La gestion obsolète continue On peut être un homme de lettre et faire des prouesses à la tête d’une société commerciale. Pour cela, il suffitd’allier innovation et ambition, être un…

Loterie nationale : Zossou sur les traces de Atikpa

Loterie nationale : Zossou sur les traces de Atikpa

La gestion obsolète continue

On peut être un homme de lettre et faire des prouesses à la tête d’une société commerciale. Pour cela, il suffitd’allier innovation et ambition, être un manager ou s’entourer d’une équipe managers. La Loterie nationale du Bénin (Lnb) fait partie de l’une des rares entreprises étatiques qui ne peut et ne doit engranger que de profits. Ainsi, chaque an, elle devrait contribuer de façon exponentielle à la mobilisation de ressources à l’interne. Mais depuis quelques temps, les directeurs généraux, qui se succèdent à la tête de cette structure,pèchent en stratégies commerciales. Tout comme Honorine Atipka, Gaston Zossou s’illustre aussi sur ce terrain depuis plus d’un an qu’il est à la tête de la Lnb.

Le gouvernement Talon prône la Rupture d’avec les anciennes méthodes de gestion de l’Etat et donc de ses structures dérivées. Mais à la Loterie nationale du Bénin, c’est la ritournelle. Les tares décriées du temps de la directrice générale Honorine Atikpa sont encore plus criardes sous Gaston Zossou. Elles ont noms : Absence totale d’innovation, de proactivité, de stratégies commerciales payantes, en un mot une manque d’ambition pour la structure. Depuis qu’il est là, les services et produits de la Loterie n’ont connu aucune innovation. On pensait qu’avec les nouveaux panneaux publicitaires, les choses allaient vite évoluer. Mais au lieu d’investir dans les services innovants notamment les services en ligne, les services sur les téléphones avec les GSM, Gaston Zossou s’est plutôt lancé dans l’ouverture anarchique  des centres de jeu dans divers quartiers de la ville. C’est à croire qu’il est plus préoccupé à passer ses commandes pour de probables commissions que de réfléchir à la manière de booster le chiffre d’affaires de l’entreprise. Nos sources précisent que plusieurs opérateurs de services, particulièrement de jeu en ligne, frappent à la porte de la Loterie nationale sans succès alors qu’ils sont porteurs de projets dans lesquels la Loterie nationale n’aura à investir le moindre kopeck.

Il est inconcevable qu’à l’heure du numérique, on continue à diriger la Lnb comme du temps de nos aïeux. Il y a tellement de nouvelles offres alléchantes en ligne en matière de jeu pour une société qui, de surcroit, dispose du monopole en la matière. Il faut corriger le tir. C’est peut-être l’occasion pour le Chef de l’Etat de mettre à exécution sa promesse de pourvoir aux postes de directeurs généraux des structures étatiques par appel à candidature. Ce pourrait être la seule chance de voir à la tête de la Lnb un vrai expert en management et en marketing.

Nous reviendrons dans nos prochaines parutions sur des projets mort-nés qui sont au secrétariat de l’acturel Dg Lub. Mais en attendant, nous vous proposons de lire à nouveau l’article publié par Matin Libre en 2015 sur la gestion de la Dg Atikpa

Worou BORO
Loterie Nationale du Bénin : La gestion obsolète de la Directrice Générale
Publié le vendredi, 20 février 2015 par Matin Libre

Les meetings de soutien  au Chef de l’Etat ne sont pas des sauf-conduits pour tourner en rond lorsque le Docteur Thomas Boni YAYI est à l’œuvre sans relâche dans le pays. La Directrice générale de la Loterie Nationale du Bénin s’inscrit dans cette vague de dirigeants d’entreprise dont le management pèche par manque d’ambitions avec à la clé des résultats stationnaires et une satisfaction de fonctionnaire dans un secteur où l’innovation ne manque pas avec l’avènement des technologies nouvelles.

