Dans les esprits, la victoire aux municipales et communales de mai 2020 et dans les faits, un bouillonnement d’envie au sein de la classe politique. Si apparemment, c’est le calme plat avant, sans doute, la grande tempête dès que les échéances électorales seront plus proches, il n’empêche que chaque camp en présence fait face à ses déboires. Ainsi, si tout n’est pas rose du côté de l’opposition visiblement divisée et à la recherche d’un point d’encrage pour mieux quadriller le terrain politique afin de garantir son existence, la mouvance notamment les deux blocs très proches du chef de l’Etat sont actuellement caractérisés par une guerre de qui fera le plus de ralliements.
Déjà, notons que loin de l’image de solidarité affichée avant, pendant et même juste après les législatives de 2019, l’opposition s’est laissée fissurer sur l’autel de la possibilité d’avoir une existence légale. Pour être plus précis, alors qu’aucune ambition personnelle ne devrait en principe ébranler la Résistance motivée par une seule ligne de conduite contre les exigences du Ministère de l’intérieur, les Fcbe ont trouvé la parade pour demeurer aux yeux de la loi, un parti politique et donc fausser compagnie à leurs compagnons de lutte que sont Restaurer l’espoir, l’Usl et bien évidemment des personnalités ne partageant pas les idéaux du régime en place.
D’ailleurs, suite à ce micmac des cauris, le mouvement dit de résistance s’est essoufflé. En plus de cela, les alliés des Fcbe doivent avoir du mal à savoir à quoi s’en tenir avec deux tendances qui se réclament de la même famille mais dont l’une se refuse à s’acoquiner avec elle. Finalement, à quelques cinq mois des municipales et communales de 2020, l’opposition, plus que jamais éloignée du facteur fédérateur ‘‘Résistance’’ pour ne pas dire jusqu’ici sans boussole, prend son temps à régler des divergences.
A chaque camp, sa réalité
Pendant ce temps, les adeptes de la gouvernance Talon regroupés essentiellement dans le Bloc républicain et l’Union progressiste font face à une crise de croissance synonyme d’incursions sur des territoires dont le contrôle leur échappait et de conquête d’acteurs politiques majeurs même dans les rangs de l’allié politique. Par conséquent, malgré des idéologies diamétralement opposées en ce qui concerne le Br et l’Up, on assiste, depuis un certain moment, à une facilité déconcertante des acteurs politiques à se repositionner là où l’herbe semble la plus verte.
Evidemment, pour ceux des partisans restés à quai dans les anciennes formations politiques actuellement sans existence légale, changer de train avant les grandes tractations pour les positionnements en vue des municipales et des communales de 2020 devient un impératif. D’ailleurs, dans le contexte que l’on sait, qui pourrait en vouloir à un acteur politique qui refuse une mort certaine en allant chercher ailleurs un nouveau souffle ? En somme, sur la route qui mène à mai 2020, d’un camp politique à l’autre, c’est tout sauf la grande sérénité. Du moins, pour l’instant, si les deux blocs de la mouvance ont un appétit de Gargantua, l’opposition quant à elle, s’échine à retrouver une union fortement ébranlée.
En effet, une victoire comme celle aux prochaines élections se prépare de longue date et devant les péripéties qui jalonnent le chemin qui y mène, l’opposition et la mouvance n’ont d’autre choix que de se donner les moyens qu’il faut. Et à ce jeu, assurément, c’est le plus prompte qui, au grand jour, passera devant.