Après les législatives qui se sont soldées par l’exclusion de tous les partis politiques de l’opposition et l’élection, sur fond de violences, de 83 députés issus uniquement du camp présidentiel, Patrice Talon s’est adressé à son peuple et a promis de s’impliquer personnellement pour dénouer la crise. Plus de deux mois après, les Béninois ne voient rien poindre.
Même si dans le pays on sent un calme après les violences post législatives du 28 avril 2019, il faut avouer que ce climat n’est pas rassurant pour la paix durable tant souhaitée. Après les conclusions du récent sommet des chefs d’Etat, qui n’ont pas visiblement insisté sur la reprise du scrutin, mais encouragent les protagonistes à dialoguer, à quand alors la concrétisation de ce vœu ? Dans son discours à la Nation en mai dernier, le président Patrice Talon avait pourtant opté pour la main tendue et promis de dialoguer avec la classe politique formant l’opposition, et exclue du processus électoral. Est-ce la rigidité de la position des leaders de cette opposition qui empêche le chantre de la Rupture à s’engager réellement dans la décrispation de l’atmosphère ? Ou bien, attend- il les conclusions des initiatives de médiation prises par la Conférence épiscopale du Bénin et d’autres acteurs ? Après les tergiversations, il faudra passer aux choses concrètes. Ça fait plusieurs semaines que les parties se regardent en chiens de faïence. 2020, c’est déjà les communales et 2021, la présidentielle. Et si Patrice Talon engageait le dialogue en invitant, à une date précise, ses vis-à-vis à la table, peut être en présence d’une personnalité influente qui ferait l’unanimité pour suivre les échanges et la mise en œuvre de ce qui en découlerait ? Le faire, serait déjà prouver sa bonne foi, ” prendre à témoin ” l’opinion publique nationale et internationale.
Worou BORO