Dans l’effort de développement national, l’apport de toutes les entités étatiques est recherché pour réduire la pression fiscale. La Loterie Nationale du Bénin est la structure qui par délégation de pouvoir du ministère des Finances dispose du monopole des jeux de hasard en République du Bénin. Son histoire ayant fait dans le passé l’actualité avec le fameux 20 Millions de Télé Millions est aujourd’hui anodine voire insignifiante, la faute à un leadership balbutiant et abonné copies conformes des stratégies de l’ère Guidibi, du nom de cet homme qui avait à son passage à la tête, inscrit la structure dans la mémoire collective comme l’une des meilleures de notre pays.

Un manque d’ambition coupable

S’il est vrai que dans le passé, les stratégies énumérées plus haut ont donné satisfaction ; le temps lui impose un changement. La place de la publicité reconnue partout, est ignorée et c’est toujours les mêmes véhicules équipés de mégaphone, pollueurs sonores qui sont mis à contribution suivant le même itinéraire pour passer le message de la Loterie Nationale du Bénin. Triste en 2015 ! La Côte d’Ivoire a fait de son PMU, le même que le nôtre, un grand show télévisé qui donne envie pendant qu’ici les émissions de la LNB sont tristes dans un décor immuable, inspiration locale de construire un studio dédié. A chacun son métier ! Les professionnels de la communication capables de séduire un public exigeant sont disponibles.

La Directrice générale de la Loterie s’illustre particulièrement dans les inaugurations de Maison de Jeunes pendant que ses confrères à l’étranger font merveille en sponsorisant officiellement l’équipe nationale de football (Cameroun, ndlr) ou en contribuant à l’organisation d’événements sportifs et culturels (Evala au Togo, ndlr). Lors de son passage à la Loterie, M. Guidibi faut-il le rappeler avait sponsorisé l’équipe de handball des Pélicans, ce qui leur avait permis d’atteindre la finale de la Coupe d’Afrique des clubs champions, déjà à l’époque. La modique participation au fonds national du sport, ne nous sera pas arguée ici. La première raison d’une nomination à la tête d’une structure d’Etat est la compétence à conduire celle-ci vers l’atteinte d’objectifs de croissance du chiffre d’affaires, d’image de l’entreprise et de performance.

Le refus de l’innovation

Depuis la mise en vigueur de l’arrêté imposant le versement d’une taxe à la loterie nationale pour toutes les promotions, entendez jeu de hasard organisé par des tiers, la Loterie Nationale du Bénin accueille cette manne, qui du reste décourage les acteurs au détriment du public. Les rares opérations de jeu sont toujours le fruit d’entreprises privées préférant désigner la LNB sur le vocable ‘’Partenaire’’ au lieu de se retrouver à payer des taxes exorbitantes.

Contrairement à de nombreuses loteries en Afrique qui ont saisi l’opportunité offerte par les réseaux de télécommunications et leur promotion SMS à fort taux de rentabilité, c’est un silence total au Bénin. Les produits restent classiques sans tenir compte des nouveaux comportements des populations clientes. Les mêmes tickets baptisés de noms ridicules inspirant la tristesse plus que l’espoir de gains conséquents sont mis sur le marché avec les mêmes sketchs ridicules pour les promouvoir.

La place d’Internet n’est plus à démontrer et aujourd’hui, le smartphone est devenu l’outil privilégié, utilisé partout et en tout temps. Des sites étrangers de jeux en ligne exploitent déjà cette tendance du public, dans l’insouciance des responsables de notre loterie préoccupés par les promotions en plein air dans les zones rurales.

La tutelle invitée à réagir

Homme d’innovation et d’ambition,  le Ministre des Finances Komi KOUTCHE, très rigoureux vis-à-vis de la gestion des régies financières doit prendre ses responsabilités. Il doit prendre en charge le cas de cette entreprise qui pourrait apporter davantage au budget national si la direction générale changeait de cap. Vivement donc, des lettres de mission pour orienter la Directrice générale et ses équipes.

M.M.