La rentrée des classes, effective depuis une semaine, doit compter avec les pluies au sud comme au nord du pays. Aurore G. Egounlety Biokou, responsable à la formation et à la communication du Partenariat national de l’eau du Bénin, livre dans cet entretien, quelques conseils et directives aux responsables d’établissements et parents d’élèves pour permettre aux écoliers et élèves de travailler dans des conditions convenables et adéquates en cette période pluvieuse.
La Nation : Qu’entend-on par assainissement de base ?
Aurore G. Egounlety BIOKOU : L’assainissement de base concerne tout ce que l’on entreprend pour assurer un environnement sain pour une bonne santé. En quelque sorte, l’ensemble des règles d’assainissement et d’hygiène qu’il importe d’observer pour bien se porter.
Que faire pour garantir un assainissement convenable dans les écoles ?
Cela passe par l’accès à l’eau potable dans les écoles, l’accès à des latrines munies de dispositifs de lavage de mains et au savon, de même que les dispositifs de lavage de mains hors toilettes. Il faut également ranger dans ce registre les dispositifs d’entretien des salles de classes, notamment les balais, poubelles, du détergent pour le lavage de sol et l’entretien du cadre de vie des enfants et tous autres dispositifs qui visent à les mettre dans de meilleures conditions de travail.
Quelles mesures convient-il alors d’observer pour garantir un assainissement adéquat dans les écoles par ces temps de pluie ?
Il pas faut éviter que les enfants pataugent dans les eaux stagnantes pour éviter de contracter des maladies liées à l’eau. Il importe de veiller à ce que les eaux ne stagnent pas sur une longue période dans la cour de l’école en les évacuant par exemple à l’aide de moto-pompe. Ceci permet d’éviter la multiplication des parasites comme les moustiques, vecteurs de paludisme.
Pour assurer l’accès de l’eau potable aux élèves, quelles dispositions doivent observer les responsables d’établissements ?
Nous leur conseillons d’assurer des services d’assainissement de base et d’hygiène dans les écoles, de veiller à doter les classes de dispositifs de lavage de mains, d’eau potable et de dispositifs d’entretien des classes et des latrines.
N’y a-t-il pas une organisation particulière relative à des mesures du genre ?
Justement, dans les écoles, il est normalement prévu un maître responsable de l’hygiène avec la mise en place des clubs de santé scolaire. Il incombe aux directeurs d’assurer la fonctionnalité de ces clubs ou maîtres responsables d’hygiène.
Comment cela fonctionne-t-il ?
Ce sont des clubs d’enfants responsabilisés pour le suivi de leurs pairs dans les classes, dans le domaine de l’observance des règles d’hygiène en question. On peut également relever à ce sujet un vieil arrêté qui établit tout cela. Mais il reste à savoir si les gens l’appliquent encore, sinon que c’est seulement lors des examens professionnels que les acteurs du système éducatif s’intéressent à cette organisation pratique.
Le Partenariat national de l’eau du Bénin dispose-t-il d’un plan en faveur de cette couche vulnérable ?
Le Partenariat national de l’eau du Bénin (Pne) se soucie de l’application de ces dispositions qui doivent être fonctionnelles dans les écoles d’où les actions qu’il y mène depuis 2008, à travers la mise en place d’un manuel appelé “L’eau, l’hygiène et la santé ” utilisé surtout dans les classes du cours moyen.
Le Pne a également mis en place, une initiative appelée “Les clubs avocats de l’eau” expérimentée dans quelques écoles pilotes pour la promotion de l’assainissement de base et de l’hygiène des écoles. Aujourd’hui, le Pne, en consortium avec des partenaires tels que Protos et Helvetas, des Ong ou structures qui promeuvent la disponibilité de l’eau potable pour tous, est en train de mener un plaidoyer à l’endroit des ministères des Enseignements maternel et primaire et de la Santé pour assurer la promotion de l’hygiène et de l’assainissement dans les écoles. Car il est loisible de remarquer comment certains partenaires techniques et financiers qui investissent dans ce secteur en attendent des résultats. Malheureusement, on constate qu’à la fin des projets, les actions ne sont pas continues.
D’autres actions ?
De plus, le Pne a établi une stratégie nationale pour la promotion de l’hygiène et de l’assainissement de base qui n’est malheureusement pas mise en œuvre. Il s’agit maintenant de veiller à capitaliser tout ce qui est développé en matière d’assainissement de base et d’hygiène au plan national. Cela permettra d’éviter les efforts épars sans lendemain. Il y a ainsi de très bonnes initiatives prises, mais encore faudrait-il disposer des moyens pour valoriser tout ce qui est réalisé en cette matière.
Le Pne a milité également pour la mise en place d’un Parlement de jeunes pour l’eau et l’assainissement pour mener des actions de sensibilisation de leurs pairs en vue de bons comportements.
Qu’est-ce qui est prévu de manière globale pour les populations par le Pne ?
En fait, tout ce qui est organisé en milieu scolaire vise à conduire les populations vers un changement de comportement d’abord chez la jeune cible qui pourra à son tour influencer positivement son milieu familial ou sa communauté. Ainsi, il est permis d’espérer un changement global de comportement.
L’eau, c’est la vie et si l’assainissement garantit la santé, les deux concourent au même but. Ce sont des questions cruciales pour la vie. Nous gagnerons si les pouvoirs politiques saisissent la portée du combat que le Pne mène pour conférer à l’eau et à l’assainissement toute la valeur, le sens et l’importance qui conviennent afin de concourir au développement du pays.