Alors que certaines indiscrétions le voyaient aller dans le sens du chef de l’Etat qui a décidé, in fine, de la poursuite du processus électoral avec seulement les deux partis politiques nés de ses « entrailles », le Parti du renouveau démocratique, écarté de la course comme d’ailleurs les forces de l’opposition, a surpris plus d’un. Même si l’attente a été longue, le Prd a fini par faire savoir sa position, dans un communiqué rendu public dans la soirée du mardi. Et quand on suit de près, il semble que c’est ce que veut la base. Dire non à des élections législatives non inclusives. Dans l’opinion publique et sur la toile, le parti arc-en-ciel n’a pas essuyé trop de critiques. Au contraire… Etant donné que cette position des Tchoco Tchoco vient renforcer ou conforter l’opposition dans ses dénonciations et protestations. Le Prd de Me Adrien Houngbedji a osé mettre le pied dans les plats, et dans le rang de ses militants, ça gronde, c’est l’effervescence. « Il n’y aura pas d’élection le 28 avril prochain sans le Prd… Le Prd ne disparaitra pas ! », scandent la plupart. Pour le président Patrice Talon et son entourage, un Prd plumé qui est en train de vouloir rebondir, c’est sans doute une nouvelle donne voire un casse-tête à gérer. Mais selon plusieurs observateurs et analystes, cette position tranchée du parti fétiche des ‘’Ainonvi’’ (autochtones de Porto Novo, la ville capitale), ne sera pas sans conséquences sur le parti. Dans ce duel qui s’annonce entre Me Adrien Hougbedji et Patrice Talon, les « caillasses » qui en découleraient, feront à coup sûr des victimes. Surtout dans la maison Prd. En effet, le dossier de « faux » détecté sur la liste Prd par la Commission électorale nationale autonome (Cena), pourrait être accéléré au niveau de la justice. Des cadres du parti pourraient se voir trainer devant les tribunaux. Il pourrait en être ainsi dans le dossier recel de documents confidentiels de la Cena. Les autres éventuelles conséquences, ce sont les dossiers de malversations d’élus communaux et municipaux Prd qui pourraient être déterrés ou réchauffés dans les prochaines semaines voire mois à venir que le Pouvoir cède ou non à des élections inclusives. Ce que le parti redoutait par rapport à ses opérateurs économiques en optant pour la « rivière » ou en décidant de soutenir dès 2016 le gouvernement de la Rupture, pourrait aussi arriver. Ses opérateurs économiques encore Prd bon teint pourraient être sevrés, et redressés fiscalement.
En tout cas, quand on analyse de près, la décision osée de Me Adrien Houngbédji et du Prd, désormais alliés froids de Patrice Talon, ne restera pas sans réaction à la hauteur de l’ « affront » fait à qui de droit. Les prochaines semaines ou mois pour nous situer.
Worou BORO