Par Josué F. MEHOUENOU
La rencontre tant attendue entre le président de la République et les partis politiques s’est effectivement ouverte, comme convenu, dans l’après-midi du lundi 15 juillet, à la présidence de la République. Tous les appelés ont répondu présents sauf le parti Restaurer l’espoir de Candide Azannaï. Mais cela n’a pas empêché le président Patrice Talon de prendre langue avec ses hôtes et surtout de partager avec eux ses propositions pour un dégel de la tension politique qui a germé autour des élections législatives d’avril dernier.
Sur les onze représentants de partis politiques conviés à la présidence de la République pour échanger avec le président Patrice Talon dans le cadre du dialogue souhaité par la classe politique béninoise, dix ont effectivement répondu présents avec leurs deux délégués. Le parti Restaurer l’espoir de Candide Azannaï n’a pas honoré le rendez-vous et n’avait d’ailleurs pas communiqué les noms de ses deux délégués. Le constat de l’absence de cette formation politique a été fait à l’entame de la séance en présence du chef de l’Etat. Mais cela n’aura rien enlevé aux échanges introduits par le président de la République. Ainsi, face aux envoyés du parti Union démocratique pour un Bénin nouveau (Udbn), Dynamique unitaire pour la démocratie et le développement (Dudd), Union sociale libérale (Usl), Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), Parti communiste du Bénin (Pcb), Gouverner autrement, Force agissante, la Flamme renouvelée, Parti pour l’engagement et la relève et Grande société républicaine, les échanges vont être lancés. Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, de même que celui en charge de la Justice ont également pris part à la séance.
Dégel
D’entrée, le chef de l’Etat a dit sa gratitude et sa reconnaissance à ses hôtes et a souligné combien leur présence honore le Bénin entier. « Nous sommes capables de surmonter nos frustrations, nos révoltes… pour préserver ce que nous avons en commun », poursuit-il. Revenant sur le sens de la rencontre, il indique à ses invités qu’ensemble, ils peuvent « reconstruire ce qui est abîmé» et que leur présence est le signe de l’entame d’un dialogue pour en finir avec la controverse électorale née du dernier scrutin. La rencontre, rappelle-t-il, est dédiée aux partis « en souffrance de personnalité juridique» et permettra de trouver les voies et moyens à même de leur permettre de disposer dans les plus brefs délais d’un statut juridique pour participer au débat et à la compétition politiques. Cette première rencontre, assure le président de la République, n’est qu’une étape de ce dialogue qui s’étendra par la suite à tous les partis politiques régulièrement constitués pour convenir ensemble des retouches à faire à la Charte des partis politiques et au Code électoral sans pour autant remettre en cause la nécessité de réformer le système partisan. Ces échanges, il les a souhaités « libres, ouverts et décomplexés ». En somme, tout était si bien établi pour une libre discussion entre les deux parties, afin de trouver le moyen, les méthodes et le mécanisme pour éviter l’exclusion et aider toutes les formations politiques qui ont manifesté le désir de participer à l’animation de la vie politique du pays, de disposer d’une existence légale afin de le faire.