans la mise en place et au renforcement du BOS par l’élaboration au niveau de chaque pays d’un « Plan d’action de Cotonou », pour la mise en œuvre du BOS, d’amorcer les réflexions sur le « Common Back Office » et de partager les bonnes pratiques sur la mise en place du « UN Common premises ». Pour le Coordonnateur résident du Système des Nations Unies au Bénin, Siaka Coulibaly, l’atelier revêt une importance capitale pour l’équipe pays des Nations Unies du Bénin et cela se justifie par la signature avec le gouvernement, d’un nouveau Plan cadre des Nations Unies pour l’assistance au développement qui couvrira 2019-2023. Un plan cadre totalement aligné sur la mise en œuvre de l’Agenda de développement 2030, des Objectifs de Développement Durable, ainsi que sur les priorités nationales déclinées dans les principaux documents nationaux de planification, notamment le Programme d’Actions du gouvernement « Bénin Révélé : 2016-2021 », le Plan National de Développement (2018-2025), ainsi que le Programme de Croissance pour le Développent Durable (PC2D :2018-2021). Il a adressé ses remerciements au Bureau régional de l’UNSDG, pour la qualité de l’organisation de l’atelier et pour le choix porté sur le Bénin pour l’abriter. Le président du Operations Management Team s’est, pour sa part, félicité du succès enregistré par le rencontre de Cotonou. Quant au ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Aurélien Agbénonci, il a réitéré le vœu du gouvernement béninois, de voir les Nations Unies plus performantes et uniques, en vue d’un dialogue concret pour des réponses durables aux défis de l’heure.
Thomas AZANMASSO