Jeudi 27 novembre dernier, le chef de l’Etat a tenu devant la représentation nationale son troisième discours sur l’état de la Nation. Patrice Talon a, pendant environ 45 minutes, vanté les mérites de son gouvernement.
C’est à une satisfaction de ses actions à la tête de l’Etat que les Béninois ont eu droit jeudi dernier. Dans un Parlement acquis à sa cause, la cérémonie étant boycottée par l’Opposition dans sa grande majorité, Patrice Talon a dressé la liste des réformes combien glorieuses engagées par son gouvernement pour remettre le pays sur le chemin du développement. A entendre le chef de l’Etat, tout va pour le mieux au Bénin depuis le 06 avril 2016. Même si le discours qui contraste avec le quotidien des Béninois, peu importe. Patrice Talon est convaincu de son affaire. Les réformes qu’il a engagées étaient plus que nécessaires pour rompre avec le passé. La Criet et les 200 mille emplois créés sont deux exemples au cœur de la polémique. Pour Patrice Talon, la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme est l’instrument qui manquait à l’appareil judiciaire pour lutter efficacement contre la corruption. Or, il se fait qu’au sein même de cet appareil judicaire, la Criet est contestée. Avocats et magistrats sont contre la manière dont les procès sont conduits devant cette cour. La sélectivité dans le choix des clients politiques de cette cour n’est plus à démontrer. De sorte que des opposants au régime n’ont plus autre alternative que l’exil. De 1990 à ce jour, le Bénin n’a connu autant d’exilés politiques. Mais cela n’émeut guère le chef de l’Etat. Pas le moindre mot à l’endroit des exilés dans un Parlement qui a pour symbole la jarre trouée du roi Ghézo.
L’autre annonce du chef de l’Etat qui fait polémique, c’est la création de 200 mille emplois. Alors que les Béninois n’ont souvenance que des milliers d’emploi détruits depuis l’avènement de la Rupture, le chef de l’Etat sort un chiffre qui étonne plus d’un. Où sont ces emplois ? comment-a-ton procédé et qui sont ces 200 mille Béninois à avoir trouvé leur gagne-pain sous la Rupture, sont les questions sur toutes les lèvres. En 2017, le ministre d’Etat Abdoulaye Bio Tchané avait parlé de 60 mille emplois créés. Et même en ce temps, cela avait fait polémique. Comment-est-on passé en un an à 200 mille alors que la plupart des grands travaux annoncés n’ont pas démarré? Le gouvernement devra monter à nouveau au créneau pour situer l’opinion sue ces ‘’fameux’’ 200 mille emplois. Pour le moment, à voir le contraste entre le discours du chef de l’Etat et le quotidien des Béninois, on a comme impression que Patrice Talon ne vit pas les mêmes réalités que son peuple.
M.